Essai Voltaire Paname : on a trouvé le fatbike électrique le plus chic de Paris !

Osé avec ses finitions chrome, le fatbike électrique Voltaire Paname séduit par son confort et son moteur généreux. Reste à confirmer son autonomie et son agrément lors d’un test longue durée.

Le fatbike envahit de plus en plus le marché du vélo électrique, surtout en ville. Adoré des surfeurs sur la côte Atlantique, il séduit aujourd’hui les citadins et les Parisiens, d’où la volonté de Voltaire de proposer le Paname. Nous l’avons découvert lors d’une soirée de présentation, et avons même pu rouler quelques minutes à son guidon. Alors, que vaut ce Voltaire Paname en conditions réelles ?

Un fatbike à la genèse entre France, Allemagne et Asie

Contrairement aux précédents modèles, la conception n’est pas purement signée Voltaire. Comme pour le reste de l’industrie du vélo électrique, la période est difficile, signe de finances plus contraintes. La marque parisienne souhaitait toutefois enrichir son catalogue avec un modèle réellement différenciant.

« Créer un nouveau VAE avec un cadre spécifique demande un moule, soit au minimum 300 000 à 400 000 euros », confie Emeric Tougeron. « Nous avons alors trouvé une marque allemande, récemment rachetée par une entreprise taïwanaise, dont l’esprit correspondait à ce que nous recherchions ». Il s’agit d’une collaboration avec Urban Drivestyle, qui propose plusieurs modèles, dont l’Unimoke HD.

Ce dernier sert de base au Voltaire Paname, mais avec plusieurs évolutions. « Nous avons obtenu quelques libertés de personnalisation, notamment sur le traitement du cadre et de certains composants », précise la marque française. La patte Voltaire saute immédiatement aux yeux, dans la lignée du dernier Rivoli, avec une présence généreuse du chrome, particulièrement visible sur le modèle exposé dans la boutique du Marais. Si les garde-boue, le pédalier, la fourche et le phare conservent cet aspect brillant, le cadre peut quant à lui recevoir un coloris noir ou vert amande.

Une allure de fatbike façon Harley-Davidson

Nous avons pris en main une version noire, qui comportait encore quelques ajustements avant la version finale (réglages moteur, capteur de couple et intégration du feu arrière). Petite surprise : un accessoire est dissimulé dans le cadre, sous la forme d’une sacoche bien pensée, idéale pour transporter un antivol… ou quelques viennoiseries.

Avant de rouler, il faut évoquer la taille et la position de conduite. Le Voltaire Paname n’existe qu’en taille unique, mais il dispose d’une selle de longueur XXL. Sur place, la marque annonce une plage de gabarits comprise entre 1,60 m et 1,85 m (contre 1,55 m à 1,90 m sur le site officiel). Dans les faits, notre testeur d’1,84 m se situe clairement à la limite supérieure, ce qui se ressent une fois en selle. Il faut en effet reculer fortement pour conserver une allonge correcte au niveau des jambes.

Dans ces conditions, nous n’étions pas totalement à l’aise, mais le vélo n’était pas encore réglé pour notre morphologie. Le Paname permet en effet d’ajuster la hauteur et l’angle du guidon, ce qui devrait améliorer la position une fois personnalisé, sans toutefois gommer son style très « Harley-Davidson ». On en viendrait presque à regretter l’absence d’un petit dossier. En revanche, le Paname est clairement pensé pour rouler à deux, avec une extension de selle que de nombreux curieux ont pu tester lors de la présentation.

Un petit tapis volant sur les pavés

Le Voltaire Paname peut surprendre un cycliste habitué à des vélos plus classiques. Il se pilote davantage comme un deux-roues motorisé, en tournant le guidon plutôt qu’en penchant le corps. En cause : les imposants pneus Innova de 4 pouces de large, ici à flancs blancs, un autre détail esthétique marquant. L’agilité n’est donc pas son point fort dans la circulation dense, et l’on préférera cruiser tranquillement sur des pistes cyclables bien dégagées.

En contrepartie, ces pneus généreux offrent un niveau de confort remarquable. Pavés du centre de Paris, bordures de trottoirs ou revêtements dégradés sont largement filtrés. La suspension avant renforce encore cette sensation de rouler sur un tapis, y compris à deux, sans appréhension particulière.

La sécurité n’est pas en reste, avec des freins hydrauliques efficaces pour stopper les 35 kg du vélo, et surtout un impressionnant phare avant. Plus qu’un simple élément de style, il dispose de deux faisceaux distincts : l’un, étroit, éclaire juste devant la roue, tandis que l’autre projette une lumière large et puissante jusqu’à une dizaine de mètres.

Un moteur Bafang coupleux pour le Voltaire Paname

Le moteur se fait discret visuellement, logé dans le moyeu de la roue arrière. Il s’agit d’un bloc Bafang développant un couple de 80 Nm, une valeur élevée pour une assistance de ce type. Résultat : le Paname atteint sans difficulté les 25 km/h en mode maximal, parmi les trois proposés, sans effet « coup de pied » désagréable.

On note toutefois un bruit de fonctionnement assez marqué, qui devrait se faire plus discret une fois noyé dans la circulation urbaine. Le capteur de couple se montre en revanche très réactif dès les premiers coups de pédale. La transmission, confiée à un dérailleur Shimano Tourney 7 vitesses, apparaît en retrait, avec des passages de rapports parfois imprécis.

L’écran central se montre assez basique. Proche de celui d’un Decathlon R500E, il affiche l’essentiel : vitesse, mode d’assistance, niveau de batterie et kilométrage, avec des commandes déportées au guidon. Aucune connectivité native n’est proposée, mais l’application Bafang Go devrait être compatible.

La batterie, intégrée verticalement dans le cadre, est amovible et affiche une capacité confortable de 768 Wh. Un choix cohérent compte tenu de la largeur des pneus et de l’usage possible à deux. Voltaire annonce jusqu’à 75 km d’autonomie en mode minimal, soit presque deux tours complets de Paris.

L’avis de Cleanrider

Un essai plus long et un réglage parfaitement adapté à notre morphologie seront nécessaires pour se forger un avis définitif sur ce fatbike électrique. Ces premiers tours de roue révèlent néanmoins un confort de haut niveau, une philosophie très sage orientée « cruiser », un moteur performant, mais aussi une transmission en retrait.

Il faudra encore patienter, les premiers exemplaires étant attendus pour avril 2026. D’ici là, les clients peuvent précommander leur VAE au tarif de lancement de 2 490 €, avant un prix public fixé à 2 990 €.