Test Giant AnyTour X E+1 : un excellent vélo électrique baroudeur, performant et endurant

Le VAE Giant AnyTour X E+1 © Fabien Pionneau pour Cleanrider

Le vélo d’aventure AnyTour E+ de Giant évolue en version X. Plus performant et plus endurant, il gagne des capacités tout terrain qui accentuent son côté baroudeur. 

La tendance est aux vélos électriques dits de « trekking ». Conçus pour rouler sur tous les terrains avec de l’équipement et dans un certain confort, ces vélos d’aventure très polyvalents sont aussi à l’aise en ville que sur les sentiers.

Avec son AnyTour X E+, Giant perfectionne sa formule pour proposer un vélo plus polyvalent encore, que l’on peut emmener sur tous les terrains et confier à tous les cyclistes.

Pour ce faire, il conserve son cadre très ouvert et se veut plus accueillant et confortable avec sa tige de selle télescopique et suspendue. Il gagne aussi des composants dignes d’un vélo tout terrain : transmission Shimano Deore, roues de 27,5” à pneus crantés et fourche suspendue au débattement de 100 mm. Le tout associé à des équipements plus citadins : garde-boue, porte-bagages, antivol de cadre, béquille et éclairage avant/arrière. De quoi rouler partout, sans se poser de question.

Le VAE Giant AnyTour X E+1 © Fabien Pionneau pour Cleanrider

En France, le Giant AnyTour X E+ est proposé en deux versions. La plus abordable, la X E+3, démarre à 3 700 € avec un moteur Giant SyncDrive Sport² (75 Nm) et une batterie de 625 Wh. Plus haut de gamme, la version X E+1 que nous avons testée coûte 800 € de plus. Elle a notamment droit à une meilleure fourche, un meilleur freinage, une meilleure transmission et surtout au moteur le plus performant de la marque, le SyncDrive Pro² (85 Nm), associé à une énorme batterie 800 Wh de dernière génération — un vrai chameau !

Deux autres versions à courroie existent aussi au catalogue du fabricant taïwanais, mais ne sont hélas pas vendues en France.

Technologie : moteur de VTT et assistance automatique

Giant n’a pas choisi la première transmission venue pour équiper son AnyTour X E+1. Il a même sélectionné la Deore XT de Shimano, que l’on trouve le plus souvent sur des VTT haut de gamme. À 4500 € le vélo, nous nous attendions à du costaud, mais pas nécessairement à un groupe aussi pointu.

Même son de cloche côté motorisation, puisque Giant a tout simplement opté pour son meilleur moteur, le SyncDrive Pro², basé sur un bloc Yamaha PW-X3. Lui aussi anime nombre de VTT et offre des performances de premier ordre, avec notamment un couple élevé de 85 Nm. Intégrant un capteur de couple, il fournit +400 % d’assistance au pédalage.

Pour l’alimenter, une imposante batterie maison Giant EnergyPak Smart 800 est logée dans le tube diagonal. Grâce à de nouvelles cellules lithium-ion 22700, elle atteint une capacité record de 800 Wh.

Pour contrôler ce beau monde, on dispose d’une commande au guidon RideControl Ergo 2 composée de plusieurs larges boutons et de leds indiquant le niveau d’assistance et le niveau de charge de la batterie. Pratique, une prise USB-C est également disposée sur la tranche, pour recharger un smartphone ou un compteur GPS. Les informations s’affichent sur un écran couleur Ride Dash Evo intégré à la potence. Celui-ci peut servir à afficher la navigation GPS démarrée depuis l’app Giant RideControl du smartphone connecté au vélo.

Réglable sur 5 niveaux, l’assistance peut aussi être mise en mode automatique “Smart Assist” d’une simple pression sur le bouton « SA ». Elle varie ainsi automatiquement grâce à des algorithmes qui prennent en compte les relevés de 6 capteurs intégrés au vélo (vitesse, couple, inclinaison, accélération, rotation et cadence). Cela évite le comportement linéaire d’un mode d’assistance normal (simplement proportionnel à notre puissance de pédalage).

Une connectivité Bluetooth est par ailleurs disponible pour paramétrer l’assistance du vélo via l’application RideControl.

Confort : bien suspendu et accrocheur

 

Le Giant AnyTour X E+1 a beau être conçu pour avaler les kilomètres sur tous les terrains, il se veut malgré tout accueillant. Son cadre est totalement ouvert, sans tube diagonal ni autre renfort qui aurait pu entraver le passage de la jambe pour s’y installer. On se met en selle d’autant plus facilement que la tige de selle est télescopique. Pratique pour poser les deux pieds à plat au sol lors des arrêts en conservant une bonne stabilité, notamment lorsque le vélo est chargé. Dès que l’on redémarre, une simple pression sur la manette située à droite du cintre permet de remonter la selle pour retrouver une position optimale pour pédaler.

La tige de selle télescopique du Giant AnyTour X E+1 © Fabien Pionneau pour Cleanrider

Cette tige de selle n’est pas seulement télescopique, elle est aussi suspendue. Appréciable pour éviter de subir les chocs transmis via la roue arrière. La selle en elle-même s’avère confortable et reste assez étroite pour ne pas nuire au pédalage.

Outre la hauteur de selle, l’angle de la potence est aussi réglable pour obtenir une position de conduite plus ou moins droite. L’AnyTour X E+1 étant typé « trekking », son cintre n’est que très légèrement courbé, pour maximiser l’efficacité de pédalage. Il offre néanmoins une petite rehausse qui ajoute au confort. La position de conduite est ainsi globalement confortable et l’on peut compter sur des poignées ergonomiques pour réduire la fatigue sur de longs trajets.

Sur un vélo, les pneus contribuent aussi beaucoup au confort. Avec ses larges pneus Schwalbe Smart Sam Plus de 2,25” de section issus du VTT, l’AnyTour X E+1 est particulièrement bien doté. Leur volume d’air assure une bonne absorption des irrégularités du revêtement et leur compatibilité tubeless permet d’abaisser encore leur pression en se passant de chambre à air, pour un gain de confort autant que d’adhérence. De quoi augmenter la résistance aux crevaisons également, sachant qu’ils intègrent aussi une bande anticrevaison de 3 mm d’épaisseur.

Dernier élément ô combien important pour un vélo amené à rouler sur des sentiers, la fourche suspendue SR Suntour Mobie 25 offre un débattement de 100 mm. Son comportement est très bon pour l’usage randonnée auquel se destine l’AnyTour X E+1. On peut même s’aventurer sur des tracés typés VTT, du moment que l’on conserve une conduite souple.

Un loquet permet de bloquer la fourche SR Suntour Mobie 25 du Giant AnyTour X E+1 © Fabien Pionneau pour Cleanrider

Équipement : complet et bien intégré

Au premier regard, le Giant AnyTour X E+1 marque son appartenance au segment haut de gamme. Les finitions de son cadre sont soignées, avec des soudures lissées et une belle intégration des câbles qui y entrent discrètement par la douille de direction. Et, que dire de l’écran intégré à la potence ? Parfaitement lisible, il n’est pas envahissant pour autant et contribue au sentiment d’être face à un vélo « premium ».

La peinture métallisée de couleur bronze est également du plus bel effet et paraît résistante. L’assemblage est tout aussi soigné. Seul le cache de la batterie en plastique noir mat dénote un peu, d’autant qu’il occupe une bonne partie de la face supérieure du tube diagonal. Il est toutefois assorti aux autres composants du vélo, pour un ensemble harmonieux. On regrette que ce cache ne soit pas sécurisé ; seule la batterie l’est par une serrure à clé.

La même clé sert pour l’antivol de cadre disposé sur les haubans, qui sécurise le vélo pour les arrêts minute et ajoute une protection supplémentaire lors des arrêts prolongés.

Relativement discret, le porte-bagages arrière intègre des fixations MIK-HD pour installer facilement sacoches ou siège enfant. Il supporte jusqu’à 27 kg. Un feu arrière Axa Juno alimenté par la batterie y est fixé. Celui-ci agit également comme un feu stop au freinage.

L’AnyTour X E+ étant prévu pour les longs trajets, Giant a prévu un point de fixation sur sa base gauche pour accrocher une remorque. Pratique pour ne pas risquer d’endommager le cadre ou l’axe de roue arrière.

Ses roues dignes d’un VTT n’empêchent pas l’AnyTour X E+ de disposer de garde-boue assez couvrants pour préserver le pilote comme son équipement des éclaboussures. Celui de la roue avant aurait pu être prolongé avec une bavette pour épargner la pointe des chaussures, mais le risque de le voir frotter contre le moindre obstacle sur les sentiers était sans doute trop grand. De même, le carter de chaîne est assez court, mais suffit à protéger les bas de pantalons du gras de la chaîne.

Question éclairage, le phare Giant Recon HL100 projette un large faisceau, suffisamment puissant pour rouler hors agglomération, même si l’on a déjà vu mieux. L’ajout d’un autre phare en complément sur le cintre reste possible pour les amateurs de virées nocturnes prolongées.

Conduite : plus dynamique qu’il n’y paraît

 

Les vélos à cadre ouvert sont généralement cantonnés à des usages plutôt urbains et routiers, leur relative souplesse n’invitant pas vraiment à faire le fou sur les sentiers. Afin d’assurer malgré tout une bonne rigidité à son vélo, Giant l’a doté d’un cadre “Aluxx SL” fabriqué en aluminium 6011 à double renfort, annoncé comme 15 % plus rigide, mais aussi 15 % plus léger que le cadre du précédent AnyTour E+. De fait, le comportement de l’AnyTour X E+1 hors des sentiers battus nous a agréablement surpris. Sans pour autant procurer les performances d’un VTT, il est suffisamment à son aise sur les terrains difficiles pour apporter un sentiment de sécurité. Le vélo reste stable et tient bien le pavé, malgré sa masse relativement élevée (28 kg). Il ne faut pas en attendre une agilité exceptionnelle pour autant, le poids de sa grosse batterie réparti dans son tube diagonal se faisant tout de même sentir.

Le vélo électrique de trekking Giant AnyTour X E+1 est tout à fait apte à rouler hors des sentiers battus © Fabien Pionneau pour Cleanrider

On oublie cependant bien vite ses quelques kilogrammes grâce aux excellentes performances du moteur SyncDrive Pro2 qui anime cet AnyTour X E+1. Très volontaire, il s’anime au moindre appui sur les pédales. Un comportement appréciable pour démarrer rapidement, notamment en montée et lorsqu’on est chargé.

Un moteur Giant SyncDrive Pro² très performant, bien intégré et protégé par un carter © Fabien Pionneau pour Cleanrider

Ceux qui veulent faire un peu d’effort et profiter du pédalage le plus naturel possible se contenteront volontiers des trois premiers modes d’assistance, Eco, Tour et Active. Les deux derniers, Sport et Power, s’avèrent néanmoins utiles dans les grosses montées, vélo chargé. Malgré un pédalage nature, difficile cependant d’oublier que l’on est aidé par un moteur électrique, puisque celui-ci émet un sifflement assez audible, comparable à celui émis par un Bosch Performance Line CX, par exemple. On s’y fait, mais il ne s’agit clairement pas d’un moteur silencieux.

Pour encore plus de facilité, on peut aussi utiliser le mode “Smart Assist”, que l’on peut comparer au mode eMTB de Bosch, par exemple. Un mode d’assistance automatique agréable à utiliser, bien qu’un peu trop volontaire à notre goût.

Si l’on trouve les modes d’assistance par défaut trop généreux, il est possible de modifier le pourcentage d’assistance pour chacun d’entre eux, ainsi que la vitesse de réaction de l’assistance. Les réglages ne sont hélas pas encore aussi fins que chez Bosch, Shimano et Specialized, par exemple. On aimerait pouvoir contrôler plus finement le comportement de chaque mode.

Les boutons de tranche de la commande d’assistance ne sont pas faciles à manipuler avec des gants © Fabien Pionneau pour Cleanrider

Le plaisir de rouler ne passe toutefois pas seulement par l’assistance. La transmission joue un rôle très important et l’on peut ici se réjouir de disposer d’une des meilleures du moment. Le groupe Shimano Deore offre, en effet, des passages de vitesses précis et rapides, pour optimiser notre cadence de pédalage, et ainsi limiter le besoin d’assistance électrique. La large plage de développement offerte par la cassette 11-50 associée au plateau de 42 dents a de quoi réjouir tous ceux qui aiment pédaler et ne pas se laisser porter par le moteur.

Revers de la médaille, l’emploi d’une transmission Shimano Deore XT, sportive par nature, peut dérouter les cyclistes qui attendent plus de souplesse et de facilité. En effet, les manettes XT sont un peu plus dures et la plus grande permet surtout de descendre de 3 vitesses en une seule fois. Pratique en VTT lorsqu’il s’agit d’atteindre rapidement un petit braquet, mais plus sensible. Il n’est pas rare de passer 2 vitesses d’un coup si l’on appuie un peu trop franchement sur la manette. Question d’habitude, la transmission Deore XT demeurant très performante et agréable dans l’absolu. Plus simples à appréhender, les versions à courroie et transmission Enviolo que Giant ne propose pas encore en France nous paraîtraient plus pertinentes pour des utilisateurs qui ne sont pas à l’aise avec les braquets.

Un vélo vif et rapide, c’est bien, mais c’est encore mieux quand il s’arrête promptement. Heureusement, on peut là aussi compter sur des performances de freinage dignes d’un VTT. Les freins hydrauliques Shimano MT420 à étriers 4 pistons et disques de 180 mm assurent des arrêts très courts, en moins de 2 m en freinage d’urgence sur chaussée sèche et plate, vélo lancé à 25 km/h et chargé à 85 kg. Les larges pneus Smart Sam Plus ne sont pas étrangers à ces bons résultats. Ça freine fort, avec néanmoins une bonne progressivité en conditions normales d’utilisation.

Des freins à disque Shimano MT420 à étriers 4 pistons performants © Fabien Pionneau pour Cleanrider

Autonomie : inépuisable

 

À la découverte de la capacité de la batterie de cet AnyTour X E+1, nous nous doutions qu’il faudrait potentiellement nous y prendre à plusieurs fois pour boucler notre test d’autonomie. De fait, les 800 Wh nous ont permis de rouler tout d’abord 35 km, puis 36 km le lendemain, avec un total de 660 m de dénivelé positif par temps frais (10 °C) et avec un chargement de 85 kg (cycliste et équipement). Des parcours réalisés en utilisant le mode d’assistance le plus élevé, et donc le plus énergivore (Power). De quoi déterminer l’autonomie minimale que l’on peut attendre de ce vélo.

L’assistance étant particulièrement généreuse en mode Power, on peut très largement se contenter d’un mode Normal ou même Smart Assist, pour facilement dépasser les 100 km d’autonomie en profitant malgré tout d’une assistance très performante. Il est même aisé d’atteindre les 150 km en utilisant bien la transmission pour conserver une bonne cadence de pédalage, et ainsi soulager le moteur, notamment dans les montées.

Au maximum, le calculateur d’autonomie intégré au vélo va jusqu’à annoncer jusqu’à 200 km d’autonomie en mode Tour et même 240 km en mode Éco. Des valeurs que nous n’avons pu vérifier faute de pouvoir effectuer un test longue durée, mais qui peuvent sans doute être atteintes sur des trajets peu vallonnés et sans chargement.

À noter qu’une fois tombé à 3 % de batterie, l’assistance se coupe pour conserver de l’énergie pour l’éclairage et l’ordinateur de bord.

Quand vient l’heure de la faire le plein, on peut compter sur un chargeur 6 A qui remplit la batterie de 800 Wh en 4 h 43. La charge peut être faite sur la batterie directement ou via un connecteur facile d’accès, car situé en haut du tube diagonal.

L’avis de Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

Véritable vélo passe-partout, le Giant AnyTour X E+1 convient à bien des usages. Performant grâce à son moteur SyncDrive Pro², il est particulièrement à son aise sur les sentiers, pour partir à l’aventure sans se poser de question. D’autant que sa grosse batterie de 800 Wh lui assure une excellente autonomie.

Tel un SUV, il peut tout à fait s’aventurer en ville et sur des trajets routiers très roulants également, mais n’y sera pas le plus adapté en raison de ses pneus tout terrain et de sa transmission par chaîne et dérailleur. Les déclinaisons à courroie, variation continue et pneus plus routiers seraient alors plus indiquées… si elles étaient vendues en France.

Avec son tarif de 4 500 €, le Giant AnyTour X E+1 n’est hélas pas accessible à toutes les bourses. Plus abordable, bien qu’assez chère encore (3700 €), sa déclinaison E+3 s’avère aussi intéressante malgré son moteur un peu moins pêchu (-10 Nm), sa plus petite batterie (-175 Wh) et ses composants de gamme inférieure — encore très bons au demeurant. Elle suffira sans doute si l’on ne prévoit pas de rouler sur des chemins très cassants.

 

On a aimé On a moins aimé
  • Assistance électrique performante avec mode automatique.
  • Grosse autonomie.
  • Confortable et bien équipé.
  • Freinage puissant.
  • Tarif élevé.
  • Bruit aigu du moteur.

 

Fabien Pionneau
Fabien Pionneau

Journaliste

Cycliste et passionné de nouvelles technologies, Fabien a tout naturellement pris le virage du vélo à assistance électrique. Il en a fait l'une de ses spécialités en tant que journaliste tech et mobilité.


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