AccueilVélo électriqueÀ l’école en vélo cargo électrique : la nouvelle routine des familles

À l’école en vélo cargo électrique : la nouvelle routine des familles

Vélo cargo électrique pour familles avec siège arrière et sacoches
Un vélo cargo électrique prêt à transporter enfants et cartables. © Cleanrider

Le Dérailleur est de retour après sa pause estivale ! Désormais mensuel, son édito promet toujours des prises de position tranchées sur l’univers du vélo. Pour cette rentrée 2025, il observe un phénomène inédit : le vélo cargo n’est plus vu comme une lubie d’écolo, mais comme une vraie alternative au SUV pour les familles.

La rentrée 2025 vue depuis un vélo cargo

Des SUV garés en double file, warnings allumés, des marmots qui s’expriment parfois très fort, du mouvement, de l’agitation, des parents qui traînent leurs enfants en marchant trop vite pour eux et pas assez pour rattraper leur retard, les nuages d’une saison de transition qui défilent plus vite que les vidéos TikTok sur l’écran de smartphone d’un ado… et ce gars, sur son longtail, avec ses deux gamins à l’arrière, qui les dépose sans arme ni violence, avec leurs cartables. Comme chaque année, en ce début du mois de septembre, c’est la rentrée. Mais, cette fois-ci, elle a quelque chose de différent.

Nous sommes en 2025 et le COVID n’est plus qu’un lointain souvenir, plus flou encore qu’un programme politique, qu’un amour de vacances ou qu’une histoire sans lendemain.

Nous continuons de nous entasser dans des transports en commun saturés, d’être coincés dans le trafic, et la téléportation offerte par le télétravail est redevenue une anomalie dans beaucoup d’entreprises. Exit les habitats lointains qui faisaient fantasmer : la routine est revenue avec ses démons et ses heures de pointe.

Mais cette fois-ci, quelque chose a changé.

Le vélo longtail, une alternative crédible au SUV

Le gars en vélo cargo électrique longtail, c’est moi. Ce vélo à assistance électrique, capable de transporter trois enfants à l’arrière, se faufile dans le trafic, emprunte les pistes cyclables et offre, comme tous les engins de mobilité « douce », une régularité horaire hors pair. Jusqu’à récemment, j’étais un OVNI. Une sorte de bobo écolo anti-bagnole. C’est l’époque qui veut ça : nous sommes ce que nous consommons, sans autre forme de procès.

Mais pas cette fois.

Mon vélo a intrigué. Des parents m’ont abordé pour me demander combien ça coûtait, l’autonomie, le poids transportable. Des questions posées avec intérêt. J’avais face à moi des clients en plein processus d’apprentissage : l’étape la plus importante dans un parcours d’achat. Dans leur tête, ce n’était pas un vélo, c’était un véhicule. J’ai répondu, sans chercher à vendre quoi que ce soit : je ne suis pas commercial et je n’ai pas besoin de me rassurer sur mes choix de consommation.

Vélo longtail avec deux enfants à l’arrière, rentrée scolaire 2025
Vélo longtail avec deux enfants à l’arrière, rentrée scolaire 2025

Un engin pratique avant d’être écologique

Ce sont eux qui ont évoqué les enfants, le trajet au boulot, les courses. J’ai mentionné la pluie : ils ont répondu qu’il suffisait de se couvrir et qu’au pire, ils prendraient la voiture ces jours-là, le vélo n’étant pas exclusif.

J’ai soulevé l’encombrement, ils ont répondu « local vélo » ou garage.

J’ai évoqué le vol : oui, c’est un vrai problème. Mais en retirant la batterie, en utilisant plusieurs cadenas et en ajoutant quelques traceurs, ça pouvait se gérer.

J’ai mentionné le tarif, autour de 5 000 €, soit le prix d’un scooter, d’une moto ou d’une petite voiture d’occasion. Certains ont acquiescé, puis évoqué le marché de l’occasion. D’autres ont parlé de location, avant de rappeler qu’on ne peut pas transporter 2 ou 3 enfants sur un scooter. Une poignée a ajouté qu’une voiture à 5 000 € nécessitait assurance, carburant et entretien coûteux. Et qu’à ce prix-là, ce serait une Clio 2 rincée plutôt qu’une Tesla fraîchement livrée.

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J’ai expliqué que ce n’était pas du « vrai vélo » puisque l’assistance électrique compense largement l’effort. Ils m’ont rétorqué que si ça permettait de gagner 20 à 30 minutes au retour, ça valait bien une séance de crossfit.

J’ai imaginé un matin où tout le monde viendrait à vélo : les panneaux d’alerte à 30 km/h deviendraient inutiles, les pistes saturées, l’hiver rude, les enfants grandissants… Mais rien n’a fait écho.

Dans leur tête, les calculs de temps s’étaient lancés. Certains regardaient déjà Google Maps. C’était du sérieux.

Vers une démocratisation des vélos cargo électriques

Le vélo a franchi plusieurs étapes dans l’esprit collectif. Il n’est plus politique, économique ou écologique. Il est pratique et ludique. Les gens cherchent à gagner ce qui a le plus de valeur dans ce monde : le temps. À partir de là, qu’importe le flacon, surtout quand celui-ci offre une certaine ivresse.

Il y a fort à parier que l’année prochaine, je ne serai plus l’un des rares à vélo. Nous étions déjà bien plus nombreux cette année à pédaler. Et si je veux retrouver mon originalité, il me faudra convaincre mes voisins de reprendre leur SUV, ce qui, vu l’agencement du quartier, n’est pas gagné.

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