Essai NIU RQi : une première moto électrique 125 qui a tout d’une grande

NIU RQi

La première moto électrique NIU est enfin là ! Très attendue depuis sa présentation au CES de Las Vegas en 2019, la 125 électrique prend officiellement la route. Et il faut avouer que c’est une première plutôt réussie ! Voici notre essai de la NIU RQi Sport.

Enfin, NIU RQi « tout court » désormais. Après une première apparition à Las Vegas en 2019, jusqu’à notre découverte à l’EICMA 2023 l’année dernière, la RQI est là ! Une moto que l’on attendait avec impatience, compte tenu de l’expérience éprouvée du constructeur en matière de mobilité urbaine. Au programme : un roadster sportif et urbain, qui n’a pas à rougir face aux « grosses cylindrées » électriques. Direction le circuit JP Beltoise pour un essai privilégié de la première moto électrique 125 signée NIU. Spoiler alert : on a été (très) agréablement surpris !

La NIU RQi côté look : elle a tout d’une « vraie » !

C’est le moins que l’on puisse dire. Comme nous le constations au salon EICMA 2023, la NIU RQi est loin des petites électriques frêles et passe-partout. Cet équivalent 125 en impose dès le premier coup d’oeil, par son format imposant et sa silhouette musclée. Côté look, on apprécie son style mi-futuriste mi-néo-rétro, porté par le phare rond caractéristique de NIU. Cette signature visuelle s’accompagne d’un éclairage tout LED d’avant en arrière, très soigné.

Les surfaces sont épurées, les écopes anguleuses, l’ensemble a de l’allure. Au premier abord, pas évident pour le néophyte d’identifier la nature électrique de l’engin. Notre RQi a en effet tout d’une thermique, au-delà de son gabarit. Faux réservoir bombé, selle bi-place, bras oscillant en aluminium, grosse fourche inversée… Et c’est pas fini ! Car la dotation de série n’est pas en reste.

Voyez par vous-même. Cette NIU RQi s’équipe non seulement de freins Brembo, mais aussi de pneus Pirelli Diablo Rosso III. La moto électrique 125 annonce clairement la couleur, et le constructeur entend bien frapper fort sur ce segment. Son format généreux, à l’instar d’une Masai RS1, plaira aux nouveaux motards comme à ceux qui souhaitent passer à l’électrique. Ses dimensions : 2,08 m de long, pour 1,10 m de haut, et 84 cm de large.

L’empattement s’établit à 1,45 m et la selle culmine à 82,5 cm. Soit aussi haut qu’une Zero DSR/X ! Pour ne rien gâcher, le tout repose sur des roues de 17 pouces, en 110 et 140 mm. La NIU RQi est bien construite et très bien finie dans l’ensemble, jusqu’au soin apporté aux lettrages chromés et autres décorations. Les habitués le savent : j’y suis toujours assez sensible.

Retrouvez le NIU RQI chez Scoot Elec

 

Au guidon : roadster high-tech

Vous l’aurez compris, elle est séduisante. L’expérience « premium » se poursuit une fois installé sur la moto électrique. La NIU RQi nous invite à découvrir un poste de conduite des plus modernes. Commandes complètes et rétro-éclairées, boutons réactifs, sans oublier le grand écran de bord. Côté commandes : clignotants, feux de détresse, régulateur de vitesse, avertisseur sonore, et appel de phare sont à gauche. Choix des modes, fonction du compteur, allumage des feux (dont feux auto), et alimentation sont à droite.

S’y ajoute une gâchette permettant d’activer le mode « UltraBoost », nous y reviendrons. Grosse nouveauté, que nous testerons plus en profondeur à l’occasion : des caméras embarquées à l’avant et à l’arrière ! Le guidon est large et plat, à l’instar d’un vrai bon roadster. La position de conduite est assez droite, avec des repose-pieds bien placés. Ni trop en avant, ni trop en arrière.

À noter que les freins sont confiés à deux leviers réglables. On aurait quand même aimé une pédale de frein et pas de levier à gauche, pour une expérience réellement « moto ». La NIU RQi permet tout de même de conserver une position verrouillée, à peine engagée sur l’avant. Presque aussi lourde qu’une thermique avec ses 186 kg (dont 46 kg de batteries !), elle reste facile et équilibrée. La selle est confortable, assez généreuse pour accueillir un passager sans le punir, sans oublier les poignées.

On apprécie également le dessin entre la selle et le faux réservoir, permettant d’enserrer la bête sans gêne. Un confort avéré aussi bien en roulage quotidien, que couché sur la moto sur circuit ! L’instrumentation est quant à elle complète et lisible, et réunit l’ensemble des informations essentielles. Vitesse au centre, données de parcours à droite, heure, température extérieure, mode de conduite, autonomie.

Performances et maniabilité : jusqu’à 110 km/h

Notre NIU RQi embarque un moteur électrique central, doublé d’une transmission par chaîne. Celui-ci développe 5 kW (7,5 kW en pic) et 450 Nm de couple. En pratique, cela se traduit par des accélérations assez franches en mode Dynamic (normal), avec des relances efficaces et agréables. En E-Save (Eco), la moto électrique est beaucoup plus détente… voire un peu trop. Très bien pour rouler à 30 km/h et faire des économies en ville, mais il faudra s’armer de patience tant les performances sont bridées même au départ arrêté.

Enfin, le mode Sport déploie toute la puissance, et permet d’atteindre les 110 km/h annoncés. Enfin presque. Car pour dépasser rapidement les 90 km/h, il faudra activer le mode « UltraBoost » depuis la gâchette à l’index droit. La manipulation est moins intuitive qu’elle en a l’air, puisqu’il faudra ensuite relâcher et rouvrir en grand la poignée de droite pour rendre le boost effectif.

C’est seulement à partir de là que la NIU RQi grimpe à 110 km/h. Si le surcroît de vitesse est appréciable, on aurait aimé qu’il soit bien plus pêchu, comme un Silence S01+ par exemple. En clair, on a plus la sensation de passer à un mode de conduite supérieur débridant la vitesse max, que d’avoir un coup de pied aux fesses pour se sortir d’un mauvais pas, s’insérer ou dépasser rapidement. D’autant qu’il faut bien compter 1min30 avant de pouvoir le réactiver.

Mis à part cela, confort et fluidité de fonctionnement sont au rendez-vous. Mention spéciale aux pneus Pirelli Diablo Rosso III, qui changent complètement la donne. Ça accroche, ça sécurise, et ça rend la moto électrique de Niu largement plus agréable que si elle était montée en CST. Freinage Brembo et ABS viennent parfaire la mise en confiance à bord.

Autonomie et recharge : jusqu’à 105 km ?

Contrôle de traction efficace sur le mouillé, et suspensions réglables (typées mi-ferme) sont au rendez-vous. De quoi élever la partie cycle à la hauteur des ambitions premium de cette NIU RQi. La moto électrique 125 puise son énergie dans deux batteries amovibles, placées dans le faux réservoir. Saluons avant tout l’ingénieux système d’ouverture, ainsi que la protection des batteries. Plaque robuste, fermoirs puissants… Extraire les deux batteries de 23 kg pour 2,6 kWh chacune, n’est pas une mince affaire.

Heureusement, une encoche dans la coque permet de sécuriser le tout pendant la recharge, en refermant le capot. Avec ses 5,2 kWh, le roadster électrique annonce jusqu’à 105 km d’autonomie. Compter plutôt 90-95 km en roulage mixte et dans des conditions normales. Abuser du mode Eco permettra de gagner de quelques kilomètres, mais au prix d’un roulage… fastidieux. Autant profiter des deux batteries et rouler normalement donc.

Par conception, la NIU RQi n’offre aucun espace de rangement, et ses aspects pratiques se limitent à un port USB au guidon. La seule solution pour avoir un peu d’espace ? N’embarquer qu’une batterie. De quoi gagner 23 kg certes, mais en perdant de l’autonomie au passage. Notons également qu’avec une batterie, la vitesse maximale est limitée à 75 km/h. Il va falloir faire un choix.

Côté recharge, compter 3h30 par batterie, soit 7 heures pour une charge complète des deux packs en 220 V. Avec un gros bébé comme la RQi, une prise Type 2 n’aurait pas été de refus, il faut bien l’avouer. En tout cas, et bien que les batteries soient amovibles, on recommande un branchement direct dans la mesure du possible. En raison de leur poids unitaire, l’installation et l’extraction répétée risque de vous fatiguer à la longue.

NIU RQi : 7 990 € hors bonus

Pour résumer, la NIU RQi est une première plus que réussie pour le constructeur. La moto électrique 125 combine style, confort, et équipement de série séduisant. Démarrage sans clé et caméras embarquées en sont de beaux exemples. Les performances, à défaut d’être foudroyantes, sont plus que correctes pour la ville et les voies jusqu’à 110 km/h. Là où la moto de Niu se démarque, c’est surtout côté partie cycle, entre Pirelli et Brembo.

Qualité et fiabilité promettent donc d’être au rendez-vous, et maximisent l’expérience au guidon. C’est maniable, sérieux et sécurisant. Le premier « gros » roadster NIU est disponible à partir de 7 999€ hors bonus, voire 7 690€ chez le revendeur Scoot Elec ! Et ça, c’est un excellent rapport qualité/prix/prestations. Pour les couleurs, vous aurez le choix entre du vert (présenté ici), du rouge et du gris. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Retrouvez le NIU RQI chez Scoot Elec

Test NIU RQi : l’avis Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

 

On a aimé On a moins aimé
  • Design valorisant
  • Partie cycle et maniabilité
  • Très équipée de série
  • Rapport qualité/prix
  • Performances un poil justes
  • Mode UltraBoost timide
  • Batteries très lourdes
  • Pas de prise Type 2

 

Passionné par à peu près tout ce qui roule Nass est journaliste et essayeur pour Cleanrider. De plus en plus branché sur l'électrique, il aime partager ses expériences au guidon, et à travers le viseur de son appareil.


Tous les modèles de motos électriques

Sur le même sujet

Annonces

Commentaires

9 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments
Nicolas
4 jours il y a

Beaucoup trop cher pour une 125 … qui ne monte qu’avec grande peine à 110.

Une super Soco TC Max a à peu près les mêmes caractéristiques, pour 3000€ de moins.

guyfawkes
4 jours il y a

Sérieusement ?! vous voulez qu’on parle de leur précédent fiascos du MQI GT EVO ?! NIU s’est même barré de la France ! comme sa tranquille, loin des poursuites judiciaires ! la boutique qui m’avait vendu ce scoot a déposé le bilan justement à cause de ce fiasco.
Hors de question de racheter cette marque !

Roussel V
4 jours il y a

Ok donc une autonomie aux fraises, une vitesse max pas folichonne et accessible qu’à certain moment, aucun espace de rangement et le prix d’une bonne voiture d’occaz. Un article long et encenseur pour ça ? Depuis quand vante t-on les mérites du retard technologique ? Est ce qu’on a fait un retour dans le passé au cour de la nuit et atterit en 2003 où cette moto aurait été une prouesse ? Chapeau le journaliste, très bel article, écrit avec passion, j’ai voulu en acheter une après un paragraphe, malheureusement les caractéristiques de la moto qui apparaissent bien plus loin on fait retomber l’envie aussi vite qu’une belle mère qui entre dans la chambre conjugale à un moment qui s’annonçait fort plaisant.

Sylvain
4 jours il y a
Reply to  Roussel V

Pas surprenant, avez vous déjà vu un article critique sur ce site ? Perso, je n’y vois que des publicités cachées

Louis
1 jour il y a
Reply to  Sylvain

Je ne pense pas que tous les article soient des publicités cachées.. En restant dans le domaine des engins Niu, CR ne me semble pas particulièrement favorable au modèles de ce fabricant (voir aussi l’essai d’un autre modèle https://www.cleanrider.com/actus/essai-niu-nqi-gts-80-que-vaut-scooter-electrique-urbain-125/)

fil45
5 jours il y a

Il faudra comparer avec la Vmoto Stash qui sera au même prix mais avec des perf (vitesse max, autonomie, vitesse de charge) légèrement supérieure

pierrot
5 jours il y a
Reply to  fil45

exactement mon commentaire juste avant 😉

pierrot
5 jours il y a

Merci pour le test.
J’attendais cette RQi mais j’ai déchanté au vue des spécs: 5kW nominal, 7.5kW en crête et un total de batterie à 5.2 kWh, pour 8000€
Rien que les Ebroh sont mieux à tout point (sauf le style p-e).
Et la vmoto stash, pour le même prix : 9kW/16kW puissance et 7.2 kWh de batterie…

Louis
5 jours il y a
Reply to  pierrot

/// 5kW nominal, 7.5kW en crête \\\ Ah oui, de plus couplés aux 186 kg du poids avec deux batteries.. J’ai peur que les performances dans les montées et/ou avec le passager ne sont pas extraordinaires, pour ainsi dire.