Ventes de motos et scooters électriques 2023 : les principaux chiffres du marché

Illustration : scooter électrique Yamaha NEO'S

Contrairement aux ventes de voitures électriques, les immatriculations de motos et de scooters électriques ont nettement reculé en France au cours de l’année 2023.

Comme nous l’avions déjà rapporté il y a quelques semaines, 2023 n’a pas été une grosse année pour le marché du scooter et de la moto électrique en France. Un bilan une nouvelle fois confirmé par l’Observatoire Solly Azar – AAA Data qui dresse un premier état des lieux de l’année écoulée.

Un marché global à la baisse

De façon globale, les ventes deux-roues motorisés, toutes énergies confondues, ont reculé de 2 %, tant sur le neuf que l’occasion.

Dans le détail, c’est le marché du cyclo qui souffre le plus. Sur le segment du neuf, les ventes se sont écroulées de 19 %, passant de 92 031 unités en 2022 à seulement 74 495 unités en 2023.

Sur le segment de la moto, la tendance est inverse avec un marché du neuf qui bondi de 6 % en un an, passant de 197 978 unités en 2022 à 209 962 l’an dernier.

Le net recul de l’électrique

Du côté des deux-roues électriques, la tendance du marché est clairement à la baisse. Du côté du neuf, les ventes ont reculé de 25 % par rapport à 2022, passant de 37 143 à seulement 27 985 en occasion. Dans le détail, la baisse est beaucoup plus marquée sur le segment du cyclo. Avec un total de 17 391 unités écoulées, les immatriculations ont reculé de près de 30 %.

Sur le segment de la moto électrique, le recul est moins marqué, mais reste important. Avec 10 594 immatriculations enregistrées en 2023, le marché a reculé de plus de 14 % par rapport à 2022.

A qui la faute ?

Si l’inflation et les problématiques de pouvoir d’achat pourraient en grande partie expliquer la chute observée en 2023, d’autres facteurs sont sans doute à aller chercher.

Outre la concurrence d’autres segments de véhicules comme les vélos et trottinettes électriques, qui impacte surtout les cyclos, c’est aussi l’offre qui pose problème. Contrairement à la voiture électrique, où la quasi-totalité des grands constructeurs proposent désormais des modèles à des prix de plus en plus compétitifs, les marques historiques du deux-roues sont beaucoup moins agressives sur le marché. Limitée, l’offre est aussi beaucoup plus chère que les équivalents thermiques.

Chez Cleanrider, nous sommes persuadés que seules des mesures politiques fortes permettront de réellement faire émerger l’électrique sur le segment du deux-roues. En dehors des bonus attribués par les Etats membres avec une grande hétérogénéité, c’est sans doute à l’Europe de se mobiliser en appliquant au secteur du deux-roues le dispositif de quotas déjà imposé aux constructeurs automobiles. Un levier indispensable qui a déjà fait ses preuves et qui inciterait les marques à vraiment se mobiliser sur l’électrique…

Michaël TORREGROSSA
Michaël TORREGROSSA

Rédacteur en chef

Suivant le marché du deux-roues électrique depuis le début des années 2000, Michaël est rédacteur en chef et co-fondateur de Cleanrider.


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Commentaires

11 Commentaires
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Gillou
8 mois il y a

Moi j’aimerais bien passer à l’électrique en moto, je l’ai fait pour la voiture. Mais il y a le prix bien sûr, pour une machine qu’on utilise pas forcément tous les jours comme une voiture, c’est chaud à assumer et puis moi, un peu petit, un peu léger, les motos électriques performantes, elles sont plus lourdes que leur équivalent thermique: Energica ou Zéro

gamaresh
8 mois il y a

« Chez Cleanrider, nous sommes persuadés que seules des mesures politiques fortes » Mais quelle mauvaise foi. Vous avez peur pour votre propre modèle économique. Les gens se détournent de l’électrique pour la simple et bonne raison que ce n’est pas commode et trop cher. Les commandes de voitures électriques s’effondrent (-45% en Allemagne en décembre suite à la fin des aides !!!), les magasins de vélo font faillites les uns après les autres et les motos électriques ne présentent aucun intérêt. Seul le bon sens fait loi et il n’y a aucune raison AUCUNE pour que le 2 roues thermique dans la mesure où il est DEJA un outil de mobilité moins polluant, qui consomme moins et qui prend moins de place soit concerné par une quelconques mesure restrictive. La métropole de Montpellier l’a d’ailleurs bien compris puisqu’elle exclu les motos des ZFE. En prônant des « politiques fortes » qui sont d’ailleurs clairement à la limite du totalitarisme quand on écoute certains talibans verts, vous ne faites que pénaliser le consommateur. Détendez-vous.

brace
8 mois il y a
Reply to  gamaresh

Ah ouais c’est du gros calibre! A se demander ce que vous foutez sur un site pareil.

Charlie_41
7 mois il y a
Reply to  brace

Et pourtant, même si j’admet que les règlementations moto sont en décalage avec les règlementations auto, factuellement, gamaresh n’a pas tord.
L’offre n’est actuellement pas au niveau, tant en qualité qu’en prix, et il y a beaucoup de déçus chez les utilisateurs et les commerçants.

Flyguy
8 mois il y a

Bonjour. Je pense aussi qu’il y a un problème d’offre.

Les grandes marques (reconnues) du deux roues thermiques sembles un peu timides à investir le marché de deux roues équivalents 125 ou plus qui intéresseraient de nombreux « commuter » dont je suis : pouvoir rouler de manière apaisée en ville mis tout en s’autorisant les grands axes où on peut rouler à des vitesses comparables aux autres véhicules sans craindre pour sa sécurité.
A des tarifs acceptables (hors BMX par exemple…).

Flyguy

Gillou
8 mois il y a
Reply to  Flyguy

Oui c’est bien vrai, où sont les Kawa, les Yamaha, les Honda, les Ducatti, Aprilia, etc. ? Remarque, les japonais avec les électriques en voiture, je suis pas étonné pour les motos… Quant aux italiens, il me semblent un peu plus avancés. Il me semble qu’il y a un projet de Ducati de courses et il y a les Energica

Last edited 8 mois il y a by Gillou
Love Scoot
8 mois il y a

Je fus conducteur de scooter électrique, mais pas longtemps il est resté tellement en panne
bref, j’attend un truc sérieux (et je pense que je ne suis pas le seul)

Toto
8 mois il y a

Une mesure politique forte consisterait à interdire l’accès en ville à tous les véhicules thermiques, éventuellement hors riverains, quel que soit le nb de roues. Qu’attendent les élus ?

gamaresh
8 mois il y a
Reply to  Toto

« une politique forte… » Je ne peux m’empêcher de sourire quand je lis ce genre d’expression il y a vraiment que la surveillance, l’interdiction, et la punition qui soit votre came. C’est à se demander si certains écolos ne sont pas tous adeptes du BDSM.

brace
8 mois il y a
Reply to  gamaresh

Moi j’imposerais qu’une seule chose : La sortie de l’échappement vers l’avant du véhicule, histoire que le conducteur de thermique puisse bien profiter de sa « liberté » chérie.

Charlie_41
7 mois il y a
Reply to  Toto

Ah, la ségrégation, quelle grande idée !! A réserver aux nostalgique du totalitarisme…