Les importations de vélos aux États-Unis chutent de 25% au premier semestre 2025. La guerre commerciale redistribue les cartes entre Chine, Cambodge, Europe et production locale.
Le marché américain du vélo est en nette contraction. Selon la US International Trade Commission, un peu plus de 4 millions de vélos ont été importés entre janvier et juin 2025, soit 25% de moins qu’en 2024. Au deuxième trimestre, la baisse atteint 35%.
Cette tendance reflète une recomposition de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Tarifs élevés, incertitude politique et dépendance à l’Asie compliquent la stratégie des importateurs et distributeurs américains.
Donald Trump a prolongé la suspension partielle des surtaxes sur les produits chinois, ramenant temporairement le tarif de 145% à 30%. Un répit limité : la plupart des vélos et composants restent taxés, renchérissant l’accès au marché.
Les acteurs locaux dénoncent un climat imprévisible, où chaque décision politique peut bouleverser les flux. Comme le note Bike Europe, cette instabilité fragilise toute la filière. Le sujet des droits de douane américains reste un point de tension majeur pour l’industrie.
La Chine s’effondre : seulement 190 000 unités en juin 2025 contre 740 000 l’an passé (-74%). Sur le T2, la baisse atteint 55%. En comparaison, le Cambodge explose avec 160 000 unités en juin (+80%), réduisant l’écart à 17% avec Pékin.
Au premier semestre, le Cambodge a déjà expédié 700 000 vélos vers les États-Unis, contre 920 000 sur toute l’année 2024. Taiwan, de son côté, maintient 200 000 unités, mais reste clé dans le haut de gamme, avec un prix moyen à 692 dollars par vélo.
L’accord UE-US de l’été a limité les surtaxes à 15% sur les vélos européens, mais le contexte reste tendu. L’allemand Riese & Müller a suspendu ses expéditions, jugeant le marché trop incertain. Aux États-Unis, Guardian Bikes et eBliss Global investissent dans la production locale. Pourtant, ces projets ne couvrent qu’une fraction de la demande, laissant la dépendance asiatique largement intacte.
À moyen terme, l’équilibre du marché dépendra autant des arbitrages politiques que de la capacité des marques à diversifier leurs sources d’approvisionnement.
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