
Specialized, AliExpress et la police chinoise ont porté un coup sévère à l’industrie de la contrefaçon. Deux usines ont été fermées et plus de 1,6 million de dollars de faux cadres carbone potentiellement dangereux ont été saisis.
C’est une victoire importante pour la sécurité des cyclistes et la protection de la propriété intellectuelle. Specialized a annoncé avoir participé à la « plus grande saisie de contrefaçons de l’histoire de la marque ». L’opération, qui a abouti à l’arrestation et aux poursuites judiciaires de sept individus, visait deux sites de production majeurs en Chine.
L’ampleur de la saisie donne presque le vertige. Les autorités ont mis la main sur un stock impressionnant de fausses pièces en fibre de carbone imitant les produits phares de la marque californienne. Parmi les articles saisis figuraient des contrefaçons de cadres Specialized Tarmac SL8 (un modèle de compétition sur route), de guidons et de roues de la marque Roval (propriété de Specialized), ainsi que des tiges de selle et des fourches.
Mais les faussaires ne se limitaient pas à une seule marque. Lors du raid, les enquêteurs ont également découvert des faux estampillés Pinarello, Cannondale, Cervélo et Trek. Au total, la valeur marchande de ces produits (s’ils avaient été vendus au prix du marché) est estimée à plus de 1,6 million de dollars américains. Fait notable, 9 500 kits d’autocollants ont aussi été saisis, prêts à transformer des cadres génériques en copies de grandes marques de vélo.
Au-delà des pertes financières pour les constructeurs, le communiqué publié par AliExpress insiste sur le danger critique que représentent ces pièces pour les pratiquants. Andrew Love, responsable mondial de la protection de la marque chez Specialized, tire la sonnette d’alarme :
« Specialized a testé ces casques et cadres contrefaits, et ils échouent aux normes de sécurité. Parfois de manière catastrophique. »
Contrairement aux idées reçues, une copie visuellement parfaite ne garantit en rien l’intégrité structurelle du carbone. L’absence de contrôle qualité et l’utilisation de matériaux de moindre qualité peuvent entraîner des bris soudains en pleine utilisation, mettant directement en jeu la vie du cycliste.
Un cadre carbone Specialized Tarmac SL8 original © Specialized
Ce succès est le fruit d’une collaboration étroite entre le secteur privé et les autorités. L’enquête a débuté lorsque Specialized a repéré des annonces suspectes sur AliExpress. Après avoir réalisé des « achats tests » pour confirmer qu’il s’agissait bien de faux, la marque a partagé ses preuves avec la plateforme.
AliExpress a alors utilisé ses outils de surveillance numérique pour remonter la filière. Matthew Bassiur, vice-président de la protection de la propriété intellectuelle chez Alibaba (maison mère d’AliExpress), explique que la plateforme a fourni aux forces de l’ordre des « preuves numériques clés » permettant de localiser les installations physiques de production.
Cette opération s’inscrit dans un effort plus large d’AliExpress pour assainir sa place de marché en ligne. La plateforme affirme qu’au cours de l’année écoulée, ses collaborations avec plus de 20 marques mondiales ont permis la saisie de plus de 30 millions de dollars de marchandises contrefaites.
Pour les passionnés de matériel, ce coup de filet rappelle une règle d’or : sur Internet, si le prix d’un cadre S-Works ou d’une paire de roues carbone semble trop beau pour être vrai, c’est qu’il s’agit très probablement d’un faux.
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