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Une petite sportive, une petite 100% électrique, et de l’hybridation entre les deux. Tel est le programme de la fameuse Kawasaki Ninja 7 Hybrid. Notre essai complet de la toute première moto hybride de grande série.
Vous avez bien lu, une hybride ! Nous avons enfin la chance de prendre le guidon de cette moto assez particulière sur Cleanrider. Une moto à moteur thermique, un pot d’échappement, et un réservoir d’essence ? « Mais les NOIL aussi ont un réservoir d’essence » me direz-vous. Oui, mais dans le cas présent, il alimente bel et bien la moto en carburant. Au programme de cette Kawasaki Ninja 7 Hybrid : des performances de grosse cylindrée, l’agrément d’une moyenne cylindrée, et les consommations d’une petite cylindrée. De belles promesses pour cette interprétation hybride d’un modèle iconique. Alors, promesses tenues ?
On commence donc notre tour du propriétaire face à une moto pour le moins familière : la Ninja. Sans surprise, c’est donc une petite sportive parfaitement actuelle, avec des carénages modernes et affûtés. La Kawasaki Ninja 7 Hybrid affiche naturellement des lignes franches et anguleuses. Double projecteur LED à l’avant, bulle, rétroviseurs rabattables, rien ne manque. Le museau est frappé du logo River Mark, qui faisait son retour en 2021 sur les motos suralimentées du constructeur.
La face avant se prolonge vers un réservoir musclé, et se termine sur une boucle arrière en flèche. Le feu stop reprend quant à lui la signature lumineuse des nouveaux modèles comme la moto électrique Kawasaki Z e-1. Du reste, livrée grise et touches de vert anodisé sont de la partie, logos « Hybrid » en prime. De même que l’ensemble bicylindre / moteur électrique, ainsi que la ligne d’échappement.
Dans l’ensemble, c’est réussi. On trouve toutefois le profil et le trois quarts arrière assez « frêles ». Lignes musclées ne voulant pas dire muscles, la Kawasaki Ninja 7 Hybrid fait un peu maigrelette. Vu de l’arrière, l’engin ferait presque 125. La faute, sûrement, à ses dimensions de Ninja 400 adaptées pour accueillir l’électrification. Cette Kawasaki Ninja 7 Hybrid accueille en effet un bras oscillant plus long, altérant le rendu visuel global. Ses dimensions : 2,14 m de long, pour 1,13 m de haut, et 75 cm de large. L’empattement s’établit à 1,53 m, contre 1,37 m pour la Ninja 400 dont elle reprend le châssis. La moto est posée sur des roues de 17 pouces, en 120 à l’avant et 160 à l’arrière. Des adaptés à la cylindrée mid-size du deux-roues, mais qui participent à son allure tout en finesse. Mais attention, le tout affiche quand même 227 kg sur la balance !
Prenons place à bord. Pour commencer, la hauteur de selle contenue de 795 mm rend cette Kawasaki Ninja 7 Hybrid très accessible. Votre serviteur d’1,80 m n’a aucun problème de maintien, les pieds parfaitement posés à plat. On sent immédiatement la position engagée sur l’avant de cette sportivo-urbaine. Les demi-guidons invitent à incliner les poignets, le dos est penché en avant. La selle, à défaut d’être un modèle de confort, permet de reculer le postérieur et venir chercher le réservoir. On fait naturellement corps avec la moto, comme le veut la philosophie d’une sportive. Il ne faudra en revanche pas trop chercher d’atouts pratiques. Un compartiment anecdotique sous la selle passager, pas de poignées pour ce dernier, pas de port USB, une clé classique… L’engin va à l’essentiel : le pilote. Et au guidon, il y a un peu de prise en main à faire.
Ce qu’on connaît : l’écran TFT couleur avec les informations de vitesse, régime, rapport, mode de conduite, totaliseurs, consommation, autonomie et température moteur. De même, clignotants, éclairage et alimentation restent classiques. À droite, on retrouve le bouton e-boost apportant un surcroît de puissance, sur lequel nous reviendrons. C’est à gauche que les choses changent. Un bouton de sélection des modes (Sport, Eco), un bouton pour basculer entre transmission automatique (AT) et manuelle (MT).
En-dessous, Walk pour l’assistance à la marche, et un bouton pour basculer entre hybride (HEV) et tout électrique (EV). Appui court sur Sport ou Eco pour faire défiler les informations au tableau de bord, appui long pour enclencher le mode choisi. Et enfin, toujours à la main gauche, des gâchettes + et – pour gérer la boîte de vitesses. Notons par ailleurs que la moto démarre toujours en mode Sport avec transmission manuelle exclusivement.
C’est au chapitre des performances que l’on découvre tout l’intérêt de cette Kawasaki Ninja 7 Hybrid. Côté technique, la base technique fait réunit châssis de Ninja 400, et moteur bicylindre de 451 cc de l’Eliminator 500. Soit un moteur thermique de 59 ch et 44 Nm, associé à une boîte robotisée à 6 rapports. La mécanique est doublée d’un moteur électrique de 9,5 ch (12 ch en crête) et 24 Nm. Le tout, pour une puissance combinée de 69 ch et 60 Nm exploitables en mode e-boost. Faisons simple :
Mode Sport : par défaut et uniquement en transmission manuelle, le mode Sport invite à passer les rapports « manuellement » aux gâchettes. Il nous permet de profiter du châssis rigoureux, qui diffère toutefois de la Ninja 400 usuelle. D’une part, le bras oscillant, allant plus loin derrière, apporte davantage de stabilité. D’autre part, le train avant semble un peu plus « lourd », moins incisif, mais aussi plus coulé et serein au quotidien. À titre personnel, je troquerai seulement la monte Dunlop Sportmax de notre modèle d’essai pour autre chose. En l’état, il faudra veiller à la bonne montée en température pour un grip optimal.
Mode Hybride Eco : en transmission automatique, ce mode passe les rapports assez rapidement pour rouler économique. À 50 km/h on est déjà en 5ème, et la 6ème passe dès 60 km/h. Boîte robotisée oblige, le passage est plus ou moins intrusif. En accélération vive, les « trous d’air » successifs en montée sont propres à ce type de boîte, comme en voiture. Tout l’intérêt de l’Hybride Eco est son passage à l’électrique quand on marque l’arrêt (une fois le moteur à température). Là, la Kawasaki Ninja 7 Hybrid évolue en silence jusqu’à 20 km/h, avant de basculer à nouveau en thermique.
Troisièmement, le mode EV : il permet de rouler jusqu’à 60 km/h en 100% électrique, et exploite les 4 premiers rapports de boîte. Parfait pour les petits trajets urbains du quotidien, dans la limite de 10 km batterie pleine. Seule la chaîne de transmission se fait entendre, et la Kawasaki Ninja 7 Hybrid offre un bon compromis vivacité/tranquillité. En ville c’est idéal. Notons également la présence du mode Walk, pour manœuvrer aisément l’engin. Une fois actif et uniquement électrique, il offre une marche avant jusqu’à à 5 km/h en ouvrant la poignée de droite.
Pour la marche arrière jusqu’à 3 km/h, il faut tourner la poignée vers l’avant. Contrairement à une Can-Am Pulse, cette action ne permet pas de profiter d’une récupération active d’énergie sur la route, dommage !
Et pour finir, le fameux e-boost. C’est en mode Sport, et avec suffisamment de charge électrique, que l’on profite de cette fonction. Celle-ci fait appel aux 10 ch du moteur électrique, en renfort instantané. Une fois activée à l’arrêt, on passe la première, puis il suffit d’ouvrir la poignée en grand pour profiter d’un départ arrêté digne d’une 1000 thermique. La Ninja 7 Hybrid bondit, c’est un régal. On passe les rapports sur le tard, en s’aidant même de l’indicateur de passage de rapport, c’est sensationnel !
Le mode e-boost est également disponible en roulant, pour initier un dépassement ou une insertion délicate avec plus de confort par exemple. L’apport de puissance supplémentaire est immédiat. Dans tous les cas, le mode e-boost dure 5 secondes, puis demande 5 secondes de récupération. Il peut s’activer à répétition tant qu’il y a de la charge.
Les performances d’une 1000 au départ ? C’est confirmé. L’agrément d’une mid-size au quotidien ? Aussi. L’autre gros point fort de cette Kawasaki Ninja 7 Hybrid, ce sont ses consommations maîtrisées. Le réservoir de 14 litres, repris de la Ninja 400, est doublé d’une batterie lithium-ion fixe de 50,4 V / 27,2 Ah (1,37 kWh). Celle-ci représente par ailleurs 13 kg du poids total.
Les performances hybrides de la moto permettent une consommation contenue d’à peine 4,2 l/100 km sur voie rapide à 100 km/h stabilisés. En roulage quotidien mixte urbain/péri-urbain, on descend à 4,0 l/100 km sans forcer. Soit une autonomie mixte réelle de près de 320 km. Que l’on récupère en quelques instants à la pompe. Faire le plein à une station essence sur un essai pour Cleanrider, c’est une première pour moi. Des consommations dignes d’une 250 cc ? C’est confirmé aussi.
En tout électrique, la batterie de la Kawasaki Ninja 7 Hybrid autorise jusqu’à 10 km. Nous avons bien tenu ces 10 km en roulant entre 50 et 60 km/h. Arrivée au bout, la moto passe d’abord en mode « dégradé » (avec une petite tortue au tableau de bord). La puissance électrique devient très limitée, avant de basculer en mode Sport. Là, la batterie récupère de l’énergie seulement à partir de 3 000 tr/min. En parcours routier à plus de 110 km/h, nous avons mesuré environ 30 km pour récupérer les 10 km EV. Soulignons que qui dit batterie vide, dit Sport et manuel exclusivement puisque le mode Hybride Eco ne peut compter sur l’électrification à basse vitesse. Et être forcément en mode Sport en ville en attendant l’hybridation, ce n’est pas forcément pratique. Si le mode EV est indisponible, le mode Walk reste utilisable grâce une mini réserve d’énergie résiduelle.
En résumé, la Kawasaki Ninja 7 Hybrid est une véritable moto 3-en-1. Sportive à l’envi, hybride quotidien, et électrique au besoin, c’est une petite révolution. Le constructeur fait preuve d’une belle optimisation de l’électrification de son deux-roues, tant sur la puissance que permet l’électrique, que sur l’exploitation de l’hybridation. Boîte de vitesses oblige, on regrette simplement l’absence d’une vraie récupération d’énergie pour maximiser encore plus l’usage 100% électrique. De même, les aspects pratiques -même si ce n’est pas le terrain de prédilection d’une sportive- font défaut. Surtout pour une moto initialement affichée à partir de 13 159€ ! Heureusement et à l’heure actuelle, Kawasaki s’est ravisé, et propose ses modèles hybrides (Ninja présentée ici, et Z pour les amateurs de roadster)… à 7 999€ ! Une remise qui court jusqu’au 30 juin 2025 pour le moment.
Autant vous l’avouer, pour 13 159 €, l’intérêt d’achat nous laissait perplexe, toute considération technologique et de nouveauté mise à part. Mais à 7 999€, ça change la donne. Une moto à 3 personnalités, capable d’être aussi sensationnelle que peu gourmande en carburant, avec un style iconique ? À ce prix, il faut aller l’essayer.
D’autant qu’elle est accessible aux permis A2, qui apprécieront les performances et la mise en confiance du modèle. Sur ce point, mentionnons évidemment le freinage ABS, légèrement permissif, mais parfaitement efficace en attrapant les freins. Précis et stable. On n’a plus qu’à vous inciter à aller l’essayer par vous-même, et d’en profiter tant qu’il est encore temps si vous êtes convaincus ! Mais en attendant, qu’en pensez-vous ?
NOTE GLOBALE | |
Confort | |
Conduite/performances | |
Autonomie |
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