Test O2feel Duma : le nouveau vélo électrique urbain à grosse autonomie tient-il ses promesses ?

Successeur des iVog et iSwan, le vélo électrique O2feel Duma perd un peu en style mais gagne en confort, autonomie et douceur de conduite. Avec son cadre ouvert et sa grosse batterie, ce nouveau VAE urbain veut séduire un public large.

Depuis plusieurs mois, O2feel semble vouloir modifier en profondeur sa gamme. La marque veut suivre les tendances du marché du vélo électrique, comme avec le pliant JIM ou le midtail Buzz. Mais elle ne doit pas oublier que le gros de ses ventes concerne ses VAE urbains. Toutefois, les iVog et iSwan ont déjà plusieurs années et nécessitaient une évolution.

La firme nordiste a choisi une solution radicale : un seul remplaçant. Le job est ainsi donné à l’O2feel Duma, qui adopte un dessin cossu et un tarif proche de l’iVog, avec une énorme batterie, mais un cadre unique ouvert pour séduire tous les publics. Il se décline en deux versions : chaîne avec dérailleur “Duma 4” et courroie avec Nexus “Duma 7”.

Nous avons voulu tester cette dernière, dont le tarif de 2 399 € semble alléchant avec un moteur central et une grosse batterie. Voici notre bilan suite à deux semaines de test !

Confort : un vrai coussin pour le quotidien urbain

C’est une tradition chez O2feel, comme sur ses prédécesseurs, la fourche suspendue est incluse. De débattement 63 mm, elle amortit efficacement les petits obstacles. En combinaison avec les pneus Kenda généreux, le confort est très bon malgré l’absence de tige de selle suspendue.

C’est le seul petit reproche de ce VAE, car la position droite reporte le poids du corps sur la selle, un peu ferme sur longs trajets (>20 km). La potence ajustable permet toutefois de trouver une position idéale, et deux tailles sont proposées.

Le guidon courbé renforce l’agrément et accueille des poignées ergonomiques, mais l’ensemble est un peu chargé. Avec un gros écran à gauche et la manette de transmission à droite, accéder à la sonnette n’est pas toujours simple.

Équipement : prêt pour le vélotaf, ou presque…

L’O2feel Duma se rattrape avec un équipement complet. Il vise clairement les vélotaffeurs, comme ses prédécesseurs, mais avec quelques concessions. Outre la béquille ajustable, les gardes-boue enveloppants manquent de longueur pour une protection parfaite.

Le porte-bagages arrière est présent d’office, mais limité à 18 kg et sans standard de fixation. On apprécie l’antivol de roue arrière, compatible avec une chaîne. L’éclairage est puissant : un phare avant performant mais au faisceau étroit, et un feu arrière lumineux, sans fonction stop.

Tout cet équipement pèse lourd — en plus de la batterie XXL — pour un total de 28,4 kg. C’est beaucoup, sachant que l’iVog 5 équivalent affichait 24 kg.

Conduite : un comportement sage mais rassurant

Résolument citadin, le Duma adopte une posture droite qui inspire confiance. Le cycliste appréciera sa stabilité, permise par les pneus larges. En revanche, ces derniers sont peu adaptés aux chemins. Les freins Shimano MT200 sont puissants, capables d’arrêter le vélo en 3 mètres à pleine vitesse.

Capteur de cadence et moteur plein de vivacité

Le moteur Ananda M60 délivre 70 Nm de couple sur le papier. En pratique, il reste en retrait face à un Bosch Performance Line (75 Nm), notamment dans les fortes pentes où il peine davantage. Pour autant, il se montre agréable et doux au quotidien.

Sur ce Duma 7, il propose un mode 1 économique (qui tire un peu sur les jambes), un mode 3 énergique… et pas de mode 2. Celui-ci est remplacé par un mode auto (A), qui régule la puissance selon la pression sur les pédales et la cadence.

La transmission s’appuie sur un moyeu Shimano Nexus à 5 vitesses, associé à une courroie totalement silencieuse — même en roue libre, ce qui surprend.

Autonomie : une grosse batterie pour tenir la semaine

Dans son large tube diagonal, l’O2feel Duma cache son principal atout : la batterie. Une capacité de 730 Wh qui promet une autonomie impressionnante de 240 km en mode 1 (200 km selon l’appli Ananda). Chez Cleanrider, nous privilégions des roulages réalistes en mode 3.

En mode maximal, nous avons atteint près de 80 km sur une charge. C’est plutôt bon, même si la consommation du moteur est élevée (8,8 Wh/km), malgré un temps doux (12 à 15°C) et des conditions mixtes (sec/pluie). En mode 1, nous avons relevé 4,6 Wh/km soit environ 160 km théoriques, contre plus de 90 km en mode auto. À noter : la batterie coupe l’assistance sous 5 % (code E09) pour éviter la décharge totale.

Recharge interminable : le vrai point faible

Mauvaise surprise : O2feel avait oublié la clé de batterie pour notre test, obligeant à recharger directement sur le vélo. La batterie est amovible, mais volumineuse et lourde : 3,23 kg. Nous nous concentrons donc sur la recharge embarquée.

Et elle est interminable : l’une des plus longues observées en test. Le chargeur de 72 W confirme les calculs théoriques (730 Wh) : 4h30 pour passer de 5 % à 50 %, et 10 heures pour une recharge complète.

Technologies : une commande simple mais datée

L’assistance Ananda s’accompagne d’un grand écran placé à gauche du guidon. Monochrome, il semble daté mais reste très lisible grâce à ses grands caractères et son rétroéclairage. La vitesse s’affiche clairement, mais les modes restent confus : 1 bâton pour le mode 1, un A en mode auto, puis 5 bâtons en mode 3.

Une seconde jauge affiche le niveau de batterie sous forme de bâtons, et l’on obtient le pourcentage précis en défilant les infos kilométriques. Les gros boutons, situés à gauche, sont larges mais peu intuitifs au toucher. On y active aussi l’éclairage et le mode marche.

Côté application, deux outils existent. L’appli Ananda n’apporte pas d’informations supplémentaires ni de réglages avancés (hors niveaux d’assistance). Elle propose un compteur avec navigation et estimation d’autonomie, ainsi qu’un verrouillage, mais la fonction d’enregistrement des trajets ne fonctionne pas. La seconde application O2feel, basée sur Trackap, sert de porte-documents pour factures, entretien et garantie. Là encore, on aurait aimé une intégration des données de conduite, comme chez Vefaa Parcours.

Prix attractif et garantie batterie 4 ans

L’O2feel Duma simplifie la gamme urbaine de la marque : de multiples versions auparavant, il n’en reste plus que deux. Le Duma 7 est affiché à 2 399 € avec Nexus et courroie, tandis que le Duma 4 à dérailleur 7 vitesses est à 2 099 €. Deux tailles (S et M) et deux coloris — bleu et rouge (gris sur Duma 4) — complètent l’offre.

La commande du vélo électrique n’est pas disponible sur le site officiel, qui redirige vers les revendeurs. La marque française propose une garantie rare : 4 ans ou 40 000 km sur la batterie maison, 5 ans sur le cadre et 2 ans sur les autres éléments (hors pièces d’usure).