AccueilMarchéCanyon secoué en 2025 : que se passe-t-il vraiment ?

Canyon secoué en 2025 : que se passe-t-il vraiment ?

Deux cyclistes roulant sur des Canyon Endurace:ONfly, illustrant la montée en gamme de la marque en 2025.
Le Canyon Endurace:ONfly, vélo électrique de route ultra-léger, au cœur de la stratégie premium de la marque. © Canyon

Avec un marché vélo encore sous tension, Canyon voit sa performance et sa valorisation impactées dans les résultats publiés par GBL (Groupe Bruxelles Lambert) au 30 septembre 2025. La marque allemande ajuste son modèle et mise sur l’innovation pour préserver son positionnement premium.

Dans son communiqué financier, GBL, actionnaire majoritaire de Canyon, décrit un « contexte difficile pour le secteur du vélo », marqué par une offre excédentaire, des promotions massives et une demande moins dynamique sur plusieurs régions. Si Canyon reste un actif majeur du portefeuille, ces signaux montrent qu’après plusieurs années de croissance forte, la marque doit désormais piloter un marché beaucoup plus volatil.

Canyon sous pression en 2025 : marché saturé et tensions sur la performance

Selon GBL, Canyon enregistre une baisse d’activité sur les neuf premiers mois de l’année, avec un recul d’environ 7 % de ses ventes et un EBITDA en nette contraction. Ces tendances prolongent celles observées au premier semestre, où la marque affichait déjà un repli (-5 %), notamment sur les segments VTT et vélos urbains touchés par la guerre des prix. L’évolution est cohérente avec les difficultés structurelles identifiées plus tôt dans l’année, tandis que la valorisation reste quasi stable autour de 267 M€, soutenue par la solidité de la base client.

Les causes sont clairement identifiées : stocks trop élevés dans la filière, promotions agressives sur certains modèles électriques comme musculaires, ralentissement de la demande en Asie, hésitations aux États-Unis liées aux droits de douane, et suspension temporaire de quelques VTT électriques après des problèmes qualité. En contrepoint, le route et le gravel – deux catégories historiquement fortes chez Canyon – montrent une résistance notable, confirmant que la marque conserve une forte traction sur le haut de gamme sportif.

Ajustements immédiats : rationalisation, omnicanal et gouvernance renforcée

Vélo électrique Canyon Citylite:ON en ville avec un cycliste en pleine circulation
Le Canyon Citylite:ON en action : un vélo électrique pensé pour la ville et la connectivité. © Canyon

Pour réagir à ce marché plus exigeant, Canyon a lancé une simplification de son offre et une revue de gamme afin de se concentrer sur les modèles créateurs de valeur, tout en limitant son exposition aux catégories les plus soumises aux remises. La marque travaille aussi sur une meilleure maîtrise des volumes et sur des cycles produits plus resserrés, afin d’éviter les surstocks qui pèsent sur la rentabilité du secteur.

Commercialement, Canyon complète son modèle direct en renforçant sa présence physique, illustrée par l’ouverture d’un flagship à Munich pour rapprocher la marque de ses utilisateurs. GBL précise par ailleurs que le fondateur Roman Arnold joue désormais un rôle plus actif en tant qu’Executive Chairman, pour accélérer les décisions, alléger les process internes et redonner de l’agilité à l’entreprise.

Montée en gamme et innovation : les leviers de différenciation

Dans un marché où la concurrence se joue autant sur la technologie que sur le prix, Canyon mise sur des innovations capables de justifier une montée en gamme : l’arrivée du V2X dès 2026 sur ses vélos électriques pour améliorer la sécurité en ville, ou encore l’offensive sur l’ultra-light avec l’Endurace:ONfly sous les 10 kg, pensé pour rester premium tout en évitant la bataille des remises. Ces avancées illustrent un positionnement clair : renforcer la valeur perçue plutôt que suivre la course au volume.

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