Test Decathlon Rockrider E-EXPL 500 S : un VTT électrique complet pour débuter sans se ruiner

Decathlon signe, avec ce Rockrider E-EXPL 500 S, un VTT à assistance électrique tout suspendu destiné aux balades, au sport amateur tranquille et, pourquoi pas, au vélotaf. Nous avons exploré toutes ces possibilités et le verdict est globalement positif, alors que le départ n’était pas forcément prometteur. Comme quoi…

Difficile de s’y retrouver dans la gamme pléthorique des VTTAE Decathlon. Dans la tranche des 2 500 €, vous aurez le choix entre trois modèles rien que chez la marque française (Rockrider).

Notre monture du jour se nomme Rockrider E-EXPL 500 S (pour Electric Explorer). Affiché à 2 499 €, il n’est pas vraiment donné, surtout face à son grand frère, l’E-EXPL 520 S, qui propose mieux pour un tarif souvent identique grâce à des promos récurrentes. Mais qui peut le plus peut le moins, comme on dit. Voyons donc ce que cet E-EXPL 500 S a réellement dans le ventre.

Présenté comme un vélo de randonnée tout-terrain adapté aux chemins cassants avec dénivelé modéré, il a été utilisé de manière variée : vélotaf, sorties en forêt, délire urbain (escaliers, petits sauts, livraison de nourriture). Je ne l’ai pas poussé sur un tracé de cross, mais il pourrait probablement en encaisser ponctuellement.

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L’essai a été mené avec mes 100 kg (peut-être un peu moins maintenant) sur la selle.

Nous avons reçu un modèle neuf. Le montage est simplissime : réglage du guidon, vissage des pédales. Bon point n°1 : Decathlon livre ses vélos avec transmission déjà graissée. Bon point n°2 : le vélo arrive avec une clé dynamométrique multi-têtes, une sonnette et des éclairages efficaces. Un vrai plus, surtout que la clé peut vous suivre dans vos sorties, glissée dans une petite trousse.

Équipements et composants : entrée de gamme soignée

Le design de ce VTT électrique Rockrider est réussi, et sa couleur argentée attire l’œil. Aidé par les grandes roues de 29 pouces, des pneus en 2,4 (compatibles jusqu’à 2,6), un cintre de 76 cm (version L) et une peinture bien choisie, il en impose à ceux qui n’ont jamais approché un VTTAE.

Chaque détail a reçu une attention particulière, à l’exception des soudures, non lissées, mais qui n’apporteraient rien de plus si elles l’étaient.

La fourche suspendue Suntour XCM (130 mm de débattement) donne l’impression que la roue avant va tout avaler. L’amortisseur central, discret et noir laqué, se fait remarquer tout comme le moteur pédalier Brose Drive C et les jantes tubeless ready assorties. Le cache strié du moteur est sobre, sans logo criard. Bonne idée.

Les freins reposent sur des disques de 180 mm et des étriers Tektro à double piston. Enfin, la selle (non télescopique) complète ce profil typé All Mountain.

Le hic ? Tous ces éléments appartiennent à l’entrée de gamme. La transmission Microshift Acolyte, les freins Tektro M276, la fourche Suntour, les roues, les pneus, la batterie de 500 Wh… Même le moteur Brose Drive C, limité à 50 Nm de couple, est initialement conçu pour les vélos de ville.

La fiche annonce 26,6 kg en taille L (26,4 kg en taille M) : chiffres confirmés.</caption]
Sur le papier, rien de fou. Pas de quoi faire de l’enduro ou de la descente énervée. Mais à 2 499 €, avec une assistance électrique, il faut rester raisonnable. Et dans les faits, ce vélo réserve de bonnes surprises, malgré quelques limites.

Ergonomie et confort : 5

En selle, la géométrie du cadre prouve que cet E-EXPL 500 S n’est pas un assemblage bricolé à la va-vite. Pour mon 1,80 m, la taille L offre une position équilibrée, avec un large cintre idéal pour l’appui des bras. L’allonge est correcte pour les jambes et la répartition du poids est bien pensée.

La selle ne devient inconfortable qu’après deux heures d’effort continu. On regrette vite l’absence de tige de selle télescopique. Les leviers de frein tombent bien sous les doigts, les shifters aussi.

Le contrôleur est simple et utilisable avec des gants. Mais son affichage vert sur fond noir est illisible en plein soleil. Dommage.

Pas de Bluetooth ni de connectivité, un écran simple mais peu lisible au soleil.

Précaution : ajustez bien l’amortisseur central selon votre poids (250 PSI pour 100 kg). Une pompe spécifique est nécessaire, mais un vélociste pourra vous aider.

Conduite : fun mais perfectible

Le vélo propose quatre niveaux d’assistance. Le mode 0 (sans assistance) est inutilisable vu les 26,4 kg. Le mode 1 est idéal, compensant juste le poids et offrant un effort proche d’un VTT musculaire. Les niveaux supérieurs réduisent l’effort mais gardent une sensation naturelle, sans effet ON/OFF. Le tout, dans un silence appréciable.

Contre toute attente, les 50 Nm ne posent pas de problème : les 380 W crête sont bien tenus.</caption]

En montée raide, le moteur surprend par sa constance et ses 50 Nm qui paraissent plus généreux. Une vraie bonne surprise. Le freinage suit le rythme : mordant, progressif et endurant, même à haute vitesse. Rien à dire.

Mais la transmission gâche un peu l’expérience. L’Acolyte peine à passer les rapports, nécessitant une « double impulsion » du shifter. Pas gênant en balade, mais frustrant dans l’effort. L’amortisseur central assure le minimum, la fourche Suntour tape trop souvent en butée, malgré les réglages.

En clair : il encaisse les contraintes, mais manque de fluidité pour progresser réellement en VTT.

Un VTTAE adapté au vélotaf ?

Utiliser un vélo tout-suspendu électrique pour aller bosser ? Pourquoi pas ? Avec le Rockrider E-EXPL 500 S, c’est possible et même amusant. Chemins cabossés, graviers, détritus… les crampons encaissent tout, mais vibrent et accrochent mal sur asphalte lisse et humide.

Quelques limites : batterie à retirer faute de serrure dédiée (clé Allen seulement), phare indépendant de l’alimentation, éclairage à compléter. Mais les 2 500 € investis trouvent une forme d’amortissement dans cet usage mixte.

Autonomie : un petit chameau

En vélotaf, les 500 Wh couvrent environ 40 km. En mode Turbo, avec mes 100 kg, j’ai dépassé 35 km sans souci, pour finir à 55 km par charge sur le Rockrider E-EXPL 500 S. En usage plus doux (niveau 2, terrain plat), comptez jusqu’à 70 km.

En revanche, la recharge complète prend 6 h. Trop long. Une charge rapide aurait été bienvenue pour récupérer plus d’autonomie sur une pause déjeuner. Actuellement, en 1 h 30, vous récupérez à peine une dizaine de kilomètres.

Recharge complète : environ 6 h, trop long.