Cowboy : le pionnier du vélo électrique connecté proche de l'effondrement

Le fabricant belge de vélos  électriques a publié ses résultats financiers pour l’année 2024… et ils sont catastrophiques !

Rien ne va plus pour Cowboy. Pionnier du vélo électrique urbain et connecté, le fabricant traverse la période la plus sombre depuis sa création en 2017. Selon le quotidien De Tijd, qui avait déjà pointé en août la crise majeure que traverse Cowboy, l’entreprise serait désormais dans une situation financière critique.

Un chiffre d’affaires en baisse de 30 %

Consulté par nos confrères belges, le rapport financier 2024 de Cowboy est alarmant : le chiffre d’affaires est tombé à 21,7 millions d’euros. C’est 35 % de moins que 33.7 millions de CA générés en 2023. Une baisse de revenus qui n’aide évidemment pas l’entreprise à revenir dans le vert. Sur l’année 2024, Cowboy enregistre ainsi une nouvelle perte de 21 millions d’euros. La situation des fonds propres de l’entreprise est encore plus inquiétante. Alors qu’ils s’élevaient à -22 millions d’euros en 2023, ces derniers ont bondi à -43 millions d’euros à fin 2024. En parallèle, la dette de l’entreprise est passée de 43 à 56 millions d’euros.

Depuis sa création, l’entreprise a cumulé plus de 120 millions d’euros de pertes. En d’autres termes, la marque de ne plus pouvoir payer ses fournisseurs et devra arrêter ses activités si elle ne trouve pas rapidement des nouveaux fonds. Une opération qui se révèle délicate sur un marché en extrême tension.

« Sans un financement substantiel garanti dans les semaines à venir […], l’entreprise ne sera plus en mesure de respecter ses obligations de paiement […] et devra déposer le bilan à court terme »

Adrien Roose et Tanguy Goretti, dirigeants de Cowboy (Source : lecho.be)

Une véritable descente aux enfers

Impactée comme de nombreuses marques par les problématiques de stocks liés à la période post-Covid, Cowboy a dû faire face à une série de défaillances techniques et opérationnelles au cours des derniers mois.

Confrontée à un rappel massif du Cowboy 4 ST pour un défaut structurel au niveau du cadre, dont le coût est estimé à 5.6 millions d’euros, la marque subit d’importants problèmes logistiques suite à la relocalisation de la production en France. De nombreuses commandes restent en souffrance après huit mois d’attente. Une perte de confiance qui n’arrange évidemment pas les affaires de l’entreprise.

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Un avenir incertain

Reste maintenant à savoir ce qu’il adviendra de Cowboy. L’entreprise, qui n’a cessé de repousser ses objectifs de rentabilité, est loin d’avoir trouvé son équilibre économique. S’il ne veut pas connaitre le même sort que VanMoof, dont la faillite avait été prononcée en 2023 avant sa reprise par le groupe Lavoie, le fabricant va devoir rapidement trouver un repreneur ou de nouveaux investisseurs. En août, la marque annonçait avoir signé une lettre d’intention avec Rebirth pour un financement à court terme.

Sans préciser la somme, le rapport évoque un « refinancement important » qui comprendrait notamment « un financement supplémentaire à très court terme, une recapitalisation de l’entreprise par conversion de la dette en capital, et un nouvel emprunt obligataire pour restructurer les dettes existantes ».

Si l’accord n’a pas encore été conclu à ce stade, on connait l’appétence du groupe Rebirth pour « sauver » d’autres acteurs du monde du cycle. Outre l’acquisition des marques Gitane et Peugeot Cycles, le groupe tricolore annonçait il y a quelques semaines la reprise des vélos électriques Angell.  Dans le cas de Cowboy, on ne serait pas dans un rachat à ce stade, les actuels dirigeants misant sur un nouveau business-plan pour traverser la tempête…