Une étude de la campagne Clean Cities compare 36 villes européennes selon trois critères clés pour la sécurité et la liberté de déplacement des enfants. Paris brille, Lyon s’en sort bien, Marseille ferme la marche.
Réduire la vitesse en ville, sécuriser les abords des écoles et développer les pistes cyclables protégées : ce sont les trois piliers choisis par l’étude Streets for Kids – Cities for All, publiée par la campagne Clean Cities. L’idée ? Se concentrer sur les plus jeunes pour imaginer des villes plus sûres, plus respirables et plus agréables pour tous.
Paris se classe première du classement avec un score de 78,9 %, portée par des mesures ambitieuses. La capitale est la seule à obtenir un score B+ et figure dans le top 3 sur chacun des trois indicateurs : elle est notamment en tête pour les zones à 30 km/h (près de 89 % du réseau routier) et pour les infrastructures cyclables protégées (48 % du réseau). Côté « rues scolaires », Paris arrive troisième, avec 24,5 % d’écoles primaires disposant d’une rue piétonnisée aux heures d’entrée et de sortie.
Lyon, autre bonne élève, décroche la cinquième place avec un score global de 52,9 %. Elle est aussi bien classée pour la généralisation des zones 30 (84 % du réseau) et dispose de 15 % de rues scolaires. En revanche, comme beaucoup de villes françaises, Lyon est en retrait sur les pistes cyclables protégées (14 % seulement).
À l’opposé, Marseille hérite d’un score très bas (15,6 %), ce qui la place à l’avant-dernière place du classement, juste devant Sofia. La cité phocéenne cumule un faible taux de rues scolaires (2 %), une quasi-absence de zones 30 (moins de 1 %) et seulement 8 % de son réseau pourvu de pistes cyclables sécurisées.
À lire aussiLes meilleurs casques vélo pour enfants : notre sélection colorée et sécuriséeSouvent vue comme un modèle de ville cyclable, Amsterdam ne se classe ici qu’en quatrième position avec un score de 61,8 %, derrière Paris, Milan et Rome. La capitale néerlandaise pâtit notamment d’un nombre plus limité de rues scolaires piétonnisées et de zones 30 que ses concurrentes du sud de l’Europe. Un rappel que même les “capitales du vélo” peuvent encore progresser sur certains enjeux, notamment ceux liés aux enfants.
À lire aussiViolences routières : le rapport post-Paul Varry recommande 40 mesures pour mieux protéger les cyclistesL’étude s’appuie sur des indicateurs simples, mais efficaces : le pourcentage d’écoles primaires desservies par une rue scolaire, la part du réseau routier en zone 30, et la longueur d’infrastructures cyclables réellement protégées du trafic motorisé. Ces données ont été collectées entre décembre 2024 et février 2025 auprès des municipalités et de sources ouvertes, avant d’être vérifiées et comparées par la Clean Cities Campaign.
Les résultats sont sans appel : les villes les mieux classées sont aussi celles où les enfants respirent un air plus sain et marchent davantage. Comme le souligne le rapport, « en plaçant les enfants au cœur des politiques de mobilité, les villes peuvent créer des rues meilleures pour tout le monde – plus sûres, plus saines, et plus accessibles. »
À lire aussiExplore E : Woom lance un vélo électrique léger et sécurisé pour enfantsSi Paris et Lyon montrent la voie, l’écart avec Marseille souligne l’importance d’une action cohérente à l’échelle nationale. En France, le cadre légal permet déjà d’étendre les zones 30 et d’aménager des rues scolaires. Encore faut-il que les municipalités s’en emparent.
Selon Clean Cities, les villes devraient adopter un plan global pour garantir une rue scolaire à chaque enfant d’ici 2030, accompagner ces mesures de dispositifs de contrôle et impliquer les familles dans la conception des politiques de mobilité. Des recommandations simples, peu coûteuses, mais qui pourraient transformer en profondeur la vie urbaine… à hauteur d’enfant.
Source : Clean Cities Campaign via Transition Vélo
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