Confronté à un marché saturé et ultra-compétitif, Canyon voit son chiffre d’affaires reculer de 5 % sur un an au premier semestre 2025. Si le route et le gravel tiennent bon, le VTT et l’urbain subissent de plein fouet la guerre des prix et la baisse de la demande mondiale.
Après une année 2024 déjà marquée par une forte correction, le marché n’a pas épargné Canyon. L’ère des croissances continues s’est arrêtée net, comme pour d’autres grands noms du secteur. Le fabricant allemand a dû faire face à un environnement compliqué : surstocks, guerre des prix, demande en berne sur certaines catégories et même suspension temporaire de certains VTT électriques, un coup dur sur un segment clé. Plusieurs acteurs du direct-to-consumer, modèle auquel Canyon reste fidèle, ont connu des turbulences, à l’image de Cowboy, ce qui illustre que le canal en ligne pur n’est pas à l’abri des secousses.
Dans ce contexte, Canyon affiche 398 M€ de ventes au premier semestre 2025, contre 419 M€ un an plus tôt, soit un recul de 5 %. Les segments route et gravel, où la marque bénéficie d’une image forte et d’une clientèle fidèle, ont maintenu leurs performances. En revanche, les gammes VTT — électriques comme musculaires — et urbaines ont été les plus affectées par la guerre des prix.
Les marges ont souffert de remises massives nécessaires pour écouler les stocks accumulés durant le boom 2020-2022. À cela s’ajoutent des vents contraires hors Europe : une demande en baisse en Asie, particulièrement en Chine, et des ventes ralenties aux États-Unis par l’incertitude autour des droits de douane américains. Autant de facteurs qui compliquent le retour rapide à une trajectoire de croissance.
En Europe, principal marché de la marque, la demande reste dynamique. Mais en Asie, et notamment en Chine, le marché se contracte. Aux États-Unis, les ventes souffrent de l’incertitude liée aux droits de douane américains, frein bien connu des exportateurs. Comme Bosch l’anticipait en début d’année, le marché reste fragile, d’autant que la production de vélos électriques en Europe a reculé de 19 % en 2024 selon la CONEBI.
Cette phase de normalisation pousse les marques à repenser leurs stratégies : recentrage sur les segments les plus rentables, ajustements des canaux de vente et mouvements industriels notables, comme la récente acquisition de l’activité e-bike de Brose par Yamaha. Un signal clair que la consolidation se poursuit dans la filière.
La suite de votre contenu après cette annonce