Merida adopte une politique zéro frais pour les travailleurs migrants à Taïwan et prévoit un remboursement rétroactif d’ici le 25 octobre. Un signal adressé aux marques après le blocage américain visant Giant.
La filière taïwanaise du cycle traverse une zone de turbulences. Après le blocage des importations de Giant aux États-Unis, les donneurs d’ordre renforcent leurs exigences sociales et documentaires. Dans ce contexte, Merida choisit d’anticiper en recalibrant ses pratiques RH.
Objectif affiché : aligner la conformité sociale sur les attentes internationales, sécuriser l’accès aux marchés export et rassurer les partenaires OEM comme les réseaux de distribution. Le message est autant opérationnel que réputationnel.
Dans un communiqué daté du 3 octobre 2025, Merida annonce l’entrée en vigueur, au 1er octobre 2025, d’une politique “zéro frais” pour les travailleurs migrants. Concrètement, les nouveaux recrutements ne supportent plus de frais d’agence, et tous les employés — nouveaux comme actuels — ne paient plus de commissions mensuelles à des intermédiaires.
La marque ajoute un volet correctif : la mise en place d’un plan de remboursement rétroactif des frais antérieurement acquittés, avec un objectif de finalisation fixé au 25 octobre 2025. Cette approche vise à couvrir non seulement les nouveaux recrutements mais aussi les situations passées, afin d’assurer une égalité de traitement complète.
Au-delà de la conformité locale, cette décision renforce la crédibilité sociale du groupe vis-à-vis de ses partenaires internationaux et réduit le risque de contentieux ou de blocage douanier. Une stratégie de prévention autant qu’un engagement d’image pour Merida.
Le calendrier et le périmètre des mesures de Merida s’inscrivent clairement dans le sillage du blocage américain visant Giant pour soupçons de travail forcé. L’événement a mis en lumière la fragilité de la supply chain taïwanaise et la nécessité d’un alignement rapide sur les standards internationaux.
Si Giant avait adopté une politique zero-fee dès janvier 2025, il n’avait pas prévu de remboursement rétroactif. Merida va plus loin, combinant suppression des frais et compensation intégrale. Cette différence de posture envoie un signal fort aux marques : la conformité sociale devient désormais un facteur de compétitivité autant qu’un impératif réglementaire.
En amorçant ce virage éthique, Merida transforme la crise en opportunité stratégique. Les prochaines semaines — entre la mise en œuvre effective depuis le 1er octobre et l’échéance du 25 octobre pour le remboursement — diront si cette politique peut s’imposer comme un nouveau standard dans l’industrie taïwanaise du vélo.
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