Entre montée en puissance des acteurs chinois et relative timidité des marques historiques, Cleanrider revient sur les grandes tendances de l’édition 2022 du salon du deux-roues de Milan (EICMA) sur le marché de l’électrique.
Un salon qui ne connait pas la crise
Loin de la morosité de la dernière édition du Mondial de l’Auto où les absents se comptaient par dizaines, le salon EICMA continue de séduire. À l’exception de quelques acteurs comme BMW ou KTM, toutes les grosses marques étaient présentes au grand rendez-vous européen du deux-roues.
Avec six halls pleins à craquer, l’évènement n’a au final pas perdu en taille par rapport à la période pré-covid. « On sent l’effervescence d’un vrai salon ! » me disait David qui m’a accompagné deux jours sur l’événement.
Des marques chinoises de plus en plus sérieuses
Ma première participation à EICMA remonte au milieu des années 2000. Si les constructeurs chinois étaient déjà largement présents à cette époque, force est de constater que les choses ont bien changé au cours des dernières années. Finis les produits « copier-coller » à la qualité souvent douteuse… comme pour l’automobile, les marques chinoises spécialistes du deux-roues ont évolué à une vitesse impressionnante.
Yadea, Super Soco, Velocifero, Tromox, Niu… chacun bénéficie désormais de son propre design et de sa propre identité. Surtout, les produits n’ont qualitativement plus grand-chose à envier aux grosses marques du secteur (hormis peut-être le réseau de distribution qui reste à étoffer pour beaucoup d’entre elles).
« Nous les regardons avec beaucoup d’humilité » nous a confié un représentant d’une grosse marque européenne.
Des constructeurs historiques toujours à la traine
Du côté des marques historiques, on sent que le thermique reste aujourd’hui l’essentiel du business. Un coup d’œil sur le stand de Honda résume assez bien la situation : un seul scooter électrique pour plus d’une cinquantaine de motos et scooters thermiques. Même constat chez Piaggio, Peugeot, Ducati, Yamaha ou Kawasaki… Si chacun annonce des choses sur le volet électrique, on est loin d’atteindre le point de bascule observé sur le segment de la voiture particulière !
Lorsqu’on discute avec les marques, on sent toutefois une certaine prise de conscience. Des mesures comme la gratuité de stationnement pour les deux-roues électriques à Paris les pousse à accélérer face à la pression exercée par les clients et le réseau de distribution. Il faudra toutefois se montrer patient avant de voir une offre un tant soit peu étoffée chez les grands constructeurs. Une inertie qui permettra aux acteurs chinois de continuer à renforcer leur présence sur le Vieux Continent…
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Oui ça se confirme que les marques traditionnelles du 2 roues sont à la ramasse total. Sur les voitures, c’est un peu différent, elles ont pris le virage électrique mais proposent 95% de modèles premium superlourds et inabordables. Un boulevard pour les nouveaux constructeurs vers des VE efficients, moins lourds et moins chers.