Test Nakamura E-Gravel : le gravel électrique d’Intersport qui marie esprit aventurier, simplicité et petit prix

Nakamura E-Gravel vélo électrique

Intersport se met au gravel électrique avec le Nakamura E-Gravel. Positionné à un tarif assez agressif, ce modèle entend bien jouer les trublions dans un segment jusqu’ici assez onéreux. Et nous allons le voir, force est de constater que les choix réalisés par l’enseigne sportive se montrent pour la plupart assez payants.

Le gravel est l’alter ego aventurier d’un vélo de route. Sa pratique n’est toutefois pas forcément accessible, surtout si l’on se penche sur un modèle électrique dont les tarifs ont tendance à s’envoler assez facilement. Se diversifiant en permanence, Intersport s’invite dans ce monde qui était jusqu’ici l’affaire de marques spécialistes. Sa marque Nakamura a ainsi dérivé son VAE de route E-Century, apparu il y a 3 ans, en une version nettement plus polyvalente, mais au tarif toujours abordable, l’E-Gravel.

Positionné sous les 2 000 €, ce gravel électrique est tout de même proposé avec un groupe Shimano GRX 812 et un moteur central assez puissant. De quoi faire des concessions sur le reste ? Pas forcément ! Nous avons testé ce vélo gravel électrique Nakamura E-Gravel sur différents terrains en région parisienne pendant plusieurs semaines.

Le Nakamura E-Gravel est uniquement proposé en un coloris vert/gris un peu bariolé. Trois tailles sont néanmoins au choix : S, M et L.

Nakamura E-Gravel arrière
On trouve ce Nakamura dans de nombreux magasins Intersport disposant d’ateliers, ou en ligne – Source : M.Lauraux pour Cleanrider

Si le duo moteur-batterie est maison, donc commun à d’autres vélos de la marque Nakamura, il n’est pas spécifiquement développé pour le gravel. Ce vélo est par ailleurs fabriqué en Asie, tout comme la partie électrique, mais son assemblage est réalisé en France à Machecoul. La garantie de 2 ans est coutumière d’un vélo électrique, or Intersport ajoute une garantie à vie pour le cadre, la fourche, le cintre et la potence. C’est rare !

Confort : moyen malgré les efforts réalisés

 

Vélo en aluminium doté d’une fourche du même matériau, le Nakamura E-Gravel est de conception basique. Sa géométrie respecte l’univers du gravel avec un guidon plus haut que les Century de la marque (les vélos de route), de quoi loger les larges pneus Chaoyang Gravel AT Shark Skin. De taille 700x38C, ils sont larges et amortissent bien les défauts des routes mal surfacées et permettent d’évoluer sur des terrains accidentés sans perdre des vertèbres. C’était là un minimum pour un vélo entièrement rigide, même si les vibrations verticales et horizontales sont étonnamment bien filtrées.

La selle VM Fit n’est toutefois pas l’alliée confort de ce gravel. Elle propose toutefois un petit rembourrage et une forme courbée, ce qui permet d’évoluer sur des dizaines de kilomètres sans souci, sous réserve d’avoir son cuissard. En dehors, il pourra jouer le commuting pour quelques kilomètres avec des habits de ville, mais pas plus.

Nakamura E-Gravel selle
Une selle correcte pour ce vélo gravel – Source : M.Lauraux pour Cleanrider

En dehors des pneus et de la selle, le dérailleur agit lui-même sur le confort de conduite, puisque le Nakamura E-Gravel possède la fonction Shadow+. Ce système de stabilisation, à actionner ou non en poussant un loquet, permet de durcir la transmission sur terrain accidenté, et donc de s’aventurer sur des passages sans trop risquer de sauts de chaîne. Et force est de constater que ce système marche bien, même si, en conséquence, les passages de vitesses sont un peu plus lents et brutaux ! En désactivant le Shadow+ sur les portions plus lisses ou le bitume, la conduite est en revanche bien plus souple. On peine moins en accélération et lors des passages de vitesses, de quoi se rapprocher des sensations d’un vélo de route.

Nakamura E-Gravel transmission Shimano GRX
La transmission Shimano GRX 812 possède la fonction de stabilisateur Shadow+ – Source : M.Lauraux pour Cleanrider

Le Nakamura E-Gravel reste néanmoins bel et bien un gravel, équipé d’un groupe Shimano GRX. La transmission à dérailleur RX812 performe, bien qu’elle soit parfois un peu capricieuse. Le petit levier est très rassurant en montant les vitesses, moins quand on pousse l’ensemble afin de descendre les vitesses. Car il faut parfois forcer, quitte à manquer le coche avant de reprendre un dénivelé ou se relancer. Globalement, on aime, surtout en conditions très sales avec des épines de pin, gravier, boue, l’ensemble tourne toujours sans sourciller.

Équipement : complètement nu, or à bonne possibilité d’évolution

Vendu nu, le Namakura E-Gravel est un pur vélo gravel pour personnes déjà équipées ou cherchant à s’équiper avec cet achat. Ce modèle arrive toutefois avec ses larges pédales, mais il faut oublier la béquille, la sonnette ou les gardes-boues par exemple. Des œillets sur les haubans permettent cependant d’installer des gardes-boues, deux fixations sur le cadre pour un porte-bidon par exemple, tandis que deux œillets sur la fourche iront supporter des petites sacoches.

En revanche, ce gravel n’est pas compatible avec une sacoche de guidon (surtout à ouverture supérieure), le petit support d’écran venant bloquer l’emplacement. Cette petite corne laisse un emplacement libre pour ajouter un éclairage avant, qu’il faudra acheter en parallèle. Il faudra par ailleurs compléter le vélo d’un feu arrière, aucun accessoire de ce type n’étant fourni avec l’E-Gravel.

Autre composant, les axes traversants allouent un démontage rapide des roues pour le transport dans un coffre ou dans un train. Le bestiau reste toutefois lourd au transport, car nous avons mesuré 19,7 kg au total avec la batterie.

Conduite : un gravel électrique volontaire et un mode auto pertinent

 

S’il accuse un certain embonpoint, le vélo gravel électrique Nakamura n’en est pas moins vif. Là où les gravels d’entrée de gamme intègrent souvent un moyeu arrière type Mahle X35 et où les moyens de gamme optent fréquemment pour des motorisations Fazua de 60 Nm, l’E-Gravel hérite du catalogue de composants de son assembleur maison MFC. De quoi bénéficier d’un moteur pédalier puissant, le Naka Power Mid, un modèle Ananda recalibré selon un cahier des charges établi par Intersport.

Nakamura E-Gravel moteur
Un moteur de 80 Nm pour passer partout, qui manque un poil de répondant à la pression de pédale – Source : M.Lauraux pour Cleanrider

Avec 80 Nm de couple maximal lié à un capteur de couple, c’est un vélo électrique au bon répondant à la pression de pédale. Bon, avouons-le, nous avons quand même noté une petite latence par moments. Même en mode d’assistance maximal (Boost), on peut galérer sur les premiers mètres en dénivelé fort ou lors des relances sur une portion accidentée. Rien d’insurmontable toutefois, car, bien que nous ayons tenté de fixer ses limites sur les chemins de la forêt de Meudon, ce Nakamura reste très agréable à l’emploi. Et les 25 km/h, repris très rapidement sur surface plus lisses, font qu’on en redemande.

Nakamura E-Gravel conduite
L’adhérence est bonne partout – Source : M.Lauraux pour Cleanrider

Au passage, on note qu’un mode d’assistance nommé « Smart » s’ajoute aux quatre autres modes. Il s’agit simplement d’un mode automatique, venant adapter la puissance maximale en fonction du terrain, donc offrant le maximum en fort dénivelé et juste ce qu’il faut sur du plat. De quoi améliorer l’autonomie et ne plus avoir à jongler avec les modes inférieurs (Tour, Sport et Eco).

Le poids important ne pénalise pas trop l’allure rapide sur bitume une fois hors des sentiers. Avec un bon calibrage, la transmission Shimano permet de dépasser 35 km/h sur plat sans trop pousser, et les descentes sans mouliner bien au-delà des 40 km/h. On remarque toutefois un manque de précision à cause du poids. On place ainsi de manière moins précise sa roue en courbes et on a tendance à perdre en réactivité lorsqu’il faut jouer des terrains accidentés.

Nakamura E-Gravel pneus
Des pneus Chaoyang adhérents en toutes situations – Source : M.Lauraux pour Cleanrider

Lors de cet automne très humide, les pneus Chaoyang ont en revanche un très bon grip en toute occasion, jusqu’à la forte averse. Leur limite peut se faire sentir sur un chemin gras où l’on aura une petite appréhension. Le poids élevé de cette monte (560 g) demande aussi d’anticiper légèrement les montées, or le moteur est là pour compenser. Les roues étant compatibles tubeless, on pourra alléger cela et faire fi du risque de crevaison en seconde monte, non sans fond de jante.

Nakamura E-Gravel freins
RAS sur ces freins hydraulique à disques, ça mord fort ! – Source : M.Lauraux pour Cleanrider

Les freins sont également très performants, un ton au-dessus de la transmission à notre goût, très puissants et progressifs, bien qu’ils étaient dans leurs premiers kilomètres. En fin de descente soutenue (Meudon-Issy), on commence à noter un petit essoufflement des étriers, rien de méchant en tout cas, même si les 10 °C dans l’air ambiant aidaient également à ne pas chercher la surchauffe. Peut-être le comportement serait différent à 30 °C en été.

Autonomie : une belle endurance, à charge lente

 

Si le routier E-Century limite sa batterie à 375 Wh pour se focaliser sur le poids, le Nakamura E-Gravel jouit d’un bloc d’une capacité de 460 Wh. Avec cette énergie sur le vélo électrique, la marque prédit jusqu’à 100 km d’autonomie. Une distance qui variera beaucoup d’une personne à l’autre en fonction de sa forme physique, du terrain ou encore du niveau d’assistance.

Après deux sessions sur bitume ou sur sentiers avec dénivelé, en roulage dynamique, dont beaucoup au-delà de 25 km/h, on peut assurer que le Nakamura est capable de rouler 80 km avec un plein. C’est pas mal du tout, et l’on pourra augmenter cette distance avec le mode Smart, voire le doubler avec le mode Sport (2/4).

Il est possible de recharger la batterie sur le vélo, grâce à un cache accessible (mais paraissant un peu fragile), autant qu’en dehors en retirant la batterie via une clé. Longue et lourde, elle est toutefois incompatible avec le transport dans un sac de moyenne taille. La recharge est aussi très longue, la faute à un chargeur se limitant à 2 A. Il faut, en conséquence, un peu plus de 6 heures pour passer de 5 à 100 %. Gros bémol de la recharge en enlevant la batterie amovible, aucun voyant ne permet de comprendre le niveau de recharge…

Technologie : un petit écran simple

Le petit écran de l’E-Gravel est commun à presque tous les Nakamura. Le format déporté à l’avant rompt avec ce qu’on a l’habitude de voir sur les gravel électriques, qui ont plus tendance à opter pour une console positionnée sur le tube supérieur (un emplacement plus aérodynamique). La console de toute petite taille met en avant la vitesse en gras, chapeautée par une jauge de batterie sans bâton (donc difficile à estimer), soulignée de bandeaux à couleurs associées au mode engagé, et d’une information supplémentaire.

Nakamura E-Gravel écran
Un écran déporté, peu habituel en gravel, mais bien lisible et à nombreuses infos – Source : M.Lauraux pour Cleanrider

Cette dernière est la moins lisible de toutes, car à fins caractères, tandis que les autres sont bien lumineuses et sur fond noir. Seul un plein soleil viendra réduire la lecture, car la surface, un peu miroir, peut réfléchir l’environnement. Les informations complémentaires sont cependant nombreuses. On retrouve les kilométrages, consommations et durées (en cours, totaux) ainsi que la puissance moteur et humaine.

Nakamura E-Gravel écran boutons
Le bouton pour défiler les infos est trop petit – Source : M.Lauraux pour Cleanrider

On considère en revanche que le bouton de défilement est trop petit en conduite avec des gants, mais rien à redire sur ceux permettant de changer le niveau d’assistance électrique.

Une application peu fournie

Concernant l’application Nakamura, l’E-Gravel partage aussi cela avec les vélos électriques connectés de la marque. À la connexion, une sécurité supplémentaire est demandée par rapport aux autres applis de vélos, avec le numéro d’identification. Les fonctionnalités sont réduites, car on y trouve le pourcentage de batterie, le kilométrage total du vélo et les économies de CO2 estimées sur l’onglet « Mon Vélo ».

Nakamura E-Gravel application
Source : M.Lauraux pour Cleanrider

Le véritable apport est l’historique des trajets réalisés avec le vélo. Il faut toutefois les enregistrer manuellement, après avoir connecté le vélo en Bluetooth et activé le GPS. Si vous vous arrêtez, le trajet se met en pause et reprend en pédalant, bien vu car cela ne fausse pas l’activité. Une fois bouclé, le trajet du Nakamura E-Gravel est conservé avec quelques informations : durée, vitesse moyenne et maximale, dénivelé positif, consommation moyenne. Signalons que notre vitesse maximale était de 102,1 km/h sur le premier trajet, un petit bug parmi des infos semblant bien correctes.

Enfin, l’autre fonction utile de l’application est de verrouiller l’assistance électrique, un complément à un ou des antivols physiques. Ce verrouillage ne bloque cependant pas le roulage en mode mécanique ni les passages de vitesses, mais cela reste pénalisant pour le voleur, vu le poids du vélo.

Nakamura E-Gravel profil 2

L’avis de Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

Performant avec son moteur central vif et à très grande autonomie, le Nakamura E-Gravel est un gravel électrique taillé pour les longues sorties et permettre une utilisation sur tous les terrains.

Justement, en termes de terrains, le vélo se comporte plutôt bien, que ce soit sur bitume ou sur chemins. Polyvalent et capable de grimper à 40 km/h sans souci avec les jambes il se montre toutefois un peu lourd à manœuvrer. Au final, c’est un alliage réussi, surtout que le groupe Shimano GRX est hyper agréable avec sa fonction Shadow+ permettant de varier la souplesse des rapports selon l’environnement. Même les pneus Chaoyang, qui pouvaient paraître bas de gamme, nous ont convaincu pour une pratique loisir modérée par tous temps.

On est ainsi conquis par ce vélo électrique Nakamura E-Gravel, tout du moins par son excellent rapport qualité prix. On voudrait presque une version à batterie plus petite pour alléger l’ensemble et affiner le pilotage ! Bref, ce Nakamura est un excellent choix pour débuter la pratique du vélo gravel électrique !

On a aimé On a moins aimé
  • Couple élevé du moteur.
  • Grande autonomie.
  • Transmission performante avec Shadow+.
  • Freinage puissant et progressif.
  • Poids élevé.
  • Direction parfois peu précise.
  • Écran peu lisible par moments.
  • Aucun équipement ou accessoire fourni.

 

Matthieu Lauraux
Matthieu Lauraux

Journaliste, essayeur

Au guidon de vélos depuis son enfance, vélotaffeur de longue date et voulant promouvoir des déplacements plus propres, Matthieu est un éternel curieux, avide de tester les nouveaux produits de mobilité urbaine,

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