Bientôt une catégorie dédiée aux kei cars électriques en Europe ?

La Commission européenne envisage de créer une nouvelle catégorie de petits véhicules électriques, plus abordables et moins contraints par la réglementation actuelle.

Suite à une nouvelle phase de dialogue engagée avec les constructeurs automobiles, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé vouloir travailler à la création d’une nouvelle catégorie de véhicules légers et abordables. Un projet qui vise à renforcer la compétitivité de l’industrie automobile européenne, actuellement sous pression face à la concurrence croissante des modèles chinois.

Une inspiration venue du Japon

En réalité, la proposition n’est pas nouvelle. Déjà évoquée durant l’été par John Elkann (Stellantis) et Luca de Meo (alors PDG de Renault), cette nouvelle catégorie s’inspirait directement des kei cars japonais. Ces petits véhicules, qui représentent près de 40 % du marché automobile national au Japon, bénéficient de régimes fiscaux avantageux.

Avec des normes de sécurité allégées, ces petites voitures pourraient être proposées à des prix plus attractifs. Surtout, elles correspondent bien à des usages urbains, à l’encontre du « tout-SUV ».

« Je crois que l’Europe doit avoir sa propre E-car. E pour environnementale, efficace et légère. E pour économique, accessible. E pour européenne, fabriquée ici avec des chaînes d’approvisionnement européennes » – Ursula von der Leyen – Présidente de la Commission européenne.

Des propositions déjà formulées en 2024

Si les contours de cette nouvelle catégorie de véhicules restent à définir, on imagine qu’elle se situerait à mi-chemin entre la voiture sans permis et la petite citadine de segment A. Au Japon, les kei cars – ou keijidōsha – sont soumises à des contraintes techniques strictes : leur longueur ne doit pas excéder 3,40 mètres, leur largeur est limitée à 1,48 mètre, et leur hauteur à 2 mètres. Leur puissance est par ailleurs limitée à 64 chevaux, soit 47 kW.

Pour l’Europe, des propositions avaient été déjà formulées en 2024 par le Gerpisa, un groupe de recherche spécialisé dans l’analyse du secteur automobile. A l’époque, celui-ci préconisait de créer deux nouvelles catégories de véhicules.

La première option consistait à créer une sous-catégorie à l’actuelle M1. Baptisée M1 ASEV (Affordable Small Electric Vehicle), celle-ci serait serait limitée en dimensions, masse et puissance, tout en restant relativement simple à intégrer dans le cadre réglementaire existant de l’UE. Ce type de véhicule viserait un large marché, mais n’impliquerait pas de remise en question immédiate de la pression réglementaire actuelle (notamment en matière de sécurité ou d’émissions).

Plus ambitieuse et plus proche de la philosophie des kei-cars japonaise, la seconde option était de créer une catégorie à part entière. Baptisée M0 ASEV, elle viserait des véhicules limités en taille, en masse, en puissance et en usage, avec une vitesse maximale inférieure à 110 km/h. Positionnée sur un marché plus restreint, cette catégorie offrirait une plus grande marge de manœuvre pour adapter les réglementations, notamment en matière de sécurité. Elle serait toutefois plus complexe à mettre en œuvre. À l’époque, le Gerispa estimait un délai de trois à quatre ans supplémentaires pour introduire une catégorie M0 ASEV par rapport à une M1 ASEV. Mais avec la crise profonde que traverse actuellement le marché automobile, on imagine que ces délais pourraient être raccourcis.