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Les marques annoncent des autonomies flatteuses, mais nos tests montrent des écarts allant jusqu’à –57 %. Découvrez pourquoi votre trottinette parcourt bien moins de kilomètres que promis.
Lorsque vous achetez une trottinette électrique, les marques vous annoncent leurs caractéristiques, dont l’autonomie annoncée. Celle-ci peut varier du simple au triple selon les modèles, mais surtout elle paraît très élevée sur le papier. Or, comme nous le constatons lors de nos tests d’autonomie en conditions réelles, l’écart avec l’autonomie réelle est parfois déconcertant. Pour le client que vous êtes, c’est même frustrant de découvrir si peu de distance par charge sur le terrain : de quoi se sentir bafoué.
C’est pourquoi nous avons voulu vous expliquer d’où vient cette autonomie théorique et comment nous obtenons nos mesures d’autonomie réelle. Nous ajoutons également des données concrètes afin de vous donner une idée claire des écarts entre autonomie annoncée et autonomie réelle.
À la différence des voitures électriques, avec le cycle normalisé WLTP identique pour chaque véhicule, le monde de la trottinette électrique ne dispose pas encore de norme dédiée. Toutefois, une sorte de cycle type s’est imposé naturellement.
Les autonomies communiquées par les marques correspondent le plus souvent au mode Eco. L’autonomie est alors mesurée à vitesse constante d’environ 15 km/h, loin de la moyenne réelle de 20 km/h et de la vitesse maximale de 25 km/h que les utilisateurs expérimentent au quotidien. De plus, cette vitesse est continue, sans tenir compte des feux rouges ni des intersections, avec leurs accélérations bien plus gourmandes en énergie.


Les tests intègrent généralement un poids standardisé d’environ 75 kg pour le conducteur, ce qui fait que chacun obtiendra un résultat différent en fonction de son gabarit. Ces essais sont en majorité réalisés sur banc de roulement en intérieur, sans contrainte aérodynamique (résistance de l’air, surtout du trottinettiste). Enfin, les conditions météo sont idéales : sans vent, par 20°C et sur le sec.
Signalons que certaines marques commencent à ajouter des valeurs plus réalistes, calculées à 20 km/h ou 25 km/h. Or, là encore, ces chiffres restent obtenus dans des conditions idéales.
Au vu des protocoles utilisés par les fabricants, il est quasiment impossible de reproduire l’autonomie théorique dans la vraie vie. Comme nous l’indiquions plus haut, vous allez rouler en ville avec des accélérations fréquentes, parfois dans le froid, avec une charge importante, et avec le mode “Sport” à 25 km/h.

De nombreux facteurs peuvent donc faire varier fortement l’autonomie réelle de votre trottinette électrique, que nous classons par ordre d’importance :
Pour vous montrer la différence avec du concret, nous communiquons nos mesures d’autonomie réalisées lors de nos essais en conditions réelles. Pour plus d’objectivité, nous avons retenu un parcours urbain unique, emprunté par toutes les trottinettes électriques, par météo sèche, afin de limiter les facteurs et différences. De plus, ce trajet ne comporte que très peu de dénivelés.
Ces tests d’autonomie sont réalisés par l’équipe Cleanrider, média spécialisé dans la mobilité électrique, avec un conducteur de 75 kg équipé. La batterie est systématiquement chargée à 100 % au départ, et nous roulons en général jusqu’à environ 5 % de charge restante, ponctuellement jusqu’à 0 % lorsque les conditions le permettent en toute sécurité.
Nous indiquons l’autonomie théorique que communique la marque, notre autonomie réelle mesurée avec les mêmes conditions de test, la différence observée et la consommation moyenne en Wh/km. Voici les résultats sur cinq modèles de cinq grandes marques diffusées en France. Ces mesures font partie de notre protocole de tests d’autonomie Cleanrider, appliqué à toutes les trottinettes passées à l’essai.
| Théorie | Réelle | Différence | Conso (Wh/km) | Conditions | |
| Xiaomi ES 5 | 60 km | 26 km | -57% | 18,3 Wh/km | Sec, 27°C |
| Ninebot F3 Pro E | 70 km | 33 km | -53% | 14,3 Wh/km | Sec, 12°C |
| Niu KQi 200F | 54 km | 33 km | -39% | 11,2 Wh/km | Sec, 26°C |
| Navee V25i Pro | 25 km | 15,7 km | -37% | 11,5 Wh/km | Sec, 23°C |
| Dualtron Togo | 30 km | 24 km | -20% | 18 Wh/km | Sec, 17°C |
Ces valeurs d’autonomie réelle correspondent à nos conditions de test et ne sont donc pas universelles. Si vous pesez plus lourd, roulez souvent en côte ou par temps froid, votre autonomie sera généralement inférieure ; à l’inverse, un usage plus doux en mode Eco peut vous rapprocher des valeurs théoriques.
L’idée est de vous donner un ordre de grandeur réaliste pour dimensionner vos trajets quotidiens et choisir une trottinette avec une réserve d’autonomie suffisante.
Absolument toutes les trottinettes électriques affichent une nette perte d’autonomie en conditions réelles. Or, celle-ci varie selon les marques et les modèles. La Dualtron Togo s’en sort plutôt bien, Niu et Navee perdent plus d’un tiers. Hélas, les deux colosses du marché sont les pires élèves. Carton rouge donc pour les trottinettes électriques Segway-Ninebot et Xiaomi, dont il faut au minimum diviser par deux l’autonomie annoncée !

Attention donc lorsque vous achetez une trottinette électrique, surtout si vous avez une distance quotidienne fixe. Sur l’exemple de la Xiaomi Electric Scooter 5, la théorie promet de relier des distances de 6 km (12 km aller-retour par jour) sur une semaine avec une seule charge. En pratique, c’est plutôt 2,5 km, soit 5 km aller-retour !
Notre conseil : consultez nos tests de trottinettes électriques sur Cleanrider avant votre achat !
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