Test Moustache Mardi 27.4 : on a adoré ce vélo urbain électrique qui excelle également en randonnée

Vélo de ville électrique par essence, le Moustache Mardi 27.4 se vante de faciliter le quotidien avec ses différents aspects pratiques. Et, comme souvent chez le fabricant vosgien, on se trouve face à un vélo effectivement très satisfaisant à rouler, même si certains détails nous ont un peu hérissé les poils.

Moustache fait désormais partie de ces marques de vélos électriques iconiques. Siégeant dans les Vosges, l’entreprise française s’était initialement démarquée avec son fameux guidon en forme de… moustache. Depuis, le fabricant n’a cessé d’élargir son offre qui comporte notamment le Mardi 27, un vélo électrique à vocation urbaine mais dont la dotation technique en font un bon candidat aux randonnées sur piste peu accidentées.

Ce vélo est décliné en deux versions : Mardi 27.4 et Mardi 27.6. Si le cadre est une grosse partie de la fiche technique – dont le moteur – sont communs, la version 27.6 bénéficie d’un entrainement courroie et d’une fourche au meilleur débattement que sur la version 27.4 qui se contente par ailleurs d’un entrainement par chaine.

Nous testons ici cette version « d’entrée de gamme », vendue tout de même au tarif de 3 699 € avec sa batterie de 500 Wh. Moyennant 200 € supplémentaires, il est possible d’opter pour une batterie de 625 Wh. Notre vélo de test était équipé de celle-ci. Proposé en unique coloris nommé « gris pierre brillant », il est disponible en trois tailles de cadre (S, M et L) et uniquement avec un enjambement bas. L’ensemble pèse 28,6 kg avec la batterie de 500 Wh et 29,2 kg avec celle de 625 Wh. Ce n’est clairement pas le vélo le plus léger de sa catégorie.

Technologie : les performances Bosch aux commandes

Moustache fait comme souvent confiance à Bosch pour l’électrification de son vélo. On trouve ainsi un moteur pédalier Performance Line de dernière génération. Celui-ci délivre un couple de 75 Nm pour une puissance capable d’atteindre 600 W en pic. De quoi, sur le papier, aborder sereinement n’importe quelle bute, pont ou autre montée à fort dénivelé. Côté pratique, on note la présence d’un capteur de couple en plus d’un capteur de vitesse. De quoi favoriser les démarrages : une simple pression sur la pédale enclenche le moteur.

La batterie PowerTube, de 625 Wh dans notre cas, est logée sur le dessus du tube diagonal. Un espace qui facilite l’accès, l’accumulateur pouvant être délogé du vélo pour être rechargé. L’autonomie est donnée pour un maximum de 146 km (115 km sur la 500 Wh) en mode Eco. D’autres modes d’assistance sont proposés : Tour, Auto et Turbo. Le mode auto ajuste l’assistance en fonction des besoins et jongle entre les différents modes proposés pour obtenir le meilleur rapport assistance / consommation.

La gestion de l’assistance passe par une console Purion 200. Fixée juste aux côtés de la poignée gauche, celle-ci prend la forme d’un petit afficheur couleur rectangulaire paré de six boutons qui tombent facilement sous le pouce. L’interface reprend les codes esthétiques des afficheurs Kiox 300 et Kiox 500 de Bosch avec son interface sous forme de tuiles que l’on peut parcourir de gauche à droite.

L’excellente luminosité (adaptative) permet de lire les informations sans aucun problème, de nuit évidemment, mais surtout de jour en plein soleil. Un très bon afficheur donc, même si l’on regrette qu’on ne puisse pas condenser un peu plus les informations. Il faut ainsi inlassablement jongler entre les différentes tuiles pour voir l’autonomie restante en kilomètres, l’heure, la vitesse ou encore la distance parcourue. Les Kiox peuvent être paramétrés plus finement, à l’envi de l’utilisateur, une option qui manque cruellement sur ce petit Purion 200 qui surclasse néanmoins la plupart des modèles rivaux.

Et surtout, la connectivité reste l’un des points fort d’un vélo équipé d’un système connecté Bosch. L’application eBike Flow permet d’ajuster tout un tas d’options sur le vélo, de mettre à jour l’afficheur etc. De quoi gagner en fonctionnalités au fil des mois et de la mise à disposition des mises à jour. Un exemple sur le marché !

Nous apprécions ainsi particulièrement le mode « ride » qui permet d’utiliser le smartphone comme écran de contrôle – en plus du Purion 200 qui reste accessible. De quoi profiter de plus d’informations visibles en un coup d’œil ou encore de recourir au planificateur d’itinéraire très bien réalisé et ainsi profiter d’un guidage GPS. Le seul gros regret sera l’absence de prise USB, que ce soit sur la console ou sur la batterie. Dommage, les longues sorties sont très souvent énergivores pour les smartphones qui jouent le rôle de GPS.

Confort : un vélo qui a du rebond

 

Le cadre en aluminium ouvert favorise les montées et descentes de la selle. Un bon point pour un vélo qui a pour première vocation d’évoluer en ville où les arrêts sont assez fréquents. La position de conduite favorise d’ailleurs le confort avec une posture dos droit reposante et ce, même si la courbure du cintre est moins prononcé que sur d’autres vélos de la marque.

Il sera d’ailleurs très facile d’ajuster finement la position en jouant sur le positionnement horizontal de la selle mais surtout de la potence. Celle-ci est inclinable, permettant de relever, voire de rapprocher le guidon du cycliste. De quoi éviter de casser les poignées et les douleurs induites lors des longues sorties. Cela, d’autant plus que les poignées ergonomiques SB3 utilisées sont des modèles de confort.

On reste néanmoins plus dubitatifs sur le choix de la selle, une Selle Royal Essenza Moderate. Celle-ci propose une assise ferme, qui aura mis à rude épreuve notre postérieur passé les 25 km de sortie. Une selle trop sportive à notre goût, nous aurions trouvé cela plus cohérent d’opter pour une assise typée confort, avec un rembourrage plus important.

En revanche, les trépidations de la route sont magnifiquement bien absorbées par le duo fourche et tige de selle. La fourche SR Suntour XCM au débattement de 80 mm se montre très satisfaisante en ville où elle limite bien les impacts et autres irrégularités du bitume. Évidemment, elle montrera ses limites sur des pistes très cabossées ou rocailleuses, mais on se tournera alors vers un vélo plus orienté trekking ou au moins sur la version 27.6 de ce vélo qui bénéficie d’une fourche à 100 mm de débattement.

La tige de selle est également suspendue, Ce qui permet de bien absorber les retours dans le dos. C’est un véritable plus sur le confort, le retour en arrière étant souvent difficile tant les vertèbres apprécient ce petit rebond.

Dans tous les cas, le Mardi 27.4 donne toujours l’impression de rouler sur du velours. Un effet que l’on mettra volontiers sur le dos des pneumatiques utilisées. Les roues de 27,5″ sont ainsi montées de pneus Schwalbe Super Moto X. Très épais et d’une section généreuse (2,40″), ils apportent un effet gommant sur la route vraiment très appréciable, en plus de donner un charme certain au vélo.

Ces pneus sont prévus pour évoluer sur route avant tout, mais également sur piste. Ce ne sont évidemment pas les plus précis du fait de leur largeur, mais ils proposent une excellente adhérence. Ils permettent par ailleurs de partir l’esprit tranquille avec leur bande anticrevaison intégrée (GreenGuard). Et comme on aime pinailler, on dira simplement que pour un vélo urbain, il est dommage que les flancs de ces gros pneus ne soient pas réfléchissants. Des catadioptres sont néanmoins là pour assurer la visibilité latérale du vélo, comme le veut la réglementation.

Équipement : un vélo complet et évolutif

Il a fière allure, ce Moustache Mardi 26.4 avec sa belle peinture laquée beige sable ! Une peinture résistante qui s’accompagne d’une excellente qualité de fabrication globale. Une bonne partie des soudures est invisible, les autres restant bien traitées par rapport aux vélos que nous rencontrons habituellement. Mieux encore, l’intégration des câbles dans les différents tubes du cadre est absolument exemplaire ! On reprochera uniquement l’usage d’un cache plastique très sommaire au niveau de la batterie. Un élément couleur cadre aurait eu tellement plus de cachet !

En revanche, l’équipement est vraiment complet. Le porte bagages est compatible avec les accessoires MIK HD, et peut supporter une charge maximale de 27 kg. Ses lignes fines lui permettent de soutenir n’importe quelle sacoche vélo, ce qui est aussi pratique pour faire ses courses que pour aller au travail. Des œillets sont par ailleurs disposés sur les flancs, permettant ainsi d’accrocher des accessoires complémentaires compatibles avec la norme QL3.

Les garde-boues en métal sont par ailleurs de bonne facture même si celui positionné à l’avant manque sensiblement de couverture sur le bas. Une petite bavette aurait amélioré la protection globale qui reste néanmoins très bonne dans l’ensemble. La béquille latérale offre pour sa part un maintien solide du vélo une fois celui-ci stationné. À cela, s’ajoute un cadenas intégré Axa Block XXL, de type bloque-roue. Toujours pratique pour les arrêts minutes, même si un second antivol reste indispensable pour fixer le vélo à un point d’accroche.

Le système d’éclairage, ensuite, est satisfaisant, sans être exceptionnel. À l’avant, on trouve un feu Axa Nxt 30-E, un modèle assez commun qui développe une puissance lumineuse de 30 lux. Suffisant en ville de nuit, peut-être un peu léger pour sortir sur départementale non éclairée. À l’arrière, le module Spanninga Presto2Guard, alimenté comme celui de l’avant par la batterie du vélo, est on ne peut plus basique. Sur un vélo de ce standing, nous aurions aimé trouver quelque chose de plus cossu visuellement et proposant une fonction feu de stop. Une petite pingrerie de Moustache à ce niveau.

Conduite : un vélo à la conduite vive et agile

 

En optant pour un moteur Bosch Performance Line, autant dire que Moustache n’a pris aucun risque. Ce moteur est un pur délice au quotidien. Le démarrage de l’assistance se fait promptement en appuyant légèrement sur l’une des pédales et on se trouve ensuite face à une aide au pédalage progressive, très naturelle. Surtout, les changements de rythme de pédalage et de vitesse se font sans sursauts du moteur, ni à-coups. Un vrai régal vous dit-on !

Le couple de 75 Nm n’est par ailleurs par surfait tant il permet d’affronter sereinement n’importe quelle montée sans avoir à suer. Il permet notamment de gommer le manque d’amplitude de la transmission Shimano Nexus SL-C7000 à 5 vitesses utilisée. Celle-ci est géniale sur terrain roulant où il ne sera pas nécessaire de trop appuyer pour atteindre 25 km/h, voire les 30 km/h à la force des jambes. Elle manque toutefois de braquet en montée où on aura vite fait de descendre entre 10 et 12 km/h si l’on ne souhaite pas mouiller le maillot.

Au passage, si nous n’avions que peu apprécié les systèmes Nexus à 8 vitesses, cette version à 5 vitesses, associée à un tendeur Shimano Afline, s’est montrée diablement efficace. Passer les vitesses se fait très facilement avec la manette rotative, les vitesses supérieures pouvant être enclenchées sans pédaler, revenir en arrière devant se faire avec une petite pause du pédalage. Les changements de vitesse se sont montrés rapides, précis et très silencieux. Un bon système ici qui ne nécessite par ailleurs aucun entretien par rapport à une cassette classique.

Le cintre légèrement courbé permet par ailleurs de conserver une très belle manœuvrabilité en plus de se montrer confortable comme nous vous l’avons déjà détaillé. On passera très facilement entre des poteaux, ou des voitures, la conduite n’en est que plus appréciable. Ce confort de conduite se fait d’ailleurs ressentir aussi bien en ville que sur piste où ce Mardi 26.4 se montre parfaitement adapté. Les ballades dominicales sont clairement son second terrain de jeu.

En optant pour un kit de freinage Shimano MT200, Moustache a par ailleurs fait un choix très équilibré. Ce système deux pistons à commandes hydrauliques est associé à des disques de 180 mm (avant) et 160 mm (arrière) pour un freinage court et précis. Progressivité et mordant sont au rendez-vous.

Autonomie : un monstre d’endurance

 

Forcément, l’utilisation d’une batterie de 625 Wh sur notre Mardi 26.4 de test s’est soldée par une autonomie importante. On le rappelle toutefois, par défaut, c’est un module PowerTube de 500 Wh qui est proposé, celle de 625 Wh étant une option facturée 200 €. Toujours est-il que nous avons pu atteindre 80 km d’autonomie sur route vallonnée, avec l’assistance portée à son maximum (Turbo). Franchement excellent, l’utilisation du mode automatique permettant de dépasser les 100 km sans trop d’encombres.

La recharge passe par un chargeur de 4 A que l’on peut relier directement sur le vélo ou sur la batterie. Celle-ci se déloge très facilement et se remet en place sans avoir à forcer. La recharge complète se fait ensuite en 4 h 36 tout de même (0 à 100 %).

L’avis de Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

Le Moustache Mardi 26.4 est indéniablement un excellent vélo électrique. Très confortable en ville, il se montre aussi bien plus qu’agréable en randonnée, sur piste. Dans les deux cas, nous avons apprécié l’excellence de l’assistance électrique – merci Bosch – et le confort d’usage assuré par les systèmes d’entrainement et de freinage. Un vélo par ailleurs assez confortable, même si l’on peut regretter l’assise un peu ferme et le système d’éclairage un peu trop basique pour un vélo d’un tel standing.

On a aimé On a moins aimé
  • Puissance moteur.
  • Confort général.
  • Bien équipé.
  • Freins progressifs et mordants.
  • Pneus convaincants.
  • Autonomie monstre.
  • Connectivité Bosch.
  • Selle assez ferme.
  • Amplitude offerte par les 5 vitesses.

Régis Jehl
Régis Jehl

Rédacteur en chef adjoint

Journaliste depuis 20 ans, Régis est Rédacteur en Chef Adjoint de Cleanrider. Il est spécialisé dans les nouvelles technologies, les vélos électriques et passionné d’automobiles électriques. Une mixité d’intérêts qui lui permet d’avoir un attrait naturel pour tout ce qui touche au domaine de la transition énergétique.

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