Essai Seat Mo eScooter : un scooter électrique 125 convaincant

Après avoir lancé des trottinettes électriques, la branche micro-mobilité de Seat s’incruste dans le segment des scooters électriques avec le eScooter 125. Et il ne manque pas d’arguments pour se faire une place de choix dans un segment disputé.

La firme espagnole développe désormais un micro-groupe de marques : aux deux entités Seat et Cupra, s’ajoute désormais Seat MO, nouvelle branche qui se spécialise dans les offres de micro-mobilité urbaines et électriques. Alors que la marque a déjà vu le jour avec la trottinette eKickscooter, c’est désormais au tour du eScooter 125 de débarquer sur le marché tricolore.

Une ingénieuse batterie amovible

Reposant sur la base technique du Silence S01, conçu en Catalogne, le Seat MO eScooter conserve la fiche technique déjà connue. Il embarque dans sa roue arrière un moteur électrique d’une puissance nominale de 7 kW (avec 9 kW en crête) pour 240 Nm de couple.

L’ensemble est alimenté par une ingénieuse batterie de 5,6 kWh, qui a la particularité d’être amovible. Posé sur des roulettes, le pack peut facilement être transporté pour être rechargée à domicile ou au bureau sur une prise 220v. De quoi solutionner certaines problématiques liées aux bornes de recharge publiques et au vol de scooter. En revanche, si la manutention est facilitée par le trolley, il vaut mieux disposer d’un ascenseur : les roulettes n’étant pas suffisamment dimensionnées pour grimper les escaliers, il faudra porter les 41 kg de cellules lithium-ion à bout de bras. C’est lourd !

La puissance d’un 125 dans un gabarit réduit

Avec sa batterie, le scooter électrique de Seat affiche un poids total de 155 kg. C’est à peine moins que les Honda Forza (162 kg) et Yamaha X-Max (166 kg), les deux références thermiques du segment 125. Comme sur les voitures électriques, la batterie qui abaisse le centre de gravité rend le scooter toujours maniable. Se faufiler en ville n’a jamais été aussi facile.

Mais ce n’est pas tant les considérations pondérales que la position de conduite qui facilite l’usage en milieu urbain : droite avec suffisamment d’espace pour les pieds, elle s’apparente à celle d’un scooter 50 cm3 de la gamme inférieure. Son gabarit aussi est peu commun dans la catégorie, où ses 2,03 m de long (dont un empattement de 1,42 m) sont plus mesurés que les deux références japonaises précédemment citées.

Un comportement rassurant

Les premiers tours de roue se font avec facilité dans la jungle urbaine. Pour favoriser l’autonomie ou les performances, le Seat MO eScooter 125 propose trois modes de conduite : Eco, City et Sport. Le premier ne nous a pas vraiment convaincu en raison de ses performances trop bridées (on se fait alors déposer par les voitures au feu vert) ou de son frein régénératif qui mériterait un paramétrage plus efficace. A l’opposé, le mode Sport est à réserver pour les voies rapides, puisqu’il lâche la bride pour aller chercher la vitesse maximale de 95 km/h. En revanche, son utilisation en ville réclame du doigté en raison de ses accélérations plus vives (trop vives ?).


Finalement, c’est le mode City qui se montre le plus polyvalent (la vitesse maximale grimpe ici à 85 km/h) avec un dosage de la poignée d’accélérateur plus habituel. Pas vraiment poussif grâce à la technologie électrique, il permet de prendre rapidement la tête de la circulation avec un 0-50 km/h à peine supérieur à 4,0 s. Au fur et à mesure que la vitesse augmente, la faible protection de la bulle se fait sentir. C’est acceptable en ville, même par temps froid, mais précisons qu’il faudra cocher l’option bulle haute si l’utilisation se fait principalement sur les voies rapides.

Des détails ergonomiques à revoir

S’il s’apparente à un scooter 50 équipé d’un gros moteur, le eScooter 125 conserve les défauts de conception des machines de la gamme inférieure. C’est notamment le cas de l’amortissement très sec sur les raccords (plaques d’égouts) ou sur les rues pavées. Le dos est préservé par l’assise confortable et le gigantesque amortisseur, mais les vibrations remontent dans la fourche et dans les bras.

Côté ergonomie, les rétroviseurs trop petits et rapprochés obligent à se contorsionner pour voir ce qu’il se passe dans notre dos, ce qui peut parfois allonger les temps de réaction. Aussi, le combiné d’instrumentation, certes lisible, est souvent trompeur dans la lecture des informations : le compteur de vitesse projeté sur la partie haute (à la place du niveau de la charge donc) serait plus confortable.

Une autonomie satisfaisante

Malgré la présence du frein régénératif, on se surprend à devoir sauter rapidement sur les poignées de freins. Dans tous les cas de figure, elles se montrent particulièrement réactives et puissantes. La prudence devra être de mise les jours de pluie toutefois, et ce malgré une répartition constante qui pince les freins avant et arrière en simultané. Un ABS renforcerait la confiance au guidon, d’autant qu’il fait partie des équipements de choix dans la catégorie 125.

Au terme de notre essai, nous avons relevé une autonomie à peine supérieure à 100 km. Avec une conduite plus apaisée, il sera facilement possible d’approcher les 120 km. Au final, ce n’est pas une contrainte en raison de la batterie qui peut être transportée au plus près d’une prise domestique pour la recharge. Cette dernière réclame près de 7h en moyenne d’immobilisation pour une recharge complète.

Le parfait allié du quotidien en ville ?

S’il fait montre de quelques lacunes inhérentes aux petits scooters, le Seat MO eScooter 125 tire toutefois tous les avantages de sa motorisation électrique sans oublier les petites innovations utiles au quotidien. C’est le cas de la batterie amovible, mais aussi de la marche arrière (il faut toutefois rester appuyé sur le bouton derrière la poignée gauche). Sa puissance généreuse et son gabarit ramassé sont de véritables atouts en ville, alors que sa stabilité à haute vitesse n’entache pas sa polyvalence. Le tout sans sacrifier les différents aspects pratiques avec un coffre pouvant recevoir deux casque (un intégral et un jet).

Le Seat MO eScooter sera proposé uniquement dans le réseau de la marque espagnole. Il faudra donc prendre le chemin des concessions automobiles pour acheter un exemplaire. Le eScooter 125 sera disponible dès le début du mois de juin à un prix de départ fixé à 6 700 €, hors bonus écologique de 900 €. Une offre en Location Longue Durée à 125 € par mois est également proposée.

Seat eScooter 125 – bilan de l’essai

On a aimé On a moins aimé
  • Autonomie suffisante
  • Performances en ville
  • Différents aspects pratiques
  • Pas d’ABS
  • Amortissement sec
  • Quelques détails ergonomiques

Soufyane Benhammouda
Soufyane Benhammouda

Journaliste, essayeur

Passionné depuis son plus jeune âge par les mécaniques de pointe, Soufyane éprouve désormais une attirance toute particulière pour la mobilité électrique, qu'elle soit à deux ou quatre roues. Supertesteur pour Automobile Propre, il intervient ponctuellement au sein de la rédaction de Cleanrider.


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Havoc
2 années il y a

Ce sont plus de 6000 Euros pour un scooter qui a le moteur intégré à  la roue arrière. Pour ce tarif, on a un engin à  moteur central chez Socco ou chez Sur Ron. Un moteur dans la roue posera toujours des problèmes à  la fois de confort (les masses ne peuvent être suspendues, sauf par les pneumatiques) et de tenue de route (trépidations dans la roue arrière). En outre, on peut s'interroger sur la fiabilité d'un moteur qui est malmené ainsi par les chocs à  peine filtrés sur la chaussée.