Sous une apparence de petite moto ancienne rajeunie, on imagine un vélo à assistance électrique. Sans possibilité de pédaler, il s’agit d’un cyclomoteur dont le prix détonne au regard des performances.
Joli le deux-roues électrique Eysing PF40 ? C’est très certainement ce que penseront nombre de sympathisants du courant néo-rétro très présent sur le marché des vélos et scooters à batterie. L’allure apparaît frêle et racée comme sur une moto du début de XXe siècle. C’est d’ailleurs l’idée. Les 4 jeunes associés âgés de moins de 30 ans ont voulu effectuer un clin d’œil jusque dans le nom, à l’ancienne marque Eysink créée en 1897 et qui a construit des motos jusqu’en 1957.
L’apparence est aussi très épurée, du fait de l’absence réelle ou apparente de moteur, pot d’échappement, transmission, pédales, et autres équipements ou accessoires. Au point de confondre presque cet engin avec une simple draisienne. L’Eysing PF40 est cependant à classer dans la catégorie européenne L1e-B dans laquelle se glissent un bon nombre de scooters électriques en équivalent 50 cc.
Ce coup de crayon qui nous emporte dans le temps et l’imaginaire, nous le devons à Pininfarina. L’entreprise néerlandaise en joue en rappelant que le designer a livré des Ferrari et Maserati. Histoire de remettre les pieds sur terre, l’agence italienne a aussi commis le style de la Bolloré Bluecar.
Que vous choisissiez le modèle dont la vitesse est limitée à 25 km/h où celui qui peut grimper jusque 45 km/h, l’Eysing PF40 sera animé par un moteur électrique d’une puissance de 2 kW logé en moyeu de roue arrière. Sa batterie lithium-ion offre une capacité énergétique de 1,72 kWh (48 V 35 Ah). De quoi espérer une autonomie d’une centaine de kilomètres. Le pack peut se régénérer en 8 heures, ou 4 heures avec l’option chargeur rapide.
Une seule personne pourra prendre place sur la selle, avec une charge utile de 110 kg qui ne tient pas compte des 60 kilos de la machine. À l’arrière, l’Eysing PF40 n’est pas suspendu. La fourche présente en revanche un système original qui laisse apparaître 2 ressorts.
Les deux roues de 26 pouces abritent un freinage à tambour. Sans doute pour rassurer les potentiels utilisateurs, le constructeur communique sur une distance inférieure ou égale à 4,5 m pour s’immobiliser en roulant à 30 km/h. A part le gros phare à l’avant qui est équipé halogène, l’éclairage est de technologie Led. Connecté, l’Eysing PF40 peut être retrouvé en cas de vol grâce à l’application dédiée.
À lire aussi50 % des motards sont prêts à passer à l’électriqueOn ne peut pas dire qu’Eysing communique très largement sur les caractéristiques techniques et les technologies embarquées sur ses machines. L’apparence compte en priorité. Pour preuve, la brochure en ligne qui détaille les couleurs de la peinture et du cuir de la selle, mais ne donne aucune information sur le moteur, la batterie et tout ce qui permet d’animer les bécanes.
Pire encore avec les vidéos qui servent davantage à créer une émotion et/ou une attente plutôt que de montrer les engins en mouvement, à l’exception de celle mise en ligne il y a 3 ans. De nombreuses questions demeurent : Marque du moteur, des cellules de la batterie, des équipements comme les freins ? Fonctionnement de la suspension à l’avant ? Informations communiquées par l’afficheur ?
Et en plus le configurateur n’est pas opérationnel sur le site. Bref, difficile de rentrer dans l’ambiance. Du coup, le prix élevé ne risque pas de la casser : A partir de 13 780 euros, hors taxes. À noter que chaque exemplaire est réalisé à la main aux Pays-Bas.
Le chargeur rapide est facturé en option un peu plus de 322,31 euros, et le casque à l’ancienne 206,16 euros, toujours hors taxes. Eysing ne cache pas sa clientèle cible, promettant « de repousser les limites du segment des deux-roues de luxe ».
L’entreprise précise, sans doute pour motiver à signer le chèque, que vingt précommandes ont été enregistrées, dont 6 pour le Moyen-Orient. Les autres seraient émises en particulier par des passionnés d’automobile et des entrepreneurs. « Au moins, ils savent vraiment ce qu’ils veulent », commente l’un des fondateurs. Des formules de location sont avancées pour les Pays-Bas.
Honnêtement, en débutant à 7 070 euros HT, le Pioneer apparaît bien plus salivant avec les jantes à rayons (elles sont en alliage sur le PF40) et son style vraiment rétro. Certes, il affiche des performances plus limitées. Pour une même batterie, l’autonomie tombe à 65 km pour le modèle dont la vitesse est limitée à 45 km/h et à 80 km avec la version à 25 km/h. En outre, la puissance du moteur descend à 1,5 kW, pour un couple de 60 Nm.
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Personnellement, je ne mobiliserais pas de l’ordre de 16 000 euros TTC pour un tel engin. En revanche, l’Eysing Tailor Made (photo ci-dessous) au prix du Pioneer me ferait bien plus réfléchir. C’est à mon avis le modèle le plus intéressant de la gamme. Sauf à être passionné de design, de curiosité et de raretés au point de flasher devant le PF40. Dans ce cas, contre 1 000 euros HT, il est encore possible de candidater.
Au final, je lui préfèrerai le vélo à assistance électrique Heritage Origine des Ateliers HeritageBike, fabriqué en France et proposé à 7 900 euros TTC. La question est de savoir où l’on veut placer l’effort : dans le montant du chèque ou le pédalage.
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