Le constructeur indien profite de son lancement en Europe pour nous présenter la version urbaine de sa moto électrique « 125 ». Découverte et premier contact privilégié avec la très prometteuse Ultraviolette F77 SuperStreet.
Double événement pour Ultraviolette ! Le constructeur indien, originaire de Bangalore, profite d’une journée ensoleillée à Paris pour se lancer officiellement sur le marché européen. Et en bonus, la marque nous présente même la déclinaison roadster de sa moto électrique « équivalent 125 » : la Ultraviolette F77 SuperStreet. Présent sur place, Cleanrider a même pu s’installer à son guidon pour quelques tours de roue.
Cela fait déjà quelques années que l’on attend Ultraviolette par chez nous. Les premiers croquis de 2016 prenaient fraîchement vie en Inde, et arrivent désormais sur le marché français. Au programme : des motos électriques performantes, une technologie embarquée de pointe, et un packaging des plus séduisants. Spoiler alert : à l’instar d’une Zero FXE, elles n’ont de 125 que l’équivalence sur le papier…
Un peu de contexte. Ultraviolette est donc une marque d’origine indienne, dont la création remonte à 2016. Depuis, ses fondateurs Narayan Subramaniam et Niraj Rajmohan travaillent à proposer « l’alliance parfaite entre design et technologie », tout en visant un tarif compétitif. Le PDG Narayan déclare « notre mission est d’accélérer l’innovation. Évidemment, ça prend du temps pour une petite boîte à taille humaine. Mais ça y est, on est prêts à se lancer sur ce marché crucial qu’est l’Europe ! ».
Etant moi-même d’origine indienne, je dois avouer une certaine sensibilité à l’arrivée d’une telle marque par chez nous. La F77 SuperStreet, comme son aînée Ultraviolette F77 Mach 2 que nous avons pu essayer, est dessinée, conçue, optimisée, et produite en Inde sur le site de Bangalore. Il en va de même pour la batterie, comme nous le verrons un peu plus bas.
Très au fait des deux-roues sur le marché indien ainsi que de leur évolution depuis plus de 20 ans, votre serviteur est particulièrement enjoué aujourd’hui. Car il est loin le temps des petites machines branlantes uniquement bonnes à rouler à 40 km/h au quotidien. L’Ultraviolette F77 SuperStreet est donc bien partie pour me mettre une claque, comme le laissent présager les quelques premiers mètres parcourus à son guidon.
Lecteur assidu de Cleanrider, vous découvriez récemment l’essai de la Ultraviolette F77 Mach 2 Recon, dont notre Max avait la primeur française. Présentée officiellement en 2019, et très attendue en 2025, la moto électrique 125 indienne séduit d’emblée par son look. Une sportivo-urbaine à l’allure moderne et soignée, qui n’a pas grand-chose à envier à la concurrence. Carénages pleins, boucle arrière affûtée, éclairage tout LED, protections de fourche… Le tout sublimé par un kit déco aux différents marquages façon aviation, et pour cause !
Les équipes Ultraviolette comptent, en effet, des experts issus de l’aéronautique, dont on retrouve l’ADN dans le design de la moto. Pas de boulons ni de rivets, le design se veut aussi pur et aérodynamique que possible. Visuellement, c’est plus que réussi. Notre Ultraviolette F77 SuperStreet se distingue par un guidon haut et plus large, idéal pour évoluer en milieu urbain et périurbain au quotidien.
Un changement qui impacte inévitablement la position de conduite, tout de suite plus détendue. Le dos est naturellement plus droit, et la moto requiert moins de contrainte sur les poignets. En passant de l’Ultraviolette F77 SuperStreet à sa jumelle Mach 2, posées côte-à-côté, la différence est flagrante. Sans surprise, cette dernière se veut plus sportive, mais reste plus confort que la Kawasaki Ninja 7 Hybrid récemment testée.
Et si la japonaise affiche un héritage forcément plus radical, elle a tout de même quelque chose de plus que la SuperStreet : une protection face au vent. Pas le moindre saute-vent à signaler sur la moto électrique, là où la Ninja a au moins une bulle. La moto électrique indienne se veut racée et caractérielle, comme on peut le voir de l’extérieur. Et force est de constater que la recette fonctionne : éclairage LED, coques, assemblages, finitions… c’est tout bonnement impeccable.
Au guidon, l’Ultraviolette F77 SuperStreet est parfaitement dans l’air du temps. À savoir une moto tout ce qu’il y a de plus moderne, des commodos jusqu’à l’écran de bord. Le poste de conduite est assez complet avec, à gauche, des touches de navigation pour parcourir les différents menus (réglages, récupération d’énergie, traction control, etc). À droite, le bouton d’alimentation permet également de changer de mode de conduite, ou de sélectionner la marche arrière.
L’écran TFT couleur paraît clair et lisible, d’autant que l’inclinaison par défaut du pilote est différente de la Mach 2. Au premier abord, l’interface est parfaitement visible sous le grand soleil de cette présentation. Les selles conducteur et passager sont sur deux étages différents, ce qui donne un semblant de dosseret pour le pilote.
Côté pilote, la selle culmine à 800 mm de haut ce qui n’est pas nécessairement le plus accessible, mais pas le pire non plus. Les plus d’1,70 m y trouveront leur aise. L’Ultraviolette F77 SuperStreet met tout autant le paquet que sa soeur en matière de technologie embarquée. Notamment en matière de connectivité, et de sécurité. La moto électrique a de quoi communiquer avec l’application mobile dédiée, comme la plupart des deux-roues modernes aujourd’hui.
Diagnostic, alarme, trajets, données de navigation, personnalisation, rien ne manque. La marque promet « une des motos à la connectivité la plus avancée. Certaines motos à plus de 30 000€ n’ont pas autant de capteurs que notre F77 ». Côté sécurité, nous avons droit à un Dynamic Stability Control, avec un contrôle de traction paramétrable et désactivable. N’oublions pas l’aide au démarrage en côte (Hill Hold assist), également au rendez-vous.
Pourquoi des guillemets systématiques à « 125 » ? Car cette Ultraviolette F77 SuperStreet nous évoque une certaine Zero FXE. Concrètement : une moto 125 accessible avec une simple formation de 7h (permis A1), mais nettement plus puissante que les thermiques de 15 ch. Cette SuperStreet embarque un moteur électrique d’une puissance nominale de 9,5 kW sur le papier. En pratique, la puissance en crête grimpe à 30 kW. Soit 40,8 ch et 100 Nm de couple à la roue !
À l’image de la FXE, cette F77 urbaine démarre très fort de par son fonctionnement 100% électrique. Bien plus que n’importe quelle 125 thermique. Au guidon, trois modes de conduite Glide (Eco), Combat (Standard) et Ballistic (Sport). De quoi atteindre 155 km/h, abattre le 0 à 60 km/h en 2,8 s, et le 0 à 100 km/h en 7,7 s. Tout ça pour une 125 A1 donc, ne l’oublions pas.
Nos premiers tours de roue sur les quais parisiens nous permettent uniquement d’apprécier la maniabilité de l’engin à faible allure. Ceci malgré un poids « haut perché » devant nous. Habitué des roadsters sportifs thermiques (en particulier Honda, KTM, Triumph, Ducati), j’y retrouve une certaine familiarité dans le triangle de position. Il faudra en revanche composer avec un typage plutôt ferme de l’amortissement, même si fourche L’Ultraviolette F77 SuperStreet est accessible et nous met en confiance, pour peu que l’on prenne la mesure des 207 kg entre nos jambes. Heureusement, entre le traction control dynamique et l’ABS double canal (bien que sensible), la moto devrait pardonner quelques erreurs sur la route et nous mettre en confiance.
Pour finir, l’alimentation. L’Ultraviolette F77 SuperStreet reprend le pack batterie de la Mach 2. À savoir une unité maison « SRB -10 » de 10,3 kWh. La marque met l’accent sur sa batterie très sophistiquée, avec « plus de 100 brevets et 5 niveaux de sécurité » :
Et tout ce beau monde promet jusqu’à 231 km d’autonomie urbaine (cycle WMTC). La recharge est en revanche confiée à une prise… Type 6. Interface très populaire en Inde et uniquement en courant continu. Celle-ci implique toutefois de transporter un chargeur externe. Heureusement, l’intégration d’une Type 2 avec chargeur embarqué est à l’étude pour faciliter l’utilisation sur le marché européen. Rappelons également que l’essai de Maxime fait état d’une autonomie mixte réelle de 100 à 150 km selon la conduite. L’Ultraviolette F77 SuperStreet dispose également d’une récupération d’énergie sur 10 niveaux (digne d’un mode One Pedal de VE au niveau le plus fort), active sous les 90% de batterie.
L’Ultraviolette F77 SuperStreet aura effectivement un positionnement plutôt compétitif. La moto urbaine sera vendue au prix de 10 390 €, avec une offre de lancement à 9 290 €. De son côté, la Mach 2 est affichée à 9 990 €, avec une offre à 8 990 € (jusqu’au 31 juillet 2025 pour les deux modèles). Ce tarif inclut le chargeur externe avec connecteur Type 6, ainsi qu’une garantie de 5 ans ou 100 000 km pour la batterie.
Les futurs projets Ultraviolette sont déjà dans les cartons, avec un scooter électrique Tesseract, une tout-terrain Shockwave, et la F99, moto d’un constructeur indien détenant le record de vitesse avec 258 km/h. La distribution est confiée à Pink Mobility, que l’on découvrait entre autres avec le maxi-scooter électrique Pink Fly. Restez connecté pour notre essai de la F77 SuperStreet, à découvrir très bientôt sur Cleanrider (pour être sûr de ne pas le rater, le mieux est de vous abonner à notre newsletter ou de vous abonner à notre chaine Youtube). En attendant, ne passez pas à côté de la superbe vidéo de présentation !
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