Mi-vélo, mi-auto, cette voiture électrique à pédales roule à 120 km/h

Véritable OVNI sur le marché de la mobilité, la Vigoz annonce jusqu’à 160 km d’autonomie et 120 km/h de vitesse maximale. Développée par une PME française, elle a été présentée dans une version quasi définitive à l’occasion du salon Eurobike.

En dehors des vélos, Eurobike est aussi l’occasion de découvrir des engins pour le moins originaux. C’est le cas avec la Vigoz. Développé depuis plusieurs années par la PME savoyarde Cixi, basée à Annecy, cet étrange engin à mi-chemin entre la voiture et le vélo a été présenté pour la première fois au salon Eurobike. Côté design, il faut dire que c’est une claque. Loin des engins parfois un peu bricolés que l’on a pu croiser dans les allées du salon, le Vigoz reprend les lignes d’une vraie petite voiture. Entièrement caréné, cet imposant tricycle compte deux roues à l’avant et une roue à l’arrière.

Le système PERS pour cœur technologique

À l’intérieur, la configuration est semblable à celle de la Mobilize Duo avec deux passagers installés en tandem, l’un en derrière. Mais c’est en s’installant au niveau du poste de conduite que le Vigoz diffère réellement d’une voiture traditionnelle. Ici pas de volant, mais une ergonomie directement inspirée de l’univers du tricycle couché. Si la position de conduite est plus droite, le principe est le même, tant au niveau de la direction que du système de pédalage.

Mais là où le Vigoz est technologiquement très différent, c’est par l’utilisation du système PERS. Au cœur du savoir-faire technologique de Cixi, ce pédalier sans transmission vient directement alimenter le moteur tout en parvenant à conserver les sensations d’un « vrai » vélo. Nous avions pu le tester il y a quelques mois, et c’est réellement bluffant !

Bien évidemment, le fonctionnement du Cixi Vigoz ne repose pas sur la seule force de vos mollets. Le système PERS vient ainsi piloter un moteur de 20 kW, lui-même alimenté par une batterie de 22 kWh, soit presque 4 fois plus qu’une Citroën AMI. En matière de performances, la marque annonce 120 km/h de vitesse de pointe et jusqu’à 160 km d’autonomie.

Une phase de développement encore longue

Si le modèle présenté à Eurobike se veut extrêmement proche de la future version de série, la phase de développement est encore loin d’être terminée. « La prochaine étape sera de fusionner le prototype fonctionnel et le prototype esthétique » nous résume Nicolas Ohlmann, CTO de Cixi. Une étape que le fabricant espère pouvoir atteindre d’ici à la fin de l’année. A cela s’ajoutent les nombreux défis techniques qui restent à surmonter. « Le Vigoz est équipé d’un système steer-by-wire, il n’y a pas de colonne de direction. En matière d’algo, c’est très compliqué à développer ».

Le sourcing des composants est un autre défi à relever. « Ce n’est pas une voiture, pas un vélo non plus. On n’a pas toujours les composants adaptés » note le responsable de Cixi, prenant pour exemple de la climatisation. « Nous partons sur une pompe à chaleur, mais il faut aussi tenir compte de l’enjeu de désembuage compte tenu de l’effort physique du conducteur au pédalage ».

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Un Twike français ultra-premium

En matière de commercialisation, les équipes de Cixi préfèrent jouer la prudence. Compte tenu des investissements massifs en R&D, le fabricant compte d’abord sur le lancement du PERS dans le domaine du vélo pour générer le cash nécessaire à la finalisation du Vigoz. « Il y a trop d’incertitudes et on ne veut pas créer d’effet d’attente » justifie Nicolas Ohlmann.

Côté tarif, le constructeur mise sur un modèle locatif, nous annonçant des mensualités à 800 à 900 euros avec des volumes « petite série » de l’ordre de 1 000 unités par an. Ce n’est pas un peu cher ? « Oui, mais l’engin est unique ! Regardez le Twike, il est vendu 50 000 euros et il compte aujourd’hui une véritable communauté ».

Le PERS vélo en pleine phase de lancement

Pour Cixi, Eurobike est aussi l’occasion de présenter les différentes intégrations du système PERS au domaine du vélo. Désormais prêt pour l’industrialisation, le système a su séduire une grosse demi-douzaine de marques. « Nous sommes en lancement série, mais la timeline dépend aussi de nos clients ».