Essai Xubaka : que vaut la mini moto électrique made in France ?

Un drôle d’engin arpentant les allées du salon CES de Las Vegas au beau milieu des start-ups de la French Tech nous avait intrigués au début d’année. Il s’agit du cyclo signé des Basques de Xubaka. Mais pour tester un deux-roues motorisé, même (ou surtout) modestement, rien ne vaut un tour dans les rues encombrées de Paris, histoire de se mesurer à un environnement défiant. Et malgré une certaine appréhension, nous avons été agréablement surpris par le charme de cet engin léger et original.

Imaginez un savant (relativement) fou qui aurait bricolé son propre hybride entre vélo électrique, cyclomoteur et moto de plage. Voilà à peu près l’impression que donne le petit engin roulant peu identifiable nommé Xubaka (prononcer comme le nom du personnage de Star Wars), de la marque Sodium Cycles, basée à Anglet et créée en 2018.

Simplissime, ce deux-roues fait main dans le Sud-Ouest laisse entrevoir ses entrailles et n’aura aucun secret pour vous. Amusant avec ses airs de mini-moto tout en longueur, il est aussi à la fois très rustique et très soigné. On prend du plaisir à le détailler : le cadre tubulaire en chromoly, les repose-pieds en avant façon custom, le guidon type “cornes de vache”, les fins freins à disques, les jantes à rayons et les gros pneus ballons de 17 pouces, tout concourt à son allure étonnante.

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En s’asseyant sur le petit pouf qui fait office de selle suspendue pour offrir un semblant de confort en compensant le cadre rigide, on est surpris à la fois par la position de conduite, très custom, et par l’impression de légèreté plus proche de l’univers des vélos que des motos. Avec 60 kilos, batterie comprise, il faut dire que l’engin est ultra-light !

Quelques caractéristiques techniques au passage : cumulant 1,34 kWh de capacité (48V – 28 Ah), la batterie lithium-ion est amovible. Elle se recharge en 4 heures et offre une quarantaine de kilomètres d’autonomie. Le moteur de 4 000 watts (5,5 kW en crête) dans le moyeu arrière fait de cet engin un équivalent 50 cm3, limité à 45 km/h. Récupération d’énergie au freinage et à la décélération sont au programme de ce cyclomoteur, qui verra l’an prochain une version équivalent 125 le rejoindre.

Jouet de bitume

Prendre le guidon du Xubaka dans les rues de Paris est une expérience pleine de sensations… D’abord car, avec son poids plume, sa géométrie étrange avec son long empattement et une fourche très floue, ajoutés à sa position de conduite particulière, le deux-roues ne donne pas tout de suite confiance pour se lancer dans une circulation parisienne dense. On le voit mieux à l’abri d’une piste cyclable proche des dunes vers Lacanau… Justement, parmi les nombreuses possibilités de personnalisation, un porte-surf peut être ajouté, en plus de peintures au choix, porte-bagages et autres selles spécifiques.

À propos de selle, malgré le montage rigide de la partie arrière, le Xubaka offre un niveau de confort surprenant, même en passant dans des rues pavées en état moyen. Après quelques minutes, on se fait vite à la conduite de cet engin finalement assez vif et plaisant, avec son moteur étonnamment vaillant, même à l’abord de la colline de Montmartre, franchie sans broncher. C’est plutôt le freinage qui pose question à la redescente, avec ses éléments plus proches du monde des vélos que de la moto.

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La stabilité est rassurante et la maniabilité, très correcte grâce à un bon angle de braquage et une largeur minimale. Quant à la protection ou la capacité d’emport, autant dire que ce n’est pas le sujet ici, à moins d’avoir recours à des accessoires.

Il faut juste bien comprendre la philosophie de l’engin pour bien en profiter : ici, pas question de conduite dynamique pour une journée intense d’utilisation, mais plutôt de balades au guidon d’un jouet sympa. Et parmi les sensations qu’il distille, il en est une qui n’est pas la plus négligeable : le regard surpris, incrédule et amusé des passants et autres usagers de la route. Et leurs yeux ronds lorsqu’ils demandent quel est son prix : 5 990 € !

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Essai Xubaka : bilan

On a aimé On a moins aimé
  • Design original
  • Légèreté
  • Soin du détail
  • Confort et performances corrects
  • Tarif !
  • Peu utilisable au quotidien
  • Aucune protection aux intempéries


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Commentaires

5 Commentaires
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Très Zen RV
1 année il y a

Encore un article qui incite les cyclos à rouler sur les pistes cyclables 🤦. 1 C’est interdit. 2 la vitesse y est limité à 24km/h.

Untypelambda
1 année il y a

Autant investir dans un(e) surron light bee.

Cinos
1 année il y a

Le moteur est surdimensionné au regard du poids de la vitesse bridée et de la capacité de la batterie.
Il est par contre tout à fait valide pour une version permis B avec evidemment une batterie d’au moins 5 fois l’actuelle, ce qui va être une gros défi dans ce cadre.

Diviis
1 année il y a
Reply to  Cinos


Totalement d’accord avec vous le moteur de 4Kw est surdimensionné. Etant donné le faible poids du véhicule un 2Kw aurait suffit mais bon, mieux vaut plus que pas assez pour les pentes/sable.
En revanche le permis B est le permis voiture j’imagine que vous vouliez parler du permis A1 (125cc). Clairement les 28Ah sont bien trop faibles dans ce cas de figure, il faudrait du 50Ah à minima, afin de pouvoir atteindre au moins les 60km d’autonomie à 80kmh.

Cinos
1 année il y a
Reply to  Diviis

Une 125cc de ce type je m’attends plutôt à ce qu’en effet ce soit un permis B plus le stage.
50Ah pour 48V ce n’est encore que moins de 3kWh et avec un tel moteur, à plein puissance ce serait encore insuffisant.
En gros la batterie devrait pouvoir soutenir une heure la puissance crete du moteur pour être vraiment utile.
En enquivalent 125cc on s’attend à une vitesse max de 100km/h, et pour 4kW de moteur il faut alors (avec 100% de rendement mais on est guère loin en électrique) 4kWh de batterie pour faire 100km.
A moins de rouler à mi-puissance (2kW) et donc 50km/h (l’horreur en 125cc).

C’est en général ce que nous fournissent la plupart des constructeurs actuellement.

Sauf un autre constructeur français dont on entend par parler sur ce site: https://www.easy-watts.com/fr/
C’est bien dommage.