AccueilMarchéDroits de douane américains : vers une pression accrue sur les importateurs européens de vélos

Droits de douane américains : vers une pression accrue sur les importateurs européens de vélos

Les droits de douane américains bouleversent le commerce mondial du vélo : la Chine recule, le Cambodge prend la tête des fournisseurs aux États-Unis. En Europe, cette guerre tarifaire pourrait rapidement se traduire par une hausse des coûts, des tensions sur le sourcing et des choix d’assemblage stratégiques pour les marques.

Ce que révèlent les droits de douane

La politique de droits de douane américains imposée par l’administration Trump redessine en profondeur les flux du commerce du vélo. La Chine est actuellement soumise à un droit de douane de 30 %, qui s’ajoute aux autres taxes à l’importation et mesures tarifaires déjà en vigueur, avec une nouvelle grille attendue le 12 août. Depuis avril, une surtaxe provisoire de 10 % frappe la plupart des pays, mais elle grimpe dès le 7 août : 19 % pour le Cambodge, 20 % pour Taïwan. Conséquence directe : les importations taïwanaises reculent de 20 %, tandis que la Malaisie, l’Indonésie et l’Inde voient leurs volumes progresser.

Le Vietnam, lui, reste le cas le plus instable. Les annonces de droits de douane ont oscillé entre 46 %, 10 % puis 20 % après un accord, provoquant de fortes variations mensuelles. Si le pays pèse moins sur le segment des vélos traditionnels que le trio Chine–Taïwan–Cambodge, il occupe une place stratégique sur celui des vélos à assistance électrique, plus difficiles à comptabiliser, notamment avec des marques comme Tern qui y produisent leurs VAE cargo.

Lecture pour l’industrie du vélo

Donal Trump tarifs douaniers - 1
Les politiques tarifaires dictent désormais une grande partie des choix industriels. On assiste à une accélération du mouvement « China-plus-one » (stratégie consistant à réduire la dépendance à la Chine en diversifiant vers un ou plusieurs autres pays) vers le Cambodge, mais l’avantage compétitif de ce dernier pourrait rapidement s’éroder avec la hausse à 19 % de ses droits de douane.

Les arbitrages vont se poursuivre entre Cambodge, Taïwan et Vietnam, au gré des évolutions de tarifs douaniers, des taxes à l’importation et des besoins de production. Les VAE, absents des statistiques officielles, constituent un angle mort qui complique l’analyse mais reste un facteur clé : ils sont particulièrement sensibles aux délocalisations rapides et aux variations de coûts induites par les politiques douanières.

Conséquences possibles pour la France et l’Europe

À court terme, cette reconfiguration pourrait entraîner une hausse des coûts d’achat pour les importateurs européens, surtout ceux dépendants de cadres ou d’équipements asiatiques. Les tensions américaines sur les capacités de production partagées risquent d’accentuer la pression sur les prix mondiaux, avec un effet indirect sur les tarifs à l’importation en Europe.

À moyen terme, cette situation peut offrir une opportunité à l’assemblage européen — au Portugal, en Roumanie ou en Pologne — à condition de sécuriser l’approvisionnement en composants et de rester compétitif face aux coûts asiatiques. Pour les marques, la priorité sera de diversifier les pays d’origine, verrouiller des contrats d’assemblage flexibles et trouver un équilibre entre coût, délai et risque réglementaire, tout en surveillant de près l’évolution des droits de douane et des politiques commerciales internationales.

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