Essai Peugeot Kisbee SE : le plus discret des scooters électriques équivalent 50 ?

Enfin, davantage dans son fonctionnement que dans son look 100% pétillant ! Peugeot Motocycles nous promet ici un scooter électrique urbain simple et efficace, parfait pour les petits trajets du quotidien. Notre essai du petit Peugeot Kisbee SE.

Il y avait longtemps que l’on n’avait pas pris le guidon d’un deux-roues au lion ! Après le Peugeot e-Ludix il y a quelques années déjà, au tour d’un autre thermique historique de s’essayer à l’électrique : le  Kisbee. Deux-roues urbain 50cc par excellence, celui-ci marque le retour de Peugeot Motocycles dans le paysage mondial des scooters dès 2010. Forcément, nous avons désormais droit à une déclinaison 100% électrique : le Peugeot Kisbee SE. Au programme : un style moderne et affûté, des performances efficaces en toute fluidité, et une belle autonomie grâce à ses deux batteries amovibles. Voici notre essai de ce scooter électrique 50 bien exécuté.

Le Peugeot Kisbee SE côté look : un 50 qui en jette !

Le Peugeot Kisbee SE est donc la version électrique du Kisbee S, qui n’est autre que le scooter 50cc le plus vendu en Europe. Peugeot Motocycles profite tout de même de cette itération 100% électrique pour lui donner un coup de jeune. Si le scooter reprend l’allure générale qui a fait le succès de ses aînés, il se veut nettement plus moderne. En témoigne son éclairage tout LED, avec un projecteur principal plus compact à l’avant. La face avant se simplifie, avec une approche plus actuelle que le large projecteur précédent. De même, l’arrière accueille une belle signature lumineuse à trois griffes sur fond noir, en écho aux voitures du constructeur. Badge « Kisbee », logos « By Peugeot » et « SE » viennent parfaire le look de notre modèle d’essai Yuzu Yellow. Un jaune bien vibrant et qui, vous vous en doutez, ne passe pas inaperçu.

On vous rassure tout de suite : le Peugeot Kisbee SE existe également en noir, gris, et blanc, plus sobres. Parmi les autres détails qui participent à l’esthétique du scooter électrique : une poignée passager noir brillant, tout comme la jante avant et les leviers, ainsi que des clignotants LED sous le guidon. Ses dimensions : 1,85 m de long, pour 1,15 m de haut. L’empattement s’établit à 1,27 m, et la selle culmine à 769 mm du sol. Enfin, le scooter électrique pèse seulement 68 kg, et grimpe à 85 kg avec ses deux batteries. Un poids plume équipé d’une béquille centrale, qu’il est possible d’agrémenter d’une béquille latérale en option. Enfin, le tout repose sur des roues de 12 pouces en 110/70 à l’avant comme à l’arrière. Dès le premier contact, la qualité perçue est au rendez-vous grâce à des assemblages et finitions impeccables pour ce scooter français produit en Chine.

Au guidon : l’essentiel et rien d’autre

Le Peugeot Kisbee SE nous accueille face à un poste de conduite particulièrement simple. Pour commencer : une simple clé à lame, tout ce qu’il y a de plus classique. Celle-ci permet la mise sous tension, le verrouillage de direction, et l’ouverture du coffre de selle. Devant nous, le guidon accueille sobrement la commande d’éclairage, l’avertisseur sonore, et les clignotants à gauche. À droite, nous retrouvons le bouton d’alimentation, et le bouton des modes. Enfin, un compteur digital noir et blanc prend place au centre du guidon. Ce dernier affiche l’essentiel : vitesse, niveau de charge des deux batteries, totaliseur kilométrique, mode de conduite, et autonomie restante. Le Kisbee SE ne fait pas dans la course à la techno, entre écran TFT et connectivité. Son terrain, c’est le minimalisme efficace au quotidien. Et tant mieux, car il le fait très bien.

La selle se révèle être plutôt moelleuse et accueillante malgré son format contenu. Certes, il y a nettement moins de place pour le passager (qui bénéficie donc d’une poignée et de repose-pieds rabattables), mais ce n’est pas son usage de prédilection. Au guidon, il y a suffisamment d’espace pour les genoux, et nous avons les pieds bien posés sur le plancher plat. Pas de vide-poche, mais un crochet devant nos genoux, et un port USB dans le coffre de selle. Celui-ci offre un petit rangement pour le chargeur (ou autre chose), mais les deux batteries occupent le reste de l’espace disponible. Rien de bien dérangeant pour un usage quotidien de ce petit 50 électrique 100 % urbain. Notre seul regret ? Un petit détail optionnel sur lequel nous reviendrons plus tard. Du reste, le Peugeot Kisbee SE est parfaitement simple et accessible, avec une ergonomie qui va droit à l’essentiel.

Performances et maniabilité : efficacité silencieuse

Le Peugeot Kisbee SE s’équipe d’un moteur intégré à la roue arrière. Celui-ci développe 2,1 kW et 137 Nm de couple, pour répondre aux besoins des trajets urbains. Concrètement : les 2 100 W permettent au scooter électrique d’affronter les montées sans aucun problème. Mieux qu’un Piaggio One et ses 1 200 W beaucoup plus timides. Doux et linéaire en mode ECO, le scooter électrique de Peugeot est un peu plus vif en mode BOOST. Là, les 137 Nm de couple offrent une belle réactivité permettant de grimper assez rapidement à 47 km/h compteur. Le tout dans un silence absolu. Je n’exagère pas : on n’entend absolument rien. Pas un frottement, pas un sifflement, c’en est presque déroutant de sérénité dans la circulation urbaine. Le Kisbee SE nous donne le sentiment de « glisser » sur la route, ce qui change radicalement de son homologue thermique forcément bruyant et plein de vibrations.

Côté partie cycle, le Peugeot Kisbee SE fait là aussi dans le très basique. Pas de suspensions réglables, pas de fourche inversée, et deux ressorts à l’arrière. Côté freinage : un disque à l’avant (pas d’ABS), et un frein tambour à l’arrière. Le scooter est très maniable et agile, avec son excellent rayon de braquage pour des manoeuvres extrêmement courtes. Avec le poids des batteries et le centre de gravité assez bas, il semble mieux filtrer les trépidations des pavés parisiens. Si le freinage avant est efficace et plutôt mordant, on aurait tout de même aimé une attaque plus franche de l’arrière. Seulement voilà, le tambour est fatalement moins puissant, et a davantage vocation à contribuer à la stabilité au freinage. Enfin, si les pneus CST sont bons sur le sec, ils se montrent moins sécurisants sur le mouillé. Fort heureusement, ça se change.

Autonomie et recharge : jusqu’à 110 km

Le Peugeot Kisbee SE accueille donc une à deux batteries amovibles placées sous la selle. Si la configuration mono batterie (56 km d’autonomie) permet de loger un casque, on privilégiera la double batterie. Là, le scooter électrique promet jusqu’à 110 km en mode ECO, et 100 km en mode BOOST. En pratique, nous pouvons tabler sur 100 km en mode ECO, et 90 km en mode BOOST. Des valeurs très correctes permettant de nombreux déplacements du quotidien tout au long de la semaine. En ce qui concerne le fonctionnement, le scooter puise simultanément dans les deux batteries, contrairement à un Yamaha Neo’s qui requiert un changement de batterie une fois la première vide.

Côté recharge et manipulation, il y a du bon et du discutable. D’un côté, les batteries sont peu lourdes (8 kg chacune) et le connecteur est réversible. Nous pouvons donc glisser la batterie dans n’importe quelle orientation, sans se soucier du sens du connecteur. Elles s’équipent par ailleurs d’un petit écran LCD pour contrôler avec précision le niveau de charge. D’un autre côté, le chargeur fourni permet de recharger les batteries une par une, en 4 heures. « Mais on peut brancher le scooter directement non ? » me demanderez-vous. Oui. On peut. Mais le faisceau est en option (78 €) ! Situé à côté du port USB et de la prise de diagnostic (voir photo), il n’équipe même pas notre modèle d’essai. Un peu mesquin si vous voulez mon avis.

Peugeot Kisbee SE : un scooter électrique partir de 2 999€

Heureusement, le Peugeot Kisbee SE affiche tout de même un rapport qualité/prix/prestation correct. Il est vendu à partir de 2 999 € en simple batterie, et grimpe à 4 199 € en double batterie. Alors oui, il y a des modèles plus abordables comme le Pink Me. Voire d’excellents équivalents 125 à pas beaucoup plus cher, comme le Segway E300SE. Mais c’est le prix à payer pour du Peugeot Motocycles, et l’expérience au guidon ne déçoit pas.

On avoue tout de même qu’à ce tarif, une béquille latérale (33 €) et le faisceau (78 €) de série eurent été de rigueur. De son style moderne à ses prestations 100 % confort et fluides, ce scooter électrique urbain est une réussite. De meilleurs pneus en seconde monte, et on se sentira parfaitement en sécurité en toutes circonstances en ville. Et vous, qu’en pensez-vous ?