Pour Bosch eBike Systems, le compromis commercial entre Washington et Bruxelles apporte de la visibilité. Mais au-delà de cet accord US-UE, l’enjeu clé reste la réglementation européenne sur la puissance des vélos électriques et le maintien de leur statut “vélo”.
Depuis 2009, Bosch eBike Systems s’appuie sur des compétences issues de l’automobile (électronique, capteurs, gestion d’énergie) pour bâtir une plateforme modulaire et connectée. Dans un marché encore chahuté par l’après-pandémie, l’annonce d’un compromis commercial entre les États-Unis et l’Union européenne est perçue comme un pas vers plus de prévisibilité pour les industriels. Mais la suite se jouera surtout sur le terrain réglementaire : comment l’Europe fixe et harmonise la puissance des systèmes afin de préserver l’accès aux infrastructures et la simplicité d’usage qui ont fait le succès du vélo électrique. C’est ce qu’a relevé Bike Europe, un constat qui rejoint nos propres analyses et entretiens publiés sur Cleanrider.
À lire aussiDroits de douane américains : vers une pression accrue sur les importateurs européens de vélosLe cadre actuel, centré sur la puissance continue de 250 W, date d’une autre génération technique. Il ne dit rien, ou presque, de la puissance de crête, devenue un élément décisif avec les motorisations modernes. Bosch défend une approche qui clarifie ces seuils pour éviter que des vélos toujours plus performants ne basculent dans un régime “moto” complexe et contraignant. Le sujet n’est pas théorique : il conditionne l’accès aux pistes cyclables, la nécessité (ou non) d’une assurance vélo dédiée, et plus largement l’acceptabilité sociale du VAE dans l’espace public.
Sur Cleanrider, nous suivons cette évolution depuis des mois. Nos contenus sur la montée en puissance des systèmes concurrents éclairent le débat : présentation du Bosch Performance Line PX, décryptage de la stratégie “full power” avec le Mahle M40, ou encore notre regard sur les choix logiciels et la connectivité poussés par des acteurs récents comme DJI Avinox. À chaque fois, un fil conducteur : comment innover sans perdre le statut “vélo”.
Dans l’interview que nous avons réalisée avec Claus Fleischer, le patron de Bosch eBike Systems insistait déjà sur cette ligne d’équilibre : faire progresser l’assistance, la sécurité et l’expérience, tout en restant dans un cadre clair et compréhensible pour les usagers comme pour les autorités.
Sur le terrain technologique, Bosch poursuit sa stratégie de système intégré : moteur, batterie, affichage et services numériques conçus pour fonctionner ensemble. Avec le Smart System, les nouveautés arrivent par mises à jour à distance via eBike Flow (personnalisation, réglages d’assistance, améliorations d’ergonomie), tandis que les briques de sécurité se généralisent : verrouillage et alarme du vélo, gestion fine de la batterie, intégration de l’ABS ou du changement de vitesse électronique. L’objectif est double : offrir une expérience cohérente aux cyclistes et donner aux fabricants un socle stable pour planifier leurs gammes malgré un contexte mouvant.
Cette logique de plateforme s’étend aussi à la connectivité “au-delà du vélo”, avec l’ambition d’un dialogue plus riche entre les usagers et leur environnement. De quoi préparer l’arrivée de fonctionnalités d’alerte ou de visibilité avancée dans le trafic, à mesure que l’écosystème mûrit.
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