AccueilVélo électriqueCrise chez Cowboy : la reprise patine, l’addition grimpe pour les petits investisseurs

Crise chez Cowboy : la reprise patine, l’addition grimpe pour les petits investisseurs

Vélo électrique Cowboy stationné en ville, symbole des difficultés financières de la marque belge.
Les difficultés de Cowboy mettent en péril des milliers d’investisseurs particuliers. Cleanrider / IA

La reprise de Cowboy prend du retard : près de 8 000 investisseurs particuliers ayant soutenu la marque via crowdfunding risquent de perdre leur mise, alors que le constructeur belge tente toujours de stabiliser sa situation.

L’avenir de Cowboy s’assombrit une nouvelle fois. Selon Nieuwsfiets, la reprise par le groupe français Rebirth n’est toujours pas finalisée, laissant planer de lourds doutes sur la survie de la marque et sur la capacité du constructeur à préserver l’apport des particuliers ayant participé aux campagnes Crowdcube. Cette incertitude survient alors que Cowboy traverse déjà une période marquée par des pertes importantes, une dette croissante et des délais de livraison très dégradés.

Les signaux d’alerte se sont multipliés depuis plusieurs mois, notamment avec la publication du rapport financier 2024 de Cowboy, la multiplication des retards de livraison et des problèmes techniques, ou encore les inquiétudes liées aux clés numériques des vélos. Ce dernier point a d’ailleurs conduit au lancement de l’app Bankwupt, destinée à sécuriser l’accès aux vélos en cas d’arrêt des serveurs.

Pourquoi Cowboy n’arrive plus à sortir de la crise

En deux ans, Cowboy a dû composer avec une accumulation de difficultés : rappels de cadres, retards persistants liés à la relocalisation industrielle, service client saturé et perte de confiance d’une partie de sa communauté. Ces problèmes opérationnels, ajoutés à un marché du vélo électrique devenu très concurrentiel, ont fragilisé la marque bien au-delà des aspects financiers.

Sur le plan économique, la situation est tout aussi préoccupante. La dette atteint désormais 57 millions d’euros, tandis que la valorisation de Cowboy — encore de 172 millions en 2022 — est ramenée à zéro dans le cadre du plan de restructuration. Pour les investisseurs particuliers ayant soutenu la marque via crowdfunding, cela signifie que leur participation serait presque entièrement diluée.

Rebirth peut-il réellement sauver Cowboy ?

Le groupe Rebirth, déjà propriétaire de plusieurs marques historiques, souhaite intégrer Cowboy dans une structure plus large. Le projet inclut la standardisation des composants, une réduction des coûts et une distribution renforcée dans les réseaux physiques. Ces orientations s’inscrivent dans la logique de la restructuration évoquée dans l’analyse consacrée au rachat de Cowboy par Rebirth, qui envisage une valorisation d’environ 15 millions d’euros une fois le plan finalisé.

Mais cette relance s’accompagne de conséquences majeures pour les investisseurs historiques : toutes les actions actuelles seraient converties en titres sans droits de vote, représentant moins de 5 % du capital global. Le vote des particuliers reste donc décisif. En cas de refus, Rebirth pourrait se retirer et Cowboy se retrouver face à un risque de faillite à court terme.

La marque joue ainsi une partie décisive : une restructuration réussie pourrait lui offrir un nouveau départ, tandis que l’échec du plan laisserait les investisseurs et les utilisateurs dans une situation beaucoup plus incertaine.

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