La MotoE est suspendue : la moto électrique a-t-elle échoué sur circuits ?

Malgré sept saisons de compétition, la FIM et Dorna Sports ont annoncé la suspension de la MotoE après 2025. Une décision qui soulève une question : l’échec du championnat reflète-t-il un désintérêt plus large de l’électrique en compétition ?

La Fédération Internationale de Motocyclisme (FIM) et Dorna Sports, le promoteur de la MotoE, ont annoncé une « mise en pause » de la série à l’issue de la saison 2025. Dans un communiqué commun, les deux entités expliquent que « le marché des motos électriques haute performance ne s’est pas développé comme espéré », ce qui a entraîné un manque d’intérêt du public pour cette compétition.

Un format resté marginal

Présentée comme le pendant électrique de la MotoGP, la MotoE avait été lancée en 2019. Elle devait incarner une alternative innovante et durable à la compétition thermique. Pourtant, elle n’a jamais rencontré un véritable succès populaire.

Organisée en marge des Grands Prix MotoGP, la MotoE a toujours occupé une place secondaire. Un seul constructeur fournissait les motos à l’ensemble du plateau. De 2019 à 2022, c’est Energica qui s’en est chargé. Ses motos ont été critiquées pour leur poids élevé et leur autonomie limitée.

Depuis 2023, Ducati — filiale du groupe Audi — a pris le relais avec un nouveau modèle. Un engagement qui devait durer jusqu’en 2026, mais qui s’interrompt au final prématurément.

L’électrique peine à faire vibrer la compétition

Au-delà des aspects techniques, la culture thermique profondément ancrée dans les sports mécaniques limite l’attrait des compétitions électriques. Bien que rapides, les machines rapides peinent à générer l’adrénaline recherchée par les fans dans des disciplines où le bruit des moteurs thermiques reste un marqueur fort de l’expérience spectateur.

Un constat similaire peut être dressé pour la Formule E, version électrique de la Formule 1. Malgré un engagement croissant des constructeurs – Citroën a récemment annoncé son arrivée dans la discipline – l’engouement populaire reste mesuré. Alors que les tribunes de la Formule 1 se remplissent à guichets fermés, les épreuves de Formule E attirent un public nettement moins large.