Test Fiido C21 : un bon vélo électrique fitness pour le vélotaf à moins de 1000 €

Le vélo à assistance électrique Fiido C21 © Fabien Pionneau - Cleanrider

Présenté comme un vélo électrique léger adapté aussi bien aux trajets du quotidien qu’à un usage gravel, le Fiido C21 séduit autant par son design que par son prix. Vendu seulement 999 € en ligne, il fait encore mieux que le vélo électrique de Lidl sur le plan tarifaire. Encore faut-il que ses performances soient au rendez-vous.

Quand on parle de vélos à assistance électrique à moins de 1000 €, on pense souvent aux vélos urbains de grandes surfaces, bien souvent peu élégants et relativement lourds. Le Fiido C21 est à mille lieues de cette image, malgré son tarif de 999 € : cadre en aluminium aux soudures invisibles, batterie intégrée au tube diagonal, freins à disques hydrauliques, moteur moyeu arrière Mivice et transmission à 9 vitesses, le tout pesant seulement 17,5 kg. Il est par ailleurs disponible en deux tailles : M (160 à 175 cm) et L (170 à 195 cm).

Le vélo à assistance électrique Fiido C21 © Fabien Pionneau – CleanriderAvec de telles caractéristiques, il vient se frotter à des vélos urbains design bien plus chers (Cowboy, VanMoof, Angell…) et ferait presque passer le Crivit Urban X/X2 de Lidl pour un vélo électrique onéreux. Ce dernier est en effet vendu 1699 € désormais, soit 500 € de plus que son prix de lancement et 700 € de plus que notre C21 (prix barré de 1799 €). À bien y regarder cependant, les différences d’équipement et de technologiques justifiant cet écart de prix existent bel et bien et se sont révélées lors de notre test.

Technologie : petit moteur moyeu, batterie intégrée

Si le Fiido C21 n’a pas l’air d’un vélo à assistance électrique, c’est parce qu’il utilise un petit moyeu arrière, au diamètre inférieur à celui de la cassette. Il se cache donc aisément derrière cette dernière. Il faut cependant se contenter du moins puissant des moteurs moyeux du fabricant Mivice : le M070, dont le couple est limité à 35 Nm.

Heureusement, Fiido a doté son C21 d’une transmission à 9 vitesses (plateau 52T et cassette 11-32T). On n’est ainsi pas bloqué à un seul braquet, contrairement à une solution à courroie comme on en trouve sur les vélos Lidl et Cowboy, par exemple. Le C21 profite également d’un capteur de couple, assurant une meilleure progressivité de l’assistance, pour un pédalage plus naturel.

La discrétion de l’électrification de ce vélo est aussi due à l’intégration de la batterie à son tube diagonal. Si ce dernier reste relativement fin, c’est tout simplement parce que la batterie est inamovible, d’une part, et que sa capacité est limitée à 208,8 Wh d’autre part. Forcément, cela se traduit par une recharge moins aisée et par une autonomie limitée, comme nous le verrons à la fin de ce test.

L’électronique de contrôle de l’assistance est plutôt bien intégrée. On profite d’un bel écran LCD couleur monté sur la potence, sous lequel se trouvent plusieurs boutons pour changer de mode et visualiser les métriques du vélo. On dispose aussi d’une petite commande sur la gauche du cintre, pour un changement de mode d’assistance plus aisé et pour déclencher le klaxon électronique du vélo.

Cerise sur le gâteau, le Fiido C21 peut aussi se connecter à une application. Celle-ci ne propose toutefois pas grand-chose, il faut se contenter d’une option de verrouillage de l’assistance, de la géolocalisation du vélo et de quelques réglages.

Confort : les pneus larges à la rescousse

 

Présenté comme un gravel, le Fiido C21 devrait selon nous être plutôt qualifié de vélo fitness. En effet, son cintre droit et sa géométrie favorisant une position relativement redressée (faible portée, cadre plutôt haut) ne correspondent pas aux spécificités d’un vélo gravel, lequel se distingue par une position bien plus sportive, plus proche de celle d’un vélo de route. Un mal pour un bien, car le C21 n’en est que plus confortable en balade et pour un usage urbain quotidien.

Il en va de même pour sa selle, bien plus large qu’une selle de gravel. Celle-ci reste assez ferme cependant et ne filtre pas très bien les imperfections du revêtement routier. De même, les poignées sont plutôt fines ; on en changera volontiers si l’on ne porte pas de gants, leurs picots antidérapants étant bien peu agréables à mains nues.

Avec son cadre et sa fourche en aluminium, le Fiido C21 se montre plutôt raide. Les vibrations et les chocs remontent vite et l’on évitera donc le plus possible les revêtements dégradés. Le seul salut vient des pneus, dont le volume d’air apporte un semblant de confort, pourvu qu’on ne les gonfle pas trop.

Équipement : un vélo presque prêt pour le quotidien

Si l’on pouvait craindre d’un vélo à moins de 1000 € des finitions au rabais, il n’en est rien. Le Fiido C21 a fière allure avec ses soudures invisibles au niveau de la douille de direction et du tube de selle. Les seules soudures apparentes se situent au niveau du boîtier de pédalier, où est logée une partie de l’électronique du vélo et notamment son interrupteur d’allumage et son port de charge. La peinture grise pailletée du vélo paraît pour sa part de bonne qualité.

De base, le Fiido C21 est vendu avec des garde-boue, mais sans porte-bagages. Ce dernier est vendu 80 € dans la boutique en ligne du fabricant, mais on peut en trouver de moins chers. Les garde-boue fournis par Fiido n’ont rien d’exceptionnel, mais remplissent leur office. Le garde-boue avant ne descend hélas pas assez bas pour bien protéger la pointe des chaussures en cas de grosse pluie.

Le C21 arrive aussi avec un système d’éclairage. Le phare avant est plutôt bien intégré et alimenté par la batterie du vélo. Celui-ci n’est toutefois pas très puissant et l’on gagnera donc à en changer si l’on roule régulièrement de nuit hors agglomération.

Le feu arrière n’est hélas pas intégré. Fiido en fournit un à fixer sur la tige de selle. Il faut penser à l’allumer et surtout à le recharger régulièrement (USB-C).

Conduite : une assistance discrète et fluide

 

Attention à ne pas prendre le Fiido C21 pour ce qu’il n’est pas. Il s’agit plus d’un vélo de type fitness que d’un gravel selon nous, malgré ses pneus larges qui lui confèrent des capacités tout chemin.

Nous avons tout de même vérifié son comportement sur des tracés typés gravel et VTT. Si l’on peut effectivement rouler sur des chemins avec le C21, cela doit se faire avec prudence. On ne dispose pas d’autant de contrôle qu’avec un gravel, en particulier en descente. Le vélo est moins stable et ses pneus montrent vite leurs limites sur terrains gras. Mieux vaut se contenter de chemins stabilisés.

Grâce à sa relative légèreté, le C21 peut rouler sans assistance sans trop de difficulté sur le plat. En montée en revanche, avec un aussi grand plateau (52 dents), le plus petit braquet (pignon de 32 dents) montre vite ses limites. L’assistance devient alors salutaire si l’on ne veut pas trop forcer.

Le premier mode Eco s’avère cependant timide, compensant simplement le surpoids du vélo. Il faut passer en mode Normal pour réellement sentir le moteur s’activer. Pour ne pas trop ralentir dans les montées, on utilisera plutôt les modes Sport et Turbo, voire Turbo+ dans les pentes les plus raides.

Petit bémol, la commande d’assistance située à gauche du cintre ne dispose que d’un bouton de changement de mode. L’assistance augmente d’un cran à chaque appui du bouton. Pour augmenter ou diminuer l’assistance, il faut passer par les flèches situées sous l’écran, ce qui n’est guère pratique. Il aurait été plus logique de placer le bouton d’allumage du phare sous l’écran pour libérer un bouton sur la commande d’assistance.

Malgré son couple limité à 35 Nm, le petit moteur moyeu Mivice M070 ne démérite pas, pourvu qu’on l’accompagne avec une cadence de pédalage assez élevée. Sous les 60 tr/min, il ne faut pas espérer qu’il nous propulse en montée. Un mal pour un bien, puisque cela nous incite à pédaler, d’autant que le capteur de couple intégré s’avère assez bien dosé. Le pédalage reste ainsi naturel.

La transmission chinoise L-Twoo (dérailleur RD-5009-M) remplit son office. Sans faire preuve d’une grande finesse ni briller par sa réactivité, elle assure des passages de vitesses francs et nous n’avons pas eu à nous en plaindre. On peut descendre jusqu’à 3 vitesses en une fois avec la manette L-Twoo SL-5009, ce qui permet de rapidement trouver le bon braquet quand on attaque une montée. Reste à voir si la fiabilité sera au rendez-vous dans la durée.

Au-delà de 26 km/h le moteur s’arrête doucement pour nous laisser pédaler à la seule force de nos jambes. La légèreté du C21 permet de monter sans trop d’effort jusqu’à 30 km/h environ sur le plat et grâce au grand développement du vélo, on peut pédaler sans trop mouliner jusqu’à environ 40 km/h en descente.

Un mode “fusée” pousse au crime

À la frontière de la légalité, le Fiido C21 est doté d’une fonction cachée qui permet de débrider son assistance pour que le moteur ne s’arrête pas au-delà de 25 km/h. Il suffit de maintenir appuyé le bouton flèche du bas pour l’activer. Une icône en forme de fusée apparaît et l’on peut alors profiter d’une assistance jusqu’à ce que le moteur n’arrive plus à suivre — nous l’avons entendu fonctionner jusqu’à au moins 40 km/h, vitesse atteinte avec pas mal de jambes malgré tout. Ce mode a beau être tentant, il n’en est pas moins interdit d’usage sur la voie publique.

Quand vient le moment de freiner, on peut compter sur une paire de freins à disques hydrauliques Tektro HD-M275 à disques de 160 mm pour s’arrêter en moins de 4 m environ sur sol sec, avec une charge de 84 kg environ (cycliste+équipement). Le freinage est progressif, mais manque un peu de mordant.

Autonomie : une petite batterie qui ne fait pas de miracle

 

Avec seulement 208,8 Wh de capacité, la batterie intégrée du Fiido C21 tient forcément mal la comparaison avec les 360 Wh des batteries des vélos électriques Cowboy et des Lidl Crivit Urban. Le fabricant annonce malgré tout jusqu’à 96,74 km d’autonomie en mode Eco lors d’un test sur route plate à une température de 32°C avec un cycliste de 75 kg. Une autonomie qui peut chuter à 34,51 km en mode d’assistance maximal (Turbo+), d’après ce même test.

Pour en avoir le cœur net, nous avons pour notre part roulé en mode Turbo+ jusqu’à ce que la batterie soit vide. Avec 84 kg de charge environ (cycliste+équipement) et par une température de 26°C, nous avons ainsi pu parcourir 28 km avec environ 320 m de dénivelé positif avant que le vélo ne passe en mode économie d’énergie. 3 km plus tard, l’assistance s’est désactivée, ne laissant plus que l’éclairage et l’écran actifs.

C’est peu, mais il s’agit là d’un minimum, puisque si l’on se contente du mode normal, on peut alors tutoyer les 50 km, ce qui peut suffire en usage vélotaf, par exemple.

Au moment de recharger, il faut patienter un peu moins de 3h pour faire le plein de la batterie avec le chargeur 2 A fourni.

En option à 249 €, Fiido propose une batterie externe de 210 Wh, à fixer sur le tube de selle. De quoi doubler simplement l’autonomie du C21.

Essai Fiido C21 : le bilan de la rédaction

Note de la rédaction
3 / 5
Sous notes
Ergonomie & confort
Conduite
Autonomie

Bon vélo de tous les jours, le Fiido C21 se montre assez polyvalent pour s’adonner aux balades sur routes et chemins. Il n’est cependant pas assez sportif pour une pratique gravel, bien que sa légèreté permette de minimiser l’usage de son assistance électrique. À condition de l’équiper de garde-boue et d’un porte-bagages, il convient aussi pour un usage utilitaire. Son confort limité et sa faible autonomie sont toutefois à prendre en compte en fonction du rayon d’action envisagé.


Les points positifs

  • Design soigné
  • Légèreté
  • Assistance fluide et progressive
  • Batterie optionnelle pour doubler l'autonomie

Les points négatifs

  • Faible autonomie avec la seule batterie interne
  • Batterie interne non amovible
  • Livré sans porte-bagages
  • Peu confortable

Fabien Pionneau
Fabien Pionneau

Journaliste

Cycliste et passionné de nouvelles technologies, Fabien a tout naturellement pris le virage du vélo à assistance électrique. Il en a fait l'une de ses spécialités en tant que journaliste tech et mobilité.


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7 Commentaires
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Jean Luc
3 mois il y a

vélo jetable quand la batterie est flinguée ??? 🙁

Louis
3 mois il y a
Reply to  Jean Luc

Pourquoi ? La batterie interne est disponible parmi les pièces de rechange, voir un des comments ci-dessous et la page https://fr.fiido.com/products/batterie-pour-c21-c22?_pos=19&_sid=8d943952d&_ss=r

Jean Luc
3 mois il y a
Reply to  Louis

Ouf … l’essai ne précisait pas cet aspect !

VILLETTE
3 mois il y a

Test intéressant est réaliste mais sans aucune concession , j’ai vu des essais ou les personnes était beaucoup plus enthousiastes . Par contre pour info les grades de boue sont compris dans le prix et fournis,cette erreur vous l’avez bien mis en avant.

VILLETTE
3 mois il y a

Je viens de relire votre essai , comme dèja dit celui-ci reflète bien le vélo , c’est la note que je trouve un peu sévère.Je ne suis pas objectif , pour moi la batterie dans le cadre le rend beaucoup beau tant pis pour l’autonomie, son poids relativement léger en rattrape un peu.Pour le rechargement si on a un garage celui-ci n’est plus un problème et le porte bagage dénature son look , pour les gardes boue, 80€ c’est quand même 8% du prix du vélo , je plaisante. Je suis allé sur le site et Fiido propose toutes les pièces de remplacement et la batterie du cadre est à 175€ , à ce prix la on peu se permettre de recharger plus souvent.
Comme dèja dit je ne suis pas objectif ,je devrais recevoir le mien au début de l’automne.
A mes yeux son plus gros défaut c’est le plateau de 52T, trop gros , il limite vraiment son utilisation sans batterie ou avec peu d’assistance , justement pour aller plus loin pour pas trop chère 999€.