Saisie par l’EBMA (European Bicycle Manufacturers Association), qui représente l’industrie du vélo en Europe, la Commission européenne examine la prorogation pour cinq ans des droits de douanes spécifiques aux importations de vélos en provenance de Chine. Objectif : continuer à protéger le marché européen, et ses fabricants, en évitant l’arrivée massive de vélos à très bas prix.
Le vélo (musculaire ou électrique) fait partie des secteurs stratégiques définis par la RPC. À l’instar des voitures électriques, des subventions fortes sont octroyées au secteur et conduisent à la mise sur le marché de deux-roues à des prix tronqués. Bien que le gouvernement chinois s’en défende, l’EBMA a pointé un certain nombre de distorsions économiques fortes, liées à des pratiques commerciales jugées anticoncurrentielles.
D’ailleurs, la Commission européenne, confirme cette analyse des fabricants européens. Elle souligne, dans l’avis d’ouverture d’un réexamen au titre de l’expiration des mesures publié au Journal officiel de l’Union européenne le 29 août, « que le secteur des vélos et des bicyclettes électriques est directement régi par le quatorzième Plan quinquennal pour les bicyclettes et les bicyclettes électriques, qui prévoit des réformes centralisées pour gérer le développement du secteur. Ce plan fixe également des objectifs pour maintenir de forts volumes d’exportation et améliorer la part de marché internationale des producteurs de bicyclettes chinois grâce à des politiques de soutien, notamment l’octroi de fonds spéciaux ».
La réduction des droits de douanes pourraient conduire à l’arrivée massive de vélos électriques chinois à bas coût sur le marché européen
Si la question est moins cruciale pour le vélo électrique que pour son homologue musculaire, notamment compte tenu d’une industrie européenne en meilleure santé ; l’EBMA souligne que ces mesures anti-dumping doivent être aussi être maintenues pour le VAE. La plus grosse inquiétude des fabricants européens venant des capacités de production des usines chinoises. Non exploitées actuellement, elles pourraient, en cas de réduction des droits de douanes, conduire à l’arrivée massive sur le marché européen de vélos électriques à très bas coût.
Avec la mise en œuvre, dès maintenant, du réexamen des droits de douanes européens pour le secteur du vélo traditionnel et la prochaine saisie par la Commission européenne la question du vélo électrique ; l’UE confirme de manière très concrète sa volonté de protéger l’industrie du cycle en Europe, déclinée dans la récente « Déclaration européenne sur le cyclisme ».
Industriels et politiques occidentaux se sont frotté les mains pendant des décennies en délocalisant à tour de bras et en inondant nos marchés de produits chinois pas chers, permettant de faire stagner les salaires en donnant l’illusion d’un pouvoir d’achat maintenu. Maintenant que ça permettrait à la transition écologique d’avancer, comme avec les VE abordables, c’est pas assez bien. C’était mieux avant…