One Board : la plateforme skateboard qui veut révolutionner la micro-logistique

Avec son châssis « skateboard » ultracompact, la startup française One Board entend standardiser une plateforme unique autour de laquelle pourront se greffer une multitude de modules métiers. Une solution originale que nous avons pu découvrir dans les allées du salon Solutrans, à Lyon.

Récompensée par un I-nnovation Award au salon Solutrans dans la catégorie vélo-cargo – aux côtés de Renault Trucks et de son Kluster 350 –, la société drômoise One Board s’est donné un défi : réinventer totalement la base technique des véhicules légers dédiés à la micro-logistique. Basée dans la Drôme, l’entreprise a développé une solution pensée comme une plateforme totalement intégrée.

« C’est un rectangle nu de toute mécanique visible mais qui contient tout le nécessaire pour créer un véhicule roulant » nous explique Bertrand Vignau-Lous, co-fondateur de One Board. Moteurs dans les roues, direction, freinage, batteries, éclairages, électronique de contrôle… Une grande partie des composants sont intégrés dans cette plateforme de seulement 15 centimètres d’épaisseur.

Commande filaire et quatre roues directrices

Homologuée dans la catégorie des quadricycles, celle-ci promet 45 km/h de vitesse maximale avec une configuration en L6e mais également L7e pour augmenter la puissance. Côté batterie, la plateforme intègre aujourd’hui un pack de 2,5 kWh. Une capacité que la startup souhaite doubler pour atteindre 100 km d’autonomie.

Le poste de conduite adopte un steer-by-wire complet. Comprenez qu’il n’y a pas de liaison mécanique entre le guidon et les roues. Tout passe par des capteurs et calculateurs qui orientent les roues en temps réel !

Petite confidence obtenue par Cleanrider sur le salon : si la plateforme One-Board n’est pas un « vrai » vélo cargo (il n’y a pas de pédales), la startup s’est rapprochée de l’entreprise savoyarde Cixi pour intégrer le système PERS.

Une plateforme pensée pour la modularité totale

Cette architecture type skateboard vise à offrir une base commune, robuste et simplifiée, à partir de laquelle de multiples configurations peuvent être imaginées.

La force de One Board réside dans sa capacité à accueillir n’importe quelle caisse ou module supérieur, directement « plugé » sur la plateforme. « Notre métier, c’est vraiment de développer cette partie plateforme et de permettre à plusieurs propositions de caisses de venir se greffer dessus pour répondre à des usages extrêmement variés. »

A Solutrans, trois aménagements types ont déjà été présentés : un module froid, un module colis, et une configuration messagerie. Bien pensé, le véhicule peut même accepter une palette chargée par l’avant.

Au-delà de la logistique, One Board n’exclut pas d’autres applications. « On peut imaginer des typologies d’habitacle spécifiques à un métier ou une application, y compris pour le transport de personnes. Des développements sont en cours. »

Une pré-série dès 2026

Pour l’heure, One Board n’a pas encore enregistré de commandes. Il faut dire que l’entreprise n’en est encore qu’au stade du démonstrateur. En 2026, la startup compte produire une pré-série d’une dizaine de véhicules. Objectif : réaliser une première série de tests avec des partenaires. Pour ce faire, One Board souhaite ainsi identifier des clients potentiels dans le secteur de la livraison du dernier kilomètre ou de la logistique inter-sites, un terrain où ces véhicules peuvent déjà circuler sans contrainte d’homologation.

Sur la question de la production en série, la startup se projette sur 2027 et cherche activement un partenaire industriel. Quid des tarifs ? « À terme, on espère commercialiser la plateforme entre 5 000 et 6 000 €. Au démarrage, on sera plutôt autour de 10 000 €, car on commence sur de petits volumes » chiffre Bertrand Vignau-Lous.