AccueilVélo électriqueDes vélos électriques chinois démontés pour contourner les taxes : l’Europe lève le voile sur une fraude

Des vélos électriques chinois démontés pour contourner les taxes : l’Europe lève le voile sur une fraude

Une enquête européenne dévoile un vaste système de fraude douanière lié aux vélos électriques importés de Chine. Objectif : contourner les taxes anti-dumping en les faisant entrer démontés. La facture s’élève déjà à 2,25 millions d’euros.

Après les hausses de taxes sur les vélos électriques chinois, les saisies record de fatbikes non conformes ou les débats sur la protection de l’industrie européenne, une nouvelle affaire secoue le marché. Le parquet européen (EPPO) a révélé une fraude douanière d’envergure impliquant l’importation illégale de vélos électriques depuis la Chine. Seize perquisitions ont eu lieu cette semaine en Belgique, en Allemagne, au Portugal et aux Pays-Bas. En ligne de mire : une entreprise portugaise qui aurait orchestré un stratagème pour éviter les droits de douane imposés à ces vélos.

Un réseau organisé pour contourner les taxes sur les vélos électriques chinois

Selon l’EPPO, l’entreprise visée importait depuis 2020 des vélos électriques chinois… mais sous forme de pièces détachées. En réalité, ces vélos étaient entièrement conçus et assemblés en Chine, avant d’être démontés pour être expédiés « en kit » au Portugal. Une fois réassemblés, ils étaient revendus à des distributeurs en Allemagne, Belgique et aux Pays-Bas, ceux-là mêmes qui avaient passé commande initialement.

Ce subterfuge visait à éviter les droits anti-dumping européens, qui peuvent grimper jusqu’à 80 % du prix. Le parquet européen estime que cette fraude a déjà coûté 2,25 millions d’euros au budget européen. « Ces pratiques portent atteinte aux intérêts financiers de l’Union européenne », a déclaré l’EPPO dans son communiqué officiel.

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Cette affaire, baptisée « Pedelecs », intervient dans un contexte de vigilance renforcée. En janvier, l’Union européenne a reconduit pour cinq ans les droits anti-dumping sur les vélos électriques chinois, après avoir déjà multiplié les contrôles et saisies, comme en témoigne la saisie record de 16 500 fatbikes non conformes à Rotterdam en septembre dernier.

L’enquête menée avec les douanes portugaises, allemandes, la police belge et la FIOD néerlandaise confirme la montée en puissance des contrôles dans un secteur stratégique. Toutes les personnes concernées sont présumées innocentes, mais cette opération illustre les défis que pose l’équilibre entre protection de l’industrie européenne et flux d’importations mondialisés.

C’est quoi les droits anti-dumping sur les vélos électriques chinois ?
Depuis 2018, l’Union européenne impose des taxes spéciales sur les vélos électriques fabriqués en Chine, afin de protéger ses fabricants face à des prix jugés déloyaux. Ces droits, renouvelés pour cinq ans en janvier dernier, varient de 14,8 % (pour Giant, principal fournisseur) à près de 80 % pour d’autres industriels. Sans ces taxes, les fabricants européens craignent une « invasion » de modèles à bas prix, mettant en péril toute la filière.

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