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Travail forcé ? Giant tente de lever le blocage aux États-Unis

Vélos Giant bloqués aux États-Unis sur fond de soupçons de travail forcé
Le numéro un mondial du vélo tente de faire lever l’embargo américain. © Cleanrider

Bloqué aux États-Unis pour soupçons de travail forcé, Giant tente de désamorcer la crise. Le numéro un mondial du vélo active la diplomatie et multiplie les gages de transparence pour faire lever l’embargo.

Fin septembre, les autorités américaines ont décidé de bloquer l’importation des vélos Giant, invoquant des soupçons de travail forcé. Une décision lourde de conséquences pour le premier fabricant mondial de cycles, dont les usines taïwanaises alimentent une large partie du marché. Certains modèles pourraient disparaître temporairement des rayons américains et la gestion du service après-vente être perturbée. Désormais, le groupe taïwanais tente d’éteindre l’incendie par la voie diplomatique.

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Giant passe à l’offensive pour lever l’embargo

Selon Bike Europe, Giant a mis en place une cellule de crise pour gérer la situation et a formellement engagé des discussions avec le Customs and Border Protection (CBP), l’agence fédérale américaine chargée du contrôle des frontières et des importations. Objectif : organiser une rencontre officielle au plus vite afin de clarifier les accusations et lever l’embargo qui bloque actuellement toutes les livraisons depuis Taïwan.

En parallèle, le groupe a sollicité un appui diplomatique en adressant des courriers au ministère taïwanais des Affaires étrangères, au ministère du Travail et à celui de l’Économie. Giant insiste sur sa volonté de transparence et assure avoir renforcé ses contrôles internes dès le début de l’année, notamment avec la suppression des frais de recrutement pour les travailleurs étrangers et l’amélioration des logements.

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Entre accusations sociales et rivalités géopolitiques

Pour autant, le flou demeure sur l’origine exacte des accusations qui ont conduit le CBP à prendre une telle décision. Aucune inspection directe n’aurait eu lieu dans les usines Giant, ni auprès des employés concernés. L’entreprise rappelle avoir déjà engagé des mesures correctives avant même la publication d’une enquête internationale sur les conditions de travail dans l’industrie du vélo.

Certains observateurs vont plus loin et relient cette affaire à un contexte plus large : la pression américaine pour rapatrier une partie de la production stratégique taïwanaise, notamment dans le secteur des semi-conducteurs avec TSMC. Le cas Giant pourrait alors illustrer des tensions géopolitiques dépassant largement le seul marché du cycle.

Si l’issue reste incertaine, ce dossier met en lumière la vulnérabilité des chaînes mondiales face aux rivalités commerciales et aux enjeux politiques, même dans des secteurs a priori éloignés de la haute technologie.

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