
Léger, nerveux et au design iconique, le Cannondale FlyingV veut bousculer le vélo électrique urbain premium. On l’a testé dans Paris pour mesurer son agilité, son moteur Bosch SX et son vrai potentiel dans la circulation.
Ce n’est pas dans un lieu dédié au cycle mais lié à l’automobile que nous avions rendez-vous avec le vélo électrique Cannondale FlyingV. Au cœur de Paris, à quelques mètres de l’Opéra Garnier, Cannondale invitait quelques rares médias au sein du concessionnaire Cadillac. Un petit écrin peuplé de chères voitures électriques, où les clients se sentent chouchoutés. Pourquoi ?
Deux explications. La première est que Cannondale fournit l’équipe cycliste professionnelle EF Education-Easypost, dont le véhicule officiel est une Cadillac Lyriq. Le deuxième argument est que le vélo électrique du jour se positionne dans le haut de gamme, loin du panier moyen en France (2 000 euros). Nous l’avions brièvement présenté, le Cannondale FlyingV n’est pas un modèle comme un autre.

“C’est un brand piece, un objet marketing qui représente notre savoir-faire, plutôt que de faire du volume”, explique le marketing manager Guillaume Koch, “nous avons choisi le FlyingV comme étendard de la mobilité urbaine, un de nos quatre piliers”. Car la firme américaine a déjà procédé dans les trois autres via son blason Lab71 : vélos de route, vélos gravel et le VTTAE Moterra SL.
Le Cannondale FlyingV veut marquer par un design unique, inspiré de ses VTT des années 1990 (Delta V). En plus d’être clivant, le cadre permet de servir de poignée avec son espace entre le tube central et le renfort supérieur. Le tube supérieur est aussi plus bas qu’un cadre fermé classique, soit à enjambement plus facile.
Le cadre, la fourche, et même les gardes-boue sont en carbone. Et malgré l’équipement de base, le VAE urbain pèse seulement 18,5 kg. Nous l’avons porté dans les escaliers : c’est assez agréable, quand la grande majorité des modèles dépassent largement les 20 kg, voire 25 kg en moyenne.
La cible de ce Cannondale FlyingV pourrait donc se confondre avec celle du Tesoro Carbon. Cependant, ce dernier, aussi en carbone et à tarif similaire, n’est proposé qu’en cadre droit, avec une position active. Ici, le nouveau-né permet une hauteur de selle légèrement sous celle du guidon. On peut également régler l’angle du cintre pour ajuster sa position.

Dès les premiers mètres, on comprend donc cet équilibre entre confort et sport. Ce cycle urbain peut en effet rouler pépère, et profiter d’un vélo électrique qui absorbe plutôt bien les vibrations grâce aux pneus Continental larges (50 mm) et au carbone. Justement, ce carbone souple rend le comportement joueur, idéal dans le trafic parisien dense. On le ressent peu à l’avant, plus rigide, contrairement à l’arrière qui chasse volontiers.
Le centre de gravité bas est induit par un moteur Bosch Performance Line SX assez nerveux. Il affiche désormais un couple de 60 Nm et une puissance maximale de 600 W après sa mise à jour 2025, et reste le plus nerveux du catalogue allemand. En association avec un poids faible et une bonne réactivité du vélo, c’est très exaltant.

Après avoir “cruisé” sur les quais de Seine, on ne peine pas à remonter sur la rue de Rivoli par une pente soutenue aux gros pavés, et à fuir les automobilistes agressifs.
Dommage, la transmission n’est pas totalement en adéquation avec le Cannondale FlyingV. La firme a bien choisi une courroie pour épurer le vélo, mais un moyeu à vitesses intégrées Shimano Nexus 5. En effet, comme nous l’avions expérimenté sur le Riese & Müller Culture, le fonctionnement (arrêt du pédalage pour passer une vitesse) et le faible nombre de rapports saccadent l’accélération.
On aurait préféré un dérailleur haut de gamme ou un moyeu plus souple type Alfine ou 3×3. Cela ne dégrade pas trop l’expérience au guidon, où l’on préfère même la commande mécanique du modèle FlyingV 2, plus directe que l’électronique du FlyingV 1. Nous avons également testé le Cannondale FlyingV au-delà des 25 km/h et en mode Off, à la force des jambes : il prend rapidement de l’allure grâce à son poids plume (18,5 kg). On se prend même à rouler ponctuellement sans électricité pour le plaisir.

En ce qui concerne le freinage, on s’étonne de retrouver les populaires Shimano MT200 sur un VAE flirtant avec 6 000 €. Or ils s’adaptent bien au poids, même si l’on aurait espéré une référence un poil plus prestigieuse.
Enfin, nous ne pouvons pas juger l’autonomie de ce vélo électrique, du fait de la courte distance parcourue. Un chiffre de 115 km est évoqué, en mode Eco, mais il faut escompter 50 à 55 km en mode maximal Turbo. Cette énergie est fournie par une batterie de 400 Wh, qui est fixe. Un choix afin d’alléger la fabrication du cadre, mais qui dérangera certains urbains qui n’ont pas d’accès facile à une prise.
Au moins, on peut le porter facilement, du moins dans un escalier assez large ! Signalons la possibilité d’une batterie externe “Powermore” de 250 Wh, qui peut ajouter 20 à 25 km, grâce aux fixations sur le cadre.

Il faudra donc un vrai essai de ce Cannondale FlyingV pour connaître le rayon d’action, et profiter de sa connectivité. Car en plus de l’univers Bosch Smart System, il existe l’environnement maison. Nous n’avons pas pu la tester avec sa fonction App Tag, qui ouvre automatiquement l’application lorsque l’on fixe le smartphone au guidon. Cela est également aidé par le support SP Connect intégré.
Après plus de 10 kilomètres au guidon, ce Cannondale FlyingV révèle déjà bien sa personnalité. Joueur malgré son cadre bas original et son guidon haut, ce vélo électrique urbain conserve un peu de confort grâce à la souplesse du carbone et ses pneus généreux. Le style superbe brille dans les rues parisiennes, et y file avec vive allure, que ce soit à la force des jambes ou grâce au turbulent moteur Bosch SX.
On aurait pu approcher la perfection avec une transmission moins saccadée et des freins plus haut de gamme. Point de jugement sur l’autonomie ni la connectivité, que l’on aimerait éprouver sur un éventuel vrai test.

En attendant, on valide l’approche de Cannondale sur son VAE porte-drapeau, qui ne manque pas de faire tourner les têtes ! En revanche, peu de chance d’en croiser beaucoup, en raison du prix de 4 999 € en Nexus mécanique (FlyingV 2) ou de 5 899 € en électronique Di2 (Flying V 1).
| Caractéristiques | Cannondale FlyingV1 | Cannondale FlyingV2 |
| Cadre / Fourche | Carbone intégral, câblerie interne, fourche carbone | |
| Moteur | Central, Bosch Performance Line SX – 60 Nm, 600 W max, Smart System | |
| Batterie | Bosch CompactTube 400 Wh – Range Extender 250 Wh en option | |
| Commande / Connectivité | Bosch Mini Remote + App Bosch Smart System, Cannondale AppTag NFC, support SPC+ + support smartphone | Bosch Led Controller + App Bosch Smart System, Cannondale AppTag NFC, support SPC+ |
| Transmission | Shimano Di2 Inter-5E automatique + courroie Gates | Shimano Nexus 5 vitesses + courroie Gates |
| Freins | Hydrauliques Shimano MT201 + disques 180 mm AV/AR | |
| Roues / Pneus | 700x50C Continental Pure Contact (tubeless ready) | 700x50C Continental Contact Urban |
| Selle | Selle Royal Lookin EVO | Selle Royal Essenza |
| Éclairage | Supernova Mini2 LDM avant + Supernova TL3-Z arrière intégré | |
| Porte-bagages | Carbone forgé intégré – 18 kg max | |
| Poids annoncé | ≈ 18,5 kg | |
| Coloris | Silver (SLV) | Tungsten Blue / Tiger Eye |
| Prix | 4 999 € | 5 899 € |
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