Plus de 7 000 vélos électriques chinois ont été saisis par les douanes françaises dans une affaire de fraude estimée à près de 6 millions d’euros. Une enquête d’envergure menée depuis plusieurs mois révèle un réseau organisé de contrebande à l’échelle européenne.
C’est une opération discrète, mais spectaculaire. La Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) a annoncé avoir démantelé un vaste réseau de fraude à la vente de vélos électriques. L’opération, menée sur six entrepôts répartis en France, a permis la saisie de 7 020 vélos à assistance électrique (VAE), pour un préjudice estimé à près de 6 millions d’euros en droits et taxes non acquittés.
L’enquête avait débuté à l’automne 2024. Elle visait des organisations criminelles spécialisées dans l’importation illégale de vélos électriques chinois. Dans son communiqué publié le 23 juillet 2025, la DNRED précise que ces groupes cherchaient à éviter le paiement de la TVA et des droits antidumping, instaurés par l’Union européenne pour protéger les industriels locaux contre les importations à bas coût.
Le schéma de fraude mis au jour rappelle celui de réseaux de contrebande bien rodés. Les vélos étaient importés via différents ports européens, puis acheminés en France par l’intermédiaire de sociétés-écrans, avec des documents falsifiés. Pour brouiller les pistes, les entrepôts changeaient régulièrement d’adresse. Comme l’explique la DNRED dans son communiqué : « les entrepôts fonctionnaient sur le même principe que les ‘mules’ dans le trafic de stupéfiants, ne disposant d’aucune information sur la provenance des produits ni sur leurs propriétaires ».
Cette logistique complexe permettait d’alimenter des plateformes de vente en ligne bien connues (marketplaces Amazon, Cdiscount, Rakuten etc), sans que le consommateur final ne puisse soupçonner l’illégalité de la chaîne d’approvisionnement.
À lire aussiDes vélos électriques chinois démontés pour contourner les taxes : l’Europe lève le voile sur une fraudeSi la saisie de plus de 7 000 vélos constitue une première en France par son ampleur, l’affaire dépasse largement les frontières nationales. En lien avec l’OLAF (Office européen de lutte antifraude), la douane française a déjà communiqué des informations à ses homologues européens. Plusieurs sites de stockage ont été repérés en Allemagne, aux Pays-Bas et en Pologne.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large : ces dernières années, d’autres opérations similaires ont eu lieu en Irlande ou aux Pays-Bas. L’essor du marché du vélo électrique, boosté par les politiques publiques et les aides à l’achat, attire inévitablement certains acteurs peu scrupuleux.
Au-delà des pertes fiscales pour l’État, cette fraude pose de réels problèmes pour les acheteurs. Ces vélos, souvent vendus à bas prix sur les marketplaces, échappent à toute garantie claire. Sans certificat CE, sans assurance sur la qualité des batteries ou des composants, ils peuvent représenter un risque en matière de sécurité. Et en cas de panne, ces vélos sont généralement bons pour la déchetterie, la planète vous remercie.
À plus long terme, c’est aussi toute la filière européenne qui est fragilisée. Les marques, distributeurs ou importateurs qui jouent le jeu se retrouvent en concurrence avec des produits vendus bien en dessous des coûts normaux, faussant totalement le marché.
À lire aussiLes meilleurs vélos électriques pas chers (moins de 1000 €) – Guide d’achat 2025Cette affaire rappelle que derrière certains prix très attractifs peuvent se cacher des pratiques illégales. La douane française assure que d’autres enquêtes sont en cours, et que la coopération avec les autres pays membres de l’UE se poursuit activement.
Reste à voir si ces opérations permettront de freiner durablement ce type de fraude, dans un marché du vélo électrique toujours plus dynamique… et convoité.
La suite de votre contenu après cette annonce
Annonce partenaire
Annonce partenaire
Annonce partenaire
Annonce partenaire
Bafang redéfinit son SAV en Europe avec ce nouveau QG
Marché22 juillet 2025
Annonce partenaire