Juin record, juillet en baisse, août stable : l’été 2025 freine la progression du vélo. Malgré tout, les Français roulent plus qu’en 2024, et partout sur le territoire.
Le deuxième bulletin de fréquentation vélo 2025 du Réseau Vélo & Marche dresse un constat contrasté : la France pédale toujours beaucoup, mais la courbe de progression ralentit. Une tendance qui tranche avec le premier rapport de juin, où la hausse par rapport à 2024 atteignait encore +9 %.
À lire aussiLes meilleurs vélos électriques de ville pour 2025 : notre sélection testée et approuvéeSur les cinq premiers mois de l’année, la fréquentation affichait une progression spectaculaire, avec +16 % en mai. Juin a confirmé cette dynamique en devenant le mois le plus fréquenté de 2025 (705 passages quotidiens par compteur). Mais l’été a marqué un coup de frein : juillet a reculé de 3 %, août est resté stable. Résultat, la hausse cumulée depuis janvier plafonne à +5 % par rapport à 2024.
La météo apporte une partie de l’explication. Juin a été exceptionnellement chaud et ensoleillé, ce qui a favorisé les sorties. Mais les vagues de chaleur répétées en juillet et août, combinées à quelques épisodes orageux, ont rendu la pratique moins attractive, notamment en milieu de journée. À cela s’ajoute l’effet saisonnier : une baisse des trajets domicile-travail pendant les congés d’été, que les usages de loisir n’ont pas totalement compensée. Enfin, après plusieurs années de forte croissance, la pratique semble entrer dans une phase plus stable, où les hausses sont moins spectaculaires mais mieux ancrées.
Les chiffres publiés reposent sur la Plateforme nationale des fréquentations (PNF), qui centralise les données de plus de 1 800 compteurs automatiques installés en France. Pour le bulletin, un échantillon représentatif de 320 compteurs est utilisé. Chaque compteur enregistre le nombre de passages de vélos, de jour comme de nuit, permettant de suivre finement les tendances. Les données sont contrôlées pour écarter les anomalies et fournir des évolutions fiables, même si elles peuvent être légèrement ajustées dans les bilans annuels.
À lire aussiStrava révèle l’impact du vélotaf en France : plus de 6 millions de kilos de CO₂ évités en 2024Le ralentissement estival ne masque pas la progression de fond : les passages ont augmenté de +5 % dans les grandes métropoles, de +4 % dans les communes intermédiaires et de +5 % dans les zones rurales. Dans le détail, les communes de 2 000 à 5 000 habitants font même mieux avec +7 %. Autrement dit, le vélo n’est plus cantonné aux centres urbains : il progresse aussi dans les petites villes et les villages, où l’usage de loisir prend une part croissante.
Les temporalités racontent la même histoire. Les jours de semaine gagnent +5 %, signe que le vélo reste un mode de déplacement quotidien pour de nombreux actifs. Mais ce sont les week-ends et jours fériés qui dopent le plus la fréquentation (+8 %), preuve que la dimension loisir et touristique continue de peser lourd. Le réseau national des véloroutes illustre cette tendance : août devient le mois le plus fréquenté de l’année avec 501 passages par compteur en moyenne, confirmant le rôle moteur du tourisme à vélo en haute saison.
Alors que 2025 entre dans son dernier virage, le vélo s’installe comme un pilier de la mobilité française : moins dans l’explosion des chiffres, plus dans la consolidation des usages. Reste à voir si 2026 confirmera cette stabilisation ou ouvrira un nouveau cycle de croissance.
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