Après un rappel de cadre et une relocalisation complexe de sa production en France, la marque belge Cowboy fait face à un nouveau défi : des livraisons de vélos électriques fortement retardées, qui exaspèrent les clients.
Cowboy n’en finit plus de gérer les turbulences. Après avoir annoncé le rappel de son modèle Cowboy 4 ST début mai en raison d’un défaut critique sur le cadre, la marque belge est aujourd’hui confrontée à une autre crise : les délais de livraison explosent, notamment pour les commandes passées durant le Black Friday 2024. Plusieurs clients évoquent des retards de plusieurs mois, certains affirmant avoir payé leur vélo… il y a huit mois.
À lire aussiVélo électrique : en manque d’argent, Cowboy trouve un nouvel investisseurCette situation intervient dans un contexte déjà tendu. Pour raccourcir ses délais, améliorer sa qualité et se rapprocher de son marché, Cowboy a transféré sa production en février dernier vers l’usine ReCycles à Romilly-sur-Seine, en France. Un virage industriel fort, que Cleanrider avait couvert en détail en février dernier, lors d’un entretien exclusif avec Adrien Roose, le patron de la marque. Cowboy vantait alors une fabrication plus proche, plus résiliente et plus qualitative. Mais aujourd’hui, la promesse se heurte à une réalité logistique difficile.
La montée en cadence du nouveau site s’avère plus lente que prévu, en raison du recrutement et de la formation de nouveaux opérateurs. La marque évoque aussi des problèmes ponctuels d’approvisionnement sur certains composants, un phénomène qui affecte encore toute l’industrie du cycle. À cela s’ajoute un rappel récent du Cruiser ST pour risque de fissures, que Cowboy a attribué à un défaut chez un ancien sous-traitant. Bref, l’engrenage se grippe.
Sur les forums et réseaux sociaux, les témoignages de clients mécontents se multiplient. Certains déplorent une absence de communication ou des délais glissants de mois en mois. La presse néerlandaise, notamment le média Bright, a tiré la sonnette d’alarme, entraînant une réaction en chaîne dans plusieurs pays. Interrogée par Frandroid, la marque confirme qu’environ la moitié des vélos commandés fin novembre 2024 n’ont pas encore été livrés, mais assure livrer chaque semaine « plusieurs centaines de vélos » et vise un retour à la normale pour juillet.
Côté communication, Cowboy reconnaît quelques lenteurs mais se veut rassurante : les clients peuvent obtenir des informations via l’appli, le site ou l’e-mail, avec la possibilité de demander à parler à un agent humain.
Ces difficultés arrivent à un moment charnière pour Cowboy, qui cherche à rassurer sur sa solidité après une année 2024 déjà tendue. Le spectre de VanMoof, tombée l’an dernier après des problèmes similaires, plane encore dans les esprits. Cowboy, pour sa part, insiste sur la solidité de son modèle et sur le caractère temporaire des blocages.
Pourtant, la confiance est fragile. Alors que le Cowboy Cross et les dernières versions du Cruiser avaient relancé la dynamique de la marque, ces retards menacent d’écorner l’image d’un constructeur qui mise justement sur le design, l’expérience client et l’innovation logicielle pour se distinguer. Il faudra rapidement rétablir le dialogue et accélérer la cadence, sous peine de voir d’autres clients se détourner.
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