Leader sur le marché des drones, le fabricant chinois DJI crée la surprise en se lançant dans l’univers du vélo électrique. Très technologique, son système Avinox se destine aux VTT à assistance électrique, avec un moteur à la fois puissant et léger.
Sur un marché aussi porteur que celui du vélo électrique, il n’est pas étonnant de voir de plus en plus de fabricants se lancer. Ces derniers mois, plusieurs équipementiers ont également présenté de nouvelles motorisations, rivalisant avec celles des acteurs historiques tels que Bosch, Shimano, Yamaha et Brose notamment.
À lire aussiRévolutionnaires, les moteurs ZF Centrix vont bousculer les ténors du vélo électriqueDans ce contexte, l’arrivée de DJI sur ce marché spécifique n’est donc pas si surprenante, puisque le spécialiste des drones, stabilisateurs et caméras possède déjà une certaine expertise dans les domaines des motorisations, des contrôleurs et des batteries. Des composants qui doivent être à la fois performants, robustes et légers pour équiper notamment des appareils comme les drones.
C’est donc sur ses bonnes bases que le fabricant chinois a décidé de créer un système complet pour vélos électriques, baptisé Avinox. Composé d’un moteur pédalier, d’un contrôleur, d’organes de commandes et de batteries et chargeurs, l’Avinox se positionne d’emblée sur le haut de gamme. Il se destine en particulier aux VTT à assistance électrique (VTTAE) dans un premier temps.
Pièce centrale de l’Avinox, le moteur développé par DJI vise ainsi à offrir de grosses performances. Le savoir-faire du fabricant s’est pleinement exprimé, puisqu’il faut obtenir ici un moteur le plus puissant possible, avec un encombrement et un poids réduits au maximum.
Résultat, un moteur ne pesant que 2,52 kg, mais développant un couple maximal de 105 Nm et une puissance crête de 850 W, malgré une architecture en 36 V et une puissance nominale limitée à 250 W (norme européenne). Sur le papier, le moteur Avinox surpasse ses concurrents directs chez Bosch (Performance Line CX), Shimano (EP801), Yamaha (PW-X3) et Brose (S Mag) qui pèsent entre 2,7 kg et 3 kg, avec des couples ne dépassant pas 90 Nm.
Pour alimenter ce moteur, deux batteries de 600 Wh et 800 Wh, au choix. Conçues pour être intégrées dans le tube diagonal du vélo, elles offrent une grande densité énergétique et sont aussi plus légères que les concurrentes. La première ne pèse en effet que 2,87 kg, tandis que la seconde atteint 3,74 kg, quand leurs équivalentes chez Bosch et Shimano, par exemple, dépassent respectivement les 3 kg et 4 kg. Pour comparaison, la Bosch PowerTube 500 (100 Wh de moins) pèse 2,8 kg.
Cela devrait offrir aux VTT équipés en Avinox des autonomies confortables. Le premier VTTAE présenté lors de la révélation du système par DJI offrirait ainsi jusqu’à 117 km d’autonomie avec la batterie de 600 Wh et même jusqu’à 157 km avec celle de 800 Wh — dans des conditions d’utilisation idéales.
Puisque la durée de charge de si grosses batteries peut vite devenir un problème, DJI propose un chargeur rapide 12 A capable de recharger de 20 % à 80 % la batterie de 800 Wh en seulement 1h15. La charge complète (0 à 100 %) ne dure que 3h. Ce chargeur reste pourtant assez compact, grâce à l’emploi de nitrure de gallium (GaN) dans sa fabrication.
Le reste de l’écosystème Avinox est du même acabit. Il intègre notamment une connectivité LTE, ainsi qu’une puce GNSS pour la géolocalisation du vélo en cas de vol et l’enregistrement des itinéraires.
DJI a aussi soigné les organes de commande. L’Avinox repose ainsi sur un contrôleur à écran Oled tactile, conçu pour être intégré sur le dessus du tube supérieur du vélo. Un position discrète qui ne l’empêche pas d’offrir une diagonale de 2 pouces. Sa luminosité de 800 nits devrait par ailleurs assurer une bonne lisibilité en plein soleil. Un port de charge USB-C PD 3.0 délivrant jusqu’à 65 W est aussi intégré, pour recharger un smartphone par exemple.
Pas de plus grand écran à fixer au guidon pour le moment, DJI mise sur la discrétion et cela va jusqu’aux commandes Bluetooth pour gérer l’assistance. Celles-ci se positionnent ainsi sans difficulté juste à côté des poignées, sans aucun fil.
L’assistance de l’Avinox en elle-même varie selon 4 modes principaux (Auto, Eco, Trail et Turbo). DJI promet une assistance intelligente, qui varie automatiquement en fonction de la résistance au pédalage. Les modes sont personnalisables via l’app Avinox pour smartphone. Pour un maximum de puissance, un mode Boost permet aussi de délivrer ponctuellement jusqu’à 1000 W de puissance et 120 Nm de couple.
Avec de telles performances, l’Avinox a de quoi séduire les fabricants de VTT. Encore faut-il que DJI réussisse à les convaincre, ce qui n’est pas une mince affaire puisque cela implique de concevoir de nouveaux cadres compatibles avec l’Avinox.
Pour s’assurer d’au moins un vélo intégrant l’Avinox au lancement de son système, DJI a contribué au lancement de la nouvelle marque chinoise Amflow. Le lien de parenté n’est pas clairement établi, mais il est précisé sur le site d’Amflow que ses vélos ont été spécifiquement conçus autour du moteur de DJI.
Toujours est-il que malgré sa jeunesse, le fabricant n’a pas fait les choses à moitié avec ses premiers vélos PL Carbon et PL Carbon Pro. Comme leurs noms l’indiquent, ils reposent sur un cadre en carbone qui leur assure une certaine légèreté. Le PL Carbon Pro ne pèse ainsi que 19,2 kg, ce qui est très léger pour un vélo à moteur “pleine puissance” (à distinguer des vélos équipés en moteurs légers, type Fazua ou Bosch SX).
Le positionnement haut de gamme est assumé, avec un jeu de composants de grandes marques réputées : Fox aux suspensions, Sram à la transmission électronique, Magura au freinage hydraulique. L’Amflox PL Carbon Pro profite également de composants en carbone (jantes, cintre). Les tarifs ne sont pas encore communiqués, mais celui de la version Pro pourrait bien dépasser les 10000 €. Leur disponibilité est prévue pour le 4ᵉ trimestre 2024.
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