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Né d’une simplification de la gamme Decathlon, le Rockrider E-ACTV 500 aligne un équipement équilibré qui lui permet d’être à l’aise en tant que vélo pour aller au bureau et aussi arpenter la campagne. Un vélo à assistance électrique à l’équilibre entre deux missions, qui retient l’attention par son autonomie et son mode Auto…
« Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, les types de 60 kilos les écoutent », écrivait Audiard avec sa verve étincelante dans 100 000 dollars au soleil. Inimitable auteur, roi des tirades immortelles, le dialoguiste était aussi un passionné de vélo et un cycliste émérite, qui ne laissait pas une journée passer sans abattre ses 30 km le matin, quand il ne tournait pas…
En l’occurrence, aujourd’hui, le « type de 130 kilos », c’est Decathlon, géant du vélo, européen et même mondial, qui a tellement de poids qu’il est capable de négocier des prix de gros qu’aucun concurrent ne peut aligner. Il a également tant de poids qu’il serait stupide de ne pas prêter attention à ce qu’il fait. Surtout quand sa force de frappe prend corps de belle manière, comme avec ce Rockrider E-ACTV 500. Un VAE d’autant plus important qu’il coïncide avec une refondation, une simplification de l’offre vélo de Decathlon. Finies (« les vacances au Crotoy ») et les mille sous-marques dans lesquelles on finit par se perdre.
Remplaçant et successeur du Decathlon Riverside 500 E, ce Rockrider est à mi-chemin du VTT et du VTC. Un vélo à assistance électrique tout chemin qui ne ménage pas ses efforts pour séduire aussi bien les cyclistes des sentiers et chemins du week-end que les vélotaffeurs à la recherche de confort sur bitume… Avec deux arguments massue pour tous les mettre d’accord, le premier, une autonomie annoncée à 150 km, le second un prix contenu à un peu moins de 2 000 euros.
Disponible en trois tailles S (de 1,50 à 1,65 m), M (de 1,66 à 1,77 m – celle que nous avons testée au format cadre ouvert) et L (de 1,78 à 1,90), et trois coloris (Beige crème, Violet lavande et Vert eucalyptus), le Rockrider E-ACTV 500 adopte un design tout en contraste.
À la fois un peu imposant et tout en fluidité. Les courbes sont agréables à l’œil, l’intégration de la batterie dans le cadre est réussie. On apprécie d’ailleurs que le logement soit sécurisé par une serrure – même si Decathlon a oublié de fournir la clé pour notre modèle d’essai. Un oubli qui nous a permis de nous rendre compte que, loin d’être un poil plume (environ 25 kg, tout de même), le Rockrider E-ACTV 500 peut néanmoins être porté assez facilement dans des escaliers pas trop étroits. Evitez juste le 6e étage sans ascenseur…
Pour son E-ACTV 500, Decathlon a fait le choix d’un moteur central – ce qui n’est pas forcément si courant dans cette gamme de prix. Il s’agit en l’occurrence du Yamaha PW-C2. Développant 55 Nm de couple, il propose quatre niveaux d’assistance.
Il est ici associé à une batterie de 504 Wh, amovible, et accompagné d’un écran de contrôle couleur, pas toujours très lisible, entre les reflets, le soleil direct et les traces de doigts… Sans même parler des lunettes de soleil polarisées qui le feront apparaître éteint…
Le cadre en aluminium du Rockrider est très bien fini et offre une impression de solidité générale rassérénante. Certes, c’est un VTC, mais son équilibre général, sa fourche avant suspendue (SR Suntour SF15 NEX-E25, avec un débattement de 63 mm) et ses roues de 28 pouces (Rockrider Protect+ de 47 mm de large) pourraient vous inciter à dévaler quelques pentes et à prendre quelques menues bosses.
La selle est toutefois davantage pensée pour les longues sorties routières que pour les sentiers pas toujours carrossables, qui sentent la noisette. Montée sur une tige fixe, elle n’absorbera pas trop les petits chocs, et c’est votre dos qui prendra. Jouer de la pression des pneus pourrait alors s’avérer utile, mais encore faut-il être confiant dans la chaussée sur laquelle vous roulerez. En ville, des pneus sous-gonflés sont parfois plus facilement crevés. Même si, en l’occurrence, Decathlon a fait des efforts pour proposer des pneus résistants.
La transmission par chaîne et dérailleur affiche huit vitesses (Microshift Acolyte), tandis que le freinage à disque hydraulique a été confié à un système Tektro T280. Les pédales sont par ailleurs larges, et bien crantées, vous pourrez vous sentir en confiance et bien en appui.
Enfin, précisons que le Rockrider E-ACTV 500 est livré avec une béquille, et des garde-boues – celui situé à l’arrière produisait un bruit qui n’est pas toujours rassurant quand la route secouait un peu. En revanche, dites adieu à vos rêves de porte-bagage de série. Dommage.
L’éclairage est lui bien évidemment de la partie et assure une belle lisibilité de nuit.
Tous les vélos électriques ne sont pas agréables à utiliser sans assistance. Or, c’est un bon indice du confort qu’ils offriront en toute situation, car qui peut le moins peut le plus. En l’occurrence, assistance désactivée, le Rockrider E-ACTV 500 est plaisant et plutôt réactif, même s’il ne partira évidemment pas aussi vite qu’un vélo musculaire. Mais, il est tout à fait possible de l’utiliser sans l’allumer ou avec une batterie épuisée. C’est une bonne nouvelle en soi.
Le Rockrider se réveille d’une pression prolongée sur le bouton situé au-dessus de l’écran. Il affiche l’essentiel des informations, et il est facile de passer d’une information à une autre grâce aux boutons latéraux : vous pourrez ainsi afficher la répartition en temps réel des efforts entre le moteur électrique et vous-même, savoir combien d’autonomie il vous reste ou encore combien de kilomètres, vous avez parcouru.
Le guidon justement est large, peut-être un peu trop parfois pour en faire un commuter parfait, mais il permet toutefois de se faufiler assez facilement. Ses poignées ergonomiques, en résine et liège – agréable au toucher, permettent à la main de se reposer un peu, mais on aurait aimé avoir plus de confort et d’appui pour la paume. Lors de sorties longues, nous avons senti un peu de fatigue au niveau de la main. Rien de rédhibitoire, néanmoins, et vous pourrez toujours facilement ajuster selle et potence, selon que vous souhaitez opter pour une position droite et confortable, ou plus dynamique et penchée vers l’avant.
La fourche avant absorbe le gros des chocs, sur les pavés et au fil des nids de poule, même si l’arrière lui n’est pas suspendu et vous rappellera à l’ordre. Cependant, cette fourche s’avère un peu trop souple parfois, donnant une impression de mollesse à la direction, surtout dans les virages. Elle produit même un effet d’oscillation, comme on imagine bien une Cadillac le faire, quand on enchaîne les petites bosses sur la chaussée. Par ailleurs, son débattement réduit montrera rapidement ses limites si vous empruntez des chemins ou sentiers trop chaotiques.
Difficile enfin de parler d’ergonomie et de confort sans glisser un mot sur l’application Decathlon Ride. Elle n’est pas nécessaire à l’utilisation du Rockrider E-ACTV 500, ou pour le déverrouiller, comme cela peut être le cas chez certains concurrents. Le vélo se connecte en Bluetooth à votre smartphone. Ensuite, vous pourrez faire en sorte que vos sorties soient synchronisées automatiquement sur Strava, Garmin Connect, etc. Vous pourrez aussi, a posteriori, suivre le tracé de vos trajets et même consulter précisément quels modes d’assistance étaient activés, afin de voir là où vous avez fourni le plus d’efforts.
Par ailleurs, si vous le souhaitez, vous pourrez utiliser votre smartphone comme deuxième écran en le fixant à votre guidon. L’intérêt n’est pas forcément vital, et l’application gagnerait à afficher davantage d’informations et à gagner en usages pour devenir vraiment incontournable. Mais elle donne déjà accès au mode Auto développé par Decathlon et c’est un sacré atout, dont on reparle juste un peu plus bas.
Le Yamaha PW-C2 développe un couple maximum de 55 Nm. Le fait qu’il soit placé au niveau du pédalier lui permet d’offrir une assistance réactive et souple qui prend en compte la pression appliquée sur les pédales. Le moteur entre alors en jeu de manière naturelle et plaisante.
Au démarrage, l’intervention est douce et mesurée, sans accélération violente, même quand on règle l’aide sur Dynamique via l’application Decathlon Ride. Cette douceur est d’ailleurs renforcée par la discrétion du moteur qu’on n’entend pas.
Malgré son silence, il fournit quatre modes d’assistance, Eco, Tour, Sport et, enfin, Turbo. Les deux premiers sont très adaptés aux terrains plats et sorties lentes, pendant lesquelles on flâne et contemple les alentours. Les deux derniers seront à mobiliser quand vous poussez un peu sur les jambes pour plus de vitesse ou parce que les côtes sont plus raides. On notera juste un léger décalage dans le suivi de l’assistance quand on relance en montée.
Le moteur n’a jamais montré de signe de faiblesse et a toujours su s’adapter à la situation rapidement et efficacement. Difficile de dire s’il se comportera aussi bien sur un modèle L avec un cycliste bien plus lourd que nos 70 kg. On peut l’espérer en tout cas.
Mais pourquoi jongler entre ces quatre modes quand une solution encore plus simple existe ? Au printemps dernier, Decathlon a en effet introduit son mode Auto, pilotable depuis l’application Decathlon Ride. Son objectif est de vous dispenser d’avoir à choisir les modes d’assistance. Il fait le choix pour vous et ajuste l’effort du moteur pour suivre le vôtre. Même si les représentants de Decathlon nous ont laissé entendre qu’il est encore en phase d’optimisation, force est de reconnaître qu’il marche déjà très bien. Nous l’avons rapidement adopté et n’avons jamais constaté de ratage gênant.
En l’occurrence, mis à part une très légère latence à accompagner l’effort dans les débuts de pente, comme c’était le cas en mode « manuel », nous avons été plutôt satisfaits par la réactivité de ce mode, qui joue parfaitement son rôle, assister dans l’effort sans non plus donner l’impression que le vélo avance seul.
Montez les vitesses pour gagner en puissance et vous verrez les modes d’assistance défiler, d’Eco à Tour, puis Sport et enfin Turbo. À chaque palier, l’accompagnement est bien dosé et on a l’impression de faire du vélo sans que les cuisses brûlent pour autant. Ainsi, aidé, on arrive facilement à dépasser les 25 km/h et, même, dans de bonnes conditions, à tenir un 30 km/h sans trop forcer. On l’a dit, le Rockrider roule bien.
On reprochera juste au moteur de ne pas avoir forcément assez de couple pour permettre un démarrage rapide et fluide quand on s’est arrêté sur le petit pignon, sauf et encore, en mode Turbo. Il faudra donc apprendre à jouer des vitesses, et à anticiper les arrêts autant que possible.
Au niveau de la transmission d’ailleurs, si la descente des vitesses se fait sans heurts, leur montée est une toute autre histoire. Les changements sont un peu brutaux – au point d’en perdre un peu les pédales au départ, le temps de s’habituer, malgré les pédales crantées.
Le freinage est lui souple et efficace, mais davantage taillé pour les déplacements du quotidien que pour les descentes un peu vertigineuses, même sur des sentiers bien balisés. Il est plutôt efficace sur bitume où les pneus accrochent bien, mais moins à l’aise sur terrain boueux ou terreux. On touche là à la frontière entre VTC et VTT…
L’autonomie est un des points forts du Rockrider E-ACTV 500. En mode éco, il ne promet pas moins de 150 km de batterie et d’assistance !
De fait, dans des conditions météorologiques quasiment idéales, soleil, chaleur et peu de vent, et en mode Auto, nous avons réussi à parcourir presque 185 km, avec quelques belles côtes, en roulant aussi bien sur du bitume que du sentier terreux. Voilà qui est plus que satisfaisant pour une batterie de 504 Wh et incroyable pour un vélo de ce prix.
Le secret de cette autonomie, c’est peut-être que les ingénieurs de Decathlon ont réussi à faire en sorte qu’à 25 km/h, en mode Turbo, le plus énergivore, l’effort soit réparti équitablement entre l’utilisateur et le moteur. Dans l’appli Decathlon Ride, nous avons laissé le réglage par défaut, à savoir un effort « Confortable ». Sachant qu’on peut aussi opter pour un effort Moyen ou Intense. Dans ce cas, le moteur sera moins sollicité et l’autonomie encore meilleure !
Au quotidien, l’estimation de l’état de la batterie en pourcentage semble précise, et nous n’avons jamais été pris de court. En revanche, celle qui indique combien de kilomètres peuvent encore être parcourus paraît toujours bien pessimiste et imprécise. Ainsi, lors de nos tests, nous avons vu l’autonomie en mode Turbo, annoncée au départ à 40 km (100% de batterie), baiser à 32 km (57% de batterie de restants), alors que nous en avions parcouru un peu de plus de cinquante…
Quoi qu’il en soit, quand on vient bel et bien à bout de la batterie, on apprécie que l’assistance soit présente jusqu’au bout. Arrivé à 5% de batterie, un indicateur clignote toutefois sur l’écran de contrôle pour indiquer l’urgence d’une recharge.
Si la batterie tient donc longtemps, elle n’est en revanche pas du genre rapide pour la recharge. Avec le chargeur fourni, il nous a fallu pas moins de 6h30 pour atteindre à nouveau les 100%. Si nous l’avons rechargé directement sur le vélo, il est également possible de l’extraire du châssis pour la recharger séparément et vous éviter de porter le vélo dans les escaliers, par exemple…
Le Rockrider E-ACTV 500 séduit par son design, sa finition, son équipement équilibré, sa conduite souple et agréable, son confort général très correct. Mais ce sont surtout son mode Auto efficace, qui rend totalement transparent son utilisation, et, enfin, son autonomie plus que conséquente, colossale même, qui finissent de le faire sortir du lot. S’il n’est pas sans défaut, ce VAE à tout faire, à la croisée du VTC et du commuter confortable, est suffisamment polyvalent pour vous mener au travail tous les jours et vous accompagner lors de vos escapades champêtres le week-end. Toujours en offrant le même plaisir.
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