Canyon prépare l’arrivée du V2X sur ses vélos électriques : une technologie qui permettra aux deux-roues de dialoguer avec les voitures, bus et infrastructures connectées pour anticiper les dangers. Un premier test grandeur nature est prévu dès 2026.
L’idée est de permettre au vélo de communiquer en temps réel avec l’environnement routier — véhicules motorisés, transports en commun et éléments d’infrastructure compatibles — afin d’anticiper les situations à risque. Pour replacer ces avancées dans un contexte plus large, le rapport sur la sécurité des cyclistes publié en avril 2025 montrait déjà l’importance de développer des technologies capables de réduire les collisions en milieu urbain et d’intégrer les vélos dans un écosystème routier plus connecté.
Chez Cleanrider, on suit ce dossier de longue date : nous expliquions en 2023 comment le V2X pouvait renforcer la sécurité des cyclistes, et avions analysé l’approche automobile avec la techno C-V2X d’Audi en 2022 dans cet article. Plus récemment, le sujet de la connectivité appliquée au VAE revenait dans notre interview d’Alain Thiemann, CEO de Velo de Ville, preuve que l’écosystème se structure peu à peu autour de ces usages. Nous testons par ailleurs régulièrement des vélos électriques intégrant des technologies de sécurité avancées, ce qui nous permet d’évaluer concrètement l’impact de ces innovations.
Révélée à Cycling Electric lors d’une prise en main presse du CityLite, la solution Canyon associe un module logiciel capable d’échanger des informations sans fil avec d’autres véhicules et certaines infrastructures équipées, et un matériel intégré au cockpit.
Les calculs de l’algorithme se traduisent par un signal haptique discret dans les poignées : le cycliste est averti qu’un danger potentiel approche — typiquement à l’approche d’une intersection, dans un angle mort ou face à un “dooring” — sans se substituer à la vigilance. Canyon cite déjà des compatibilités observées côté automobile (par exemple sur certaines voitures électriques Volkswagen ID) et l’équipement progressif de bus en Europe, deux signaux que l’interface vélo/infrastructure progresse.
Canyon vise une entrée en bêta « sur route » dès 2026, à travers une série limitée de vélos électriques afin de collecter des retours d’usage et des données en conditions réelles, le constructeur insistant sur le caractère expérimental du projet. Les tests grandeur nature permettront aussi de vérifier que les alertes sont fiables et ne déclenchent pas de faux positifs en milieu urbain.
La marque estime toutefois que l’adoption grand public restera lointaine, avec un horizon d’au moins cinq ans pour une disponibilité large. À court terme, l’intégration V2X serait proposée comme option premium, avec un surcoût estimé à environ 250 € par vélo. Cela rejoint la vision d’Alain Thiemann, CEO de Vélo de Ville, qui nous confiait voir une adoption large du V2X d’ici à 10 ans.
« Imagine un vélo capable de dialoguer avec une voiture autonome ou un bus connecté. Le système pourrait alerter le conducteur de ta présence, synchroniser un passage piéton, déclencher un freinage d’urgence. C’est un immense pas en avant pour la sécurité, notamment en ville ! » – Alain Thiemann, CEO de Vélo de Ville
Canyon insiste sur la nécessité d’une adoption large pour que le V2X tienne ses promesses. La marque ne cherche pas à verrouiller le sujet, mais à contribuer à l’émergence d’un standard vraiment interopérable et partagé avec d’autres acteurs. Un point essentiel puisque l’efficacité du V2X dépendra d’une adoption conjointe entre constructeurs, équipementiers et collectivités. L’objectif est clair : élargir rapidement le cercle des partenaires pour multiplier les cas d’usage, fiabiliser l’algorithme et valider la pertinence des alertes sur des scénarios variés, sans multiplier les faux positifs.
Source : Cycling Electric ; Cleanrider
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