AccueilVélo électriqueVélos électriques : cette alerte des acteurs du secteur pourrait tout changer pour les usagers

Vélos électriques : cette alerte des acteurs du secteur pourrait tout changer pour les usagers

Acteurs européens alertant sur l’avenir des vélos électriques et leurs conséquences pour les usagers
Les acteurs de la mobilité légère alertent sur l’avenir du vélo électrique en Europe. © Cleanrider

Près de 200 acteurs européens de la mobilité légère se liguent contre la vision restrictive de ZIV : une nouvelle étape qui pourrait modifier très concrètement l’usage quotidien du vélo électrique en Europe.

Après nos précédentes révélations sur le statut des vélos électriques menacé en Europe, le dossier avance à grande vitesse. Quelques semaines après la mobilisation des industriels du vélo cargo pro autour du cadre EPAC, une nouvelle pièce vient de s’ajouter : LEVA-EU publie une lettre ouverte largement soutenue, marquant une escalade dans le bras de fer qui l’oppose à ZIV. Et cette fois, l’ampleur des soutiens change clairement l’équation.

Lettre ouverte LEVA-EU : 196 acteurs européens contestent la stratégie réglementaire de ZIV

Datée du 10 novembre, la lettre ouverte de LEVA-EU rassemble 196 signataires issus de 22 pays : constructeurs, équipementiers, logisticiens, universitaires et collectivités. Leur message est frontal : ne pas suivre la ligne défendue par ZIV, jugée trop restrictive, et éviter que l’Europe ne devienne « un désert d’innovations en mobilité légère ». Parmi les noms les plus parlants pour le public français figurent notamment Kleuster, connu pour son cargo Freegônes, Douze Cycles, acteur majeur du segment cargo, Caminade, fabricant français de vélos artisanaux et innovants, Karbikes, spécialiste des véhicules légers assistés, ou encore l’association AVELI, très engagée sur le cadre réglementaire des véhicules légers intermédiaires.

Ce collectif reproche à ZIV de vouloir imposer des limites strictes sur l’assistance, la puissance ou le poids, des critères qui feraient basculer une partie des VAE – cargos compris – dans la catégorie L. Une reclassification qui impliquerait immatriculation, assurance obligatoire et des procédures de type-approval lourdes, pensées initialement pour les motos légères. LEVA-EU rappelle aussi un point juridique clé souvent ignoré dans le débat : le principe de neutralité technologique, inscrit dans les articles 114 et 173 du TFUE, qui interdit de discriminer des véhicules similaires sur la base de paramètres arbitraires comme une limite de puissance continue.

Ce que ces changements pourraient impliquer pour les cyclistes au quotidien

Pour les cyclistes, l’enjeu est très concret. Si les propositions de ZIV aboutissaient, certains VAE un peu plus puissants – indispensables pour les cargos familiaux, les déplacements en côte ou les usages seniors – pourraient perdre l’accès aux pistes cyclables ou nécessiter des formalités proches de celles d’un scooter. Un vélo électrique simplement plus coupleux, ou un cargo utilisé pour transporter enfants ou matériel, pourrait ainsi se retrouver classé comme un véhicule motorisé, avec assurance obligatoire, plaque et restrictions d’usage.

L’exemple le plus frappant reste l’écart actuel entre un VAE 250 W (puissance nominale), traité comme un vélo, et un modèle 300 W pourtant très similaire, soumis à un type-approval complet : un non-sens pointé depuis longtemps par le secteur.

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Avec cette lettre, le débat prend désormais une dimension politique européenne plus large. LEVA-EU appelle la Commission à ouvrir la voie vers un véritable règlement dédié aux véhicules légers électriques, capable de couvrir aussi bien les VAE que les cargos pros, les trikes, les quadricycles ultralégers ou les projets émergents de micro-mobilité. Une évolution qui pourrait, à terme, redéfinir le quotidien de millions d’usagers urbains.

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