Viiala, le projet fou qui veut réinventer le vélo électrique haut de gamme

Le cofondateur de Stromer annonce le lancement de Viiala, une marque de « hyperbikes » aux ambitions radicales. Design spatial, composants auto, assemblage en 10 minutes… lancement prévu en 2028.

Tomi Viiala n’est pas un inconnu dans le monde du vélo électrique haut de gamme. Ancien co-CEO de Stromer, il a prouvé qu’il existait un marché pour des vélos électriques premium à plus de 10 000 €. Mais avec Viiala, sa nouvelle marque lancée aux côtés de François-Henri Bennahmias (ex-CEO d’Audemars Piguet, marque célèbre pour ses montres artisanales réalisées à la main), il souhaite aller beaucoup plus loin.

Dans une interview accordée à Bike Europe, l’entrepreneur indique vouloir « disrupter » une industrie jugée à l’arrêt en matière d’innovation. Avec un design radical, des composants venus de l’automobile et un ADN partagé entre la précision horlogère suisse et l’ingénierie spatiale, Viiala veut imposer une nouvelle catégorie de vélos électriques : le « hyperbike« .

Trois modèles pour changer les règles du jeu

Encore au stade de développement, la gamme de vélos électriques Viiala ne devrait être lancée que pour la saison 2028/2029 avec un premier prototype annoncé dès novembre. Trois modèles sont annoncés : un hyperbike, un commuter, et un « urban rocket ». Tous destinés à une utilisation sur la voie publique (du moins dans les pays où les speed-bikes sont autorisés), ils promettent un design inédit et des technologies embarquées proches de l’automobile. Au programme : des systèmes d’aide à la conduite inspirés de l’IA et un moteur développé en collaboration avec un partenaire américain dont le nom reste encore confidentiel.

En matière de business plan, la marque se projette très loin. Assurant détenir la propriété intellectuelle de son système, elle imagine déjà le proposer sous licence à d’autres marques.

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Une production locale… et ultra-efficace

Autre promesse forte : l’assemblage d’un vélo électrique Viiala ne prendra que dix minutes. Pour cela, l’équipe mise sur un process de fabrication totalement repensé. Une réflexion menée avec Humna Khan. Cette ancienne de la NASA et de SpaceX est aujourd’hui à la tête d’Astro Test Labs, un laboratoire spécialisé dans les essais, la validation et la certification de matériaux et de composants pour les secteurs aérospatial et spatial. Celle-ci devrait contribuer à alléger le poids des vélos grâce à l’usage de nouveaux matériaux.

Les fondateurs de Viiala l’assurent : la production sera européenne à 95 %, avec des composants issus de l’UE et des États-Unis. L’assemblage est prévu sur le Vieux Continent, avec un parallèle assumé avec l’horlogerie suisse : « Dans les montres, personne n’a quitté la Suisse. Pourquoi ne pas faire pareil avec les vélos ? », questionne Viiala.

Luxe, performance et… prix lunaire

Ces innovations auront bien sûr un prix. Aucun tarif n’a encore été dévoilé, mais le fondateur évoque un « nouveau point de prix » encore inexploité sur le marché. Pas de recherche de volume ici : la marque veut séduire une clientèle prête à investir dans un objet de mobilité radical, ultra-performant, et statutaire. En d’autres termes, ces vélos seront aussi disruptifs qu’élitistes avec un tarif qui devrait largement dépasser les 10 000 euros.

Les vélos seront vendus sur commande uniquement, avec un modèle de distribution hybride incluant des boutiques physiques et une offre de leasing premium. Viiala vise principalement l’Europe et les États-Unis, avec un intérêt limité pour le Moyen-Orient, malgré le lien établi avec la Dubai Future Foundation, partenaire du projet.

Coup de com’ ou véritable « game changer » ?

Chez Cleanrider, on a appris à se méfier des grandes annonces qui peinent à se concrétiser. Fragilisé par la surproduction post-Covid, l’effondrement de certains acteurs et une demande atone sur le segment premium, le marché du vélo n’est pas le plus simple à réinventer. Si Tomi Viiala connaît bien les codes du haut de gamme (et leur limite), il lui faudra plus qu’un storytelling maîtrisé pour convertir les intentions en réalité industrielle.

Rendez-vous en 2028 pour juger sur pièces — ou dès novembre, lors de la présentation du premier prototype.