Test Motto Two : que vaut la V2 du vélo électrique par abonnement ?

Parmi les services de location de vélo électrique « all inclusive », Motto veut se distinguer par un positionnement premium. Cela se traduit notamment par des vélos design et connectés, développés en interne. Cleanrider a pu essayer la seconde version de son vélo proposé à la location, le Motto Two dans sa version « Confort » à cadre bas.

Depuis la création en 2014 de Swapfiets par des étudiants hollandais, les services de location de vélo ont fleuri un peu partout dans les grandes métropoles européennes. À la différence des vélos en libre-service (Velib’, Lime, etc.), les abonnés ont ici leur propre vélo attribué et gèrent eux-mêmes la recharge s’il s’agit d’un modèle électrifié. L’assurance d’avoir toujours son vélo disponible, tout en évitant de sortir un trop gros billet pour un achat.

À Paris, le marché se partage entre Swapfiets, Dance (qui pour l’anecdote a été créée par les fondateurs de la plateforme de streaming musical SoundClound), RedWill et Motto. Ces deux derniers ont la particularité d’être des start-up parisiennes qui misent sur un service premium. Là où RedWill cible les familles et les utilisateurs plutôt à la recherche de confort, Motto s’adresse davantage aux clients des marques branchées comme VanMoof, Cowboy ou encore Angell. En d’autres termes, des clients à la recherche de vélos haut-de-gamme qui mettent en avant leur design et leur connectivité.

Un look branché et chic

Le design fait donc partie du cahier des charges des vélos de Motto et sur ce point, le « Two » ne déçoit pas. Nous avions déjà été séduits par le Motto premier du nom, avec son style moderne et minimaliste. Pour cette seconde version, exit la teinte noire. Quelle que soit la version, « sport » en cadre haut ou la « confort » de notre essai, en cadre ouvert, le MottoTwo arbore un vert foncé métallisé du plus bel effet. Les photos ne rendent d’ailleurs pas forcément justice à cette teinte qui, pour vous donner une idée, ressemble beaucoup à celle que l’on peut trouver sur les Mini Cooper (le fameux British Green Racing).

Les goûts et les couleurs, c’est une chose, mais qu’en est-il du design général du Two ? Eh bien, il est franchement réussi. Épuré, il reprend les codes des marques citées plus haut en y posant sa patte. Celle-ci se retrouve notamment au niveau des leds intégrées dans le guidon, comme sur le premier Motto ou de la batterie invisible, car cachée dans la tige de selle. Le moteur se fait lui aussi discret dans le moyeu de la roue arrière. Un design séduisant, qui peut compter sur des finitions toujours aussi soignées. On notera, par exemple, la justesse des assemblages, la discrétion des soudures ou l’effort pour intégrer les câbles dans le cadre.

Équipement : pas de superflu

Côté fiche technique, pas de révolution, le V2 partage l’essentiel de ses caractéristiques avec le modèle précédent : transmission par courroie, freins à disques – désormais à commandes hydrauliques et non plus mécaniques -, gardes boue, béquille, support smartphone de vélo et l’éclairage obligatoire sous forme de leds dans le guidon à l’avant et sous la selle à l’arrière. À noter que ces dernières réagissent au freinage, à la façon des feux de stop d’une voiture. Un vrai plus en matière de visibilité et de sécurité.

Niveau moteur, on reste sur un équipement milieu de gamme, à savoir un moteur Rayvolt à capteur de cadence qui promet 50 Nm de couple. Une valeur honnête, mais nous y reviendrons. À savoir que Motto prévoie de changer de technologie en 2024, en proposant en complément un capteur de couple qui permettra de gagner en vélocité au démarrage. Pour les lecteurs qui découvrent le Vélo à Assistance Électrique, rappelons que les moteurs à capteur de couple (ou de pression) sont les plus agréables à utiliser, car ils enclenchent le moteur dès que vous appuyez sur la pédale et de manière proportionnelle à la poussée que vous exercez. Les capteurs de cadence (ou de vitesse) ont un léger temps de latence avant de s’enclencher.

Conduite : du boost à la demande

 

Pour autant, l’assistance du MottoTwo est loin d’être décevante. Réglable en 3 niveaux (Eco, Normal et Sport), elle se montre très efficace sur plat et en légère côte. Un bouton « Boost » idéalement placé sur le guidon permet de profiter à la demande du couple maximal. C’est particulièrement utile au démarrage ou lors d’un dépassement. Cela permet également de nuancer un des défauts du Two, qui est sa faible efficacité en côte. Pour prendre un exemple parisien, en appuyant sur Boost, seules les côtes les plus pentues de Montmartre demanderont encore un effort.

Autonomie : jusqu’à 80 km

 

Cette fonction, comme le niveau d’assistance, influent évidemment sur l’autonomie. Elle est donnée à 80 km en Eco, 60 en Normal et 40 en Sport. Dans les faits, ces valeurs nous ont paru plutôt cohérentes, et nous n’avons pas eu de soucis d’autonomie. Et pour cause, la conception du MottoTwo impose de sortir la batterie à chaque arrêt prolongé. La laisser une nuit sur le vélo aura, en effet, pour conséquence de diminuer le pourcentage d’énergie disponible. Pas terrible, d’autant que l’accès à la batterie nécessite de déverrouiller un mécanisme qui permet de faire basculer la selle. Une manipulation un peu laborieuse au quotidien, mais qui a du coup l’avantage d’encourager une charge quasi-quotidienne, et qui limite l’intérêt d’un vol.

Une application pas encore au top

Pour continuer sur les irritants, l’application de Motto nous a un peu déçu. Elle a peut-être une belle présentation, claire et ergonomique et elle complète bien le Two, mais elle a surtout le mauvais goût d’être indispensable pour allumer et contrôler le vélo. On attend donc qu’elle soit irréprochable en termes de fiabilité. Cela n’a pas été le cas lors de notre essai avec un affichage de l’autonomie qui bugue (Motto nous avait prévenus en amont, faute avouée à moitié pardonnée) et un (rare) bug a immobilisé tous les vélos pendant quelques heures.

 

Confort : un vélo plutôt agréable

 

Pour revenir à du plus positif, notons un gros progrès en termes de confort sur ce MottoTwo par rapport au précédent vélo de Motto. Fini l’angle de braquage limité du guidon qui était vraiment handicapant en ville : sans être le roi du braquage, le Two est maniable. Grosse amélioration également sur le confort ressenti. Malgré l’absence de suspensions, les pneus et la selle amortissent les vibrations de manière satisfaisante, même sur les pavés. Bref, le V2 n’est pas que beau, il est aussi agréable à utiliser, ce qui n’est pas forcément le cas de tous ses concurrents.

Les tarifs

Motto est dans la fourchette haute des tarifs de location de vélo à Paris : l’abonnement coûte entre 79 et 84 € par mois en fonction de la période d’engagement choisie (respectivement 12 ou 6 mois). Il est par ailleurs possible de louer le Two sans engagement pour 94 € par mois. Quelle que soit la formule, les réparations en 48 H, l’assurance contre le vol et la casse sont inclus. Des tarifs élevés, mais qui ne sont pas hors de propos en région parisienne où une grande partie des franciliens payent tous les mois autour de 80 € pour utiliser des transports publics qui sont loin d’être « premiums ». À noter que le panier qui équipe notre modèle d’essai est une option à 4 € par mois.

Nous n’émettrons pas d’avis sur les services proposés dans le cadre de l’abonnement, car le format de l’essai ne permettait pas de tout tester. Les interlocuteurs que nous avons eus aux différentes étapes de notre parcours de location ont en tout cas fait preuve de professionnalisme et d’expertise.

L’avis de Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

Avec le Two, Motto montre que l’avis de ses utilisateurs compte. De quoi rendre une copie améliorée sur de nombreux points. Certains pourront se plaindre du manque de choix de couleurs (ce qui est plutôt courant parmi les services de location de vélo) ou que certains composants d’usure ne sont pas les plus haut-de-gamme (mais qu’importe puisque leur remplacement est compris dans l’abonnement) ou encore que le smartphone soit obligatoire pour utiliser le vélo.

De notre point de vue c’est surtout certains choix dans la conception qui interrogent : Motto est pour le moment uniquement implanté à Paris. Une ville qui se caractérise par ses vols de vélo fréquents. Dans cet environnement, il est dommage de ne pas avoir un système plus simple pour verrouiller son vélo lors de petites courses : seule une chaîne – de qualité – est proposée avec le vélo.

Même réflexion sur l’amortissement. Paris se caractérise par sa chaussée pas toujours en très bon état et ses nombreuses rues pavées. Une fourche suspendue aurait apporté un vrai gain en termes de confort. Quant au moteur, un peu plus de couple en montée améliorerait aussi l’expérience. Mais ça sera donc vraisemblablement le cas l’année prochaine avec l’arrivée du nouveau kit d’électrification.

Malgré ces quelques défauts de jeunesse, ce Motto Two nous a paru être un très bon compagnon au quotidien. À plus forte raison si vous craquez pour son style qui vous flattera la rétine à chaque utilisation. Motto a écouté ses utilisateurs et livre un Two plus abouti et agréable que la première itération.

On a aimé On a moins aimé
  • Le design et les finitions
  • Le minimalisme assumé tant dans la conception que dans l’utilisation
  • La formule tout compris
  • La fonction Boost
  • Le confort en net progrès
  • L’application obligatoire pas complétement fiable lors de notre essai
  • Certains équipements sont en option
  • L’antivol pas toujours pratique
  • L’assistance qui manque de pêche dans les côtes les plus pentues
  • La batterie qui doit être retirée

 


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