Le leasing vélo veut s’imposer comme levier européen de mobilité durable. Entre fiscalité, attractivité RH et compétitivité, l’UE est poussée à accélérer.
Longtemps cantonné à quelques marchés pionniers, le leasing vélo passe à l’échelle et change de statut : d’un “plus” RH à un outil structurant des politiques de mobilité. En filigrane, un message simple adressé à Bruxelles : pour accélérer la décarbonation et soutenir l’industrie, il faut intégrer clairement le vélo — y compris le vélo électrique et le cargo — dans les dispositifs européens et encourager des incitations fiscales stables dans tous les États membres.
À lire aussiVélo de fonction : quels avantages pour le salarié et l’entreprise en 2025 ?Le modèle reprend des codes bien connus de la voiture de fonction : l’employeur contracte avec un loueur, le salarié choisit un vélo et le loyer est partiellement financé par conversion salariale/avantage en nature — un cadre qui rend l’usage lisible pour les directions financières et les RH. Résultat : l’accès s’élargit à des vélos de qualité (e-bikes, cargos) tout en déplaçant des trajets autos vers le vélo.
Les cas allemands et belges servent de preuve par l’exemple : « En Allemagne, 750 000 vélos de fonction ont été loués en 2024… le marché allemand a atteint un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros ». En Belgique, la valeur ajoutée nette est passée de 7 millions € en 2015 à 102 millions € en 2023. À l’échelle de l’UE, un accès similaire pour 20 % des salariés représenterait un gisement de 49 millions de personnes et un marché potentiel de 12 milliards d’euros.
Le livre blanc de la CIE et du CONEBI propose une ligne claire : inclure vélos, vélos électriques et cargos dans la définition des flottes d’entreprise zéro émission pour que leur usage compte réellement dans les objectifs de décarbonation corporate. Deux autres leviers complètent l’architecture : encourager les États à déployer le leasing vélo et les mobility budgets via un cadre fiscal lisible et durable, et intégrer le vélo aux grandes initiatives européennes (Clean Corporate Vehicles, Social Leasing, subventions à l’électromobilité).
Enfin, l’accès social est posé comme un impératif : « Les programmes de leasing social doivent garantir un accès facile aux vélos électriques et aux vélos-cargos », avec l’appui du Social Climate Fund pour soutenir des locations longues durées accessibles aux ménages et aux petites entreprises.
À lire aussiPros et assos : les nouvelles conditions pour bénéficier des aides vélo-cargoPour les entreprises, le leasing vélo combine baisse du TCO mobilité (carburant, stationnement, congestion) et gains RH (bien-être, absentéisme), tout en nourrissant la marque employeur et la conformité RSE/CSRD. Pour la puissance publique, c’est un levier de santé et d’air pur : « Remplacer un seul trajet en voiture par jour par un trajet à vélo permet de réduire l’empreinte carbone annuelle d’un individu d’environ 0,5 tonne de CO₂ ». Le livre blanc rappelle aussi qu’après l’obtention d’un vélo de fonction, 46 % des usagers déclarent réduire leurs trajets en voiture.
Au passage, l’effet filière est réel : fabrication, maintenance, assurance et services se développent autour des flottes privées et commerciales, y compris la logistique du dernier kilomètre avec cargos.
Reste une question d’exécution : si l’UE intègre pleinement les vélos et vélos électriques dans ses dispositifs et si les États stabilisent les incitations, le leasing vélo peut passer du statut d’avantage salarié à celui de pilier industriel et climatique — un basculement qui ouvrirait aux employeurs, loueurs et fabricants une nouvelle ère de croissance “bas carbone”.
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Spécialiste du vélo de fonction, Azfalte change d’échelle
Pros3 septembre 2025
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