Test Tenways Ago X : tel un SUV, ce vélo électrique urbain aime les sorties nature

Tenways Ago X

Il a fière allure ce Tenways Ago X avec son joli cadre, sa belle dotation technique et son équipement complet. Typé SUV selon le constructeur, il se veut autant urbain qu’all rounder. Un VTC que nous avons pris plaisir à tester sur différents types de terrains.

La marque hollandaise Tenways a réussi son pari en 2021, en lançant avec succès son premier vélo à assistance électrique sous la forme d’un financement participatif. Depuis, le fabricant basé à Amsterdam – en plus de ses bureaux à Hong Kong – a multiplié par cinq le nombre de références de son catalogue avec des modèles aussi bien urbains que typés tous chemins.

C’est dans cette dernière catégorie que se situe l’Ago X, définit de plusieurs façons par Tenways qui parle aussi bien d’un vélo à assistance électrique urbain tout terrain que de véritable SUV. Bref, ce vélo électrique promet d’associer un excellent confort pour évoluer efficacement en ville à une certaine sportivité lui permettant de sillonner les chemins de campagne, voire certaines montagnes.

Vendu à partir de 2 399 €, il n’est proposé qu’avec un cadre fermé type losange. Deux tailles sont proposées : L pour les cyclistes mesurant de 1,65 à 1,90 m et XL pour ceux dont la taille dépasse les 1,85 m. Trois coloris au programme : Midnight Black (noir), Starlight Silver (gris avec dégradé noir) et Ocean Blue (le modèle testé). Aucune option n’est proposée à l’achat, si ce n’est le kit comportant porte-bagages, béquille et garde-boue – normalement facturé 277 €, mais offert pour toute souscription à la newsletter du fabricant.

Véritable poids lourd du segment, il affiche un poids total de 29 kg, batterie comprise. Autant dire qu’il nécessite de bons biceps pour être manipulé dans un garage ou porté sur un attelage vélo.

Tenways Ago X

Le Tenways Ago X est livré dans ce que l’on pourrait qualifier de « pratiquement en kit ». La roue avant n’est pas fixée, pas plus que le cintre, les garde-boues ou les pédales (ce point est normal en revanche). Il faut alors tout monter soi-même, mettre la potence dans le bon sens, régler le guidon et même les freins sont bloqués par une cale. Bref, peu pratique pour obtenir un vélo calibré aux petits oignons quand on commande en ligne. Heureusement, le fabricant livre absolument tous les outils nécessaires à la manipulation. Comptez tout de même près de 45 mn pour réaliser l’opération correctement.

Technologie : un moteur central Bafang à couple élevé

Si les petits moteurs suffisent en général à alimenter les vélos électriques à vocation urbaine, c’est une tout autre histoire pour ceux qui sont destinés à crapahuter dans des endroits plus difficiles. Tenways a opté pour une motorisation centrale Bafang M410, un modèle que son fabricant chinois destine initialement aux VTT et cargos électriques. Musclé avec ses 80 Nm de couple, il est associé à un binôme de capteurs permettant de scruter aussi bien la fréquence de pédalage que la pression exercée sur les pédales (couple). Un système qui a vocation à proposer un pédalage aussi naturel que possible et particulièrement adaptatif dans les endroits où les changements de rythme sont fréquents.

La batterie est pour sa part directement logée dans le tube diagonal du cadre. Ce modèle Pytes offre une capacité de 504 Wh et fonctionne sur une tension de 36 V pour 14 Ah. De quoi permettre des sorties de 100 km au maximum selon les données de la fiche technique. Ce réservoir électrique affiche par ailleurs 3,1 kg sur la balance. Ajoutez à cela les 3,3 kg du moteur et on comprend un peu mieux que le poids total du vélo ne soit pas parmi les plus faibles du marché.

La gestion de l’électrification est confiée à un afficheur LCD couleur de 2,5 cm de diagonale. Logé à gauche du guidon, cet écran est associé à trois boutons de contrôle qui permettent aussi bien d’allumer le vélo, de mettre en route l’éclairage ou encore de parcourir les différentes tuiles d’affichage. Sous l’écran, on trouve un port USB-C permettant de maintenir la charge d’un smartphone (5 V – 1 A). Bien pratique pour les longues sorties.

À l’intensité d’éclairage variable, cet écran propose suffisamment de luminosité pour être bien lisible en plein soleil. Et, s’il est aisé de lire la vitesse à laquelle on évolue ou encore de juger rapidement la jauge d’énergie restante (une large barre horizontale), il est plus compliqué de prendre connaissance des autres informations renvoyées par l’écran. En effet, la taille des caractères est bien trop petite pour lire convenablement ce qui est affiché lorsque l’on roule.

C’est dommage, car les informations en question sont plutôt intéressantes : odomètre, durée et distance parcourue, nombre de kilomètres pouvant encore être parcourus avec la charge de la batterie, autonomie en pourcentage, heure, vitesse maximale ou encore vitesse moyenne. Bon, on passera sans regrets devant l’affichage du nombre d’arbres sauvés ou de la quantité CO2 économisée. Greenwashing quand tu nous tiens…

Connectivité : une application bien pensée

Il est toutefois possible d’obtenir un affichage bien plus lisible en recourant à un smartphone fixé sur un support adéquat. Cela tombe bien, Cleanrider vous propose aussi une sélection de supports vélo pour smartphones. Connecté, le vélo peut être associé avec l’application mobile de Tenways. Dans sa version 1.6, celle-ci propose un mode « route » permettant de profiter d’un grand écran pour afficher toutes les informations précitées.

L’application en question peut également être mise à contribution pour retrouver ses différentes sorties. C’est plutôt détaillé avec l’enregistrement de la trace GPS, la durée de la sortie, la vitesse moyenne, le nombre de calories brûlées et même le détail de la vitesse et de la puissance délivrée (musculairement parlant).

On regrette néanmoins certaines choses, à commencer par l’absence de traduction française (anglais, allemand ou néerlandais). Il est par ailleurs dommage de ne pas pouvoir relier son compte à des services tiers comme Komoot ou au moins pouvoir exporter sa trace GPS. Il n’est pas non plus envisageable d’importer une trace pour suivre un parcours prédéfini. On se console toutefois avec la possibilité de lancer un véritable guidage GPS en saisissant une adresse. L’outil propose alors différents trajets exploitants plus ou moins convenablement les pistes cyclables et les sentiers. Le guidage vocal est cependant en anglais.

Confort : un vélo plutôt confortable à l’usage

 

Avec son cadre fermé tout en aluminium, l’Ago X se montre plutôt accueillant et confortable lorsque l’on aligne plusieurs kilomètres. Ce confort est à mettre sur le compte de plusieurs éléments, à commencer par la position de conduite offerte. Nous nous retrouvons avec un dos à 60°, à mi-chemin entre une position sportive type VTT et une position à la hollandaise dos droit. Mi-sportif ou mi-urbain donc, à l’image du segment « tout chemin » visé par Tenways.

Cette position a pour avantage de ne pas être trop contraignante pour le dos, mais oblige quand même naturellement le cycliste à se reposer sur le guidon. Malheureusement, on ne trouve ici que des poignées en mousse qui filtrent moyennement les renvois de la fourche. Nous aurions préféré trouver des modèles au profil ergonomique pour soulager les poignets.

La selle est un modèle Essenza+ en provenance de Selle Royal. Le rembourrage garantit un bon confort du séant, une bonne sensation qui est également à mettre sur le compte de la belle largeur d’assise. Nous ne sommes pas au niveau d’une selle aux inserts de gel ou encore sur celles à amortisseurs intégrés – le tube de selle n’est d’ailleurs pas suspendu – mais cela reste satisfaisant pour un usage en ville. Sur terrain dégradé, on sera vite rappelé à l’ordre au moindre nid de poule et autres crevasses, mais on a vu pire.

La fourche avant est suspendue pour filtrer les irrégularités de la route et limiter les vibrations. Ce modèle SR Suntour XCM32 ATB au débattement de 100 mm est toutefois un peu mou. Il se montre dès lors très plaisant pour gommer les trépidations de pavés ou de chemins dégradés, en revanche, il est trop rapidement limité en campagne ou en montagne. Une crevasse, une belle racine ou un nid de poule à belle allure suffisent à rappeler que nous ne sommes pas en présence d’un vélo équipé pour s’aventurer sur des terrains trop complexes.

Ce constat est également valable pour les gros pneus ballons CST de 29″ x 2,25″ dont les bandes réfléchissantes permettent d’être vus latéralement de nuit. Avec le gonflage adéquat, ils peuvent facilement participer au confort général avec un léger effet amortissant plutôt agréable. En revanche, la bande de roulement se contente de crampons très peu prononcés. C’est parfait pour la ville et ses revêtements macadamisés, ça l’est moins avec de la terre, de l’herbe, du sablonneux, et cela, à plus forte raison par temps pluvieux. D’autant plus dommage que ces pneus (modèles CTC-06) comportent une membrane antipercement qui limite les risques de crevaison.

Équipement : belle intégration, bonne finition

Quand on l’observe, l’Ago X a fière allure. Mis à part à un ou deux endroits, on se trouve face à différents éléments assemblés par des soudures invisibles. Cela donne un sentiment de qualité, même si l’on regrette que la peinture mate de notre exemplaire de test soit si sensible aux égratignures et rayures. Un rien l’attaque irrémédiablement ! Les plus méticuleux auront fort à faire lors des sorties en forêt ou montagne.

L’intégration est d’un bon niveau avec des câbles qui passent à l’intérieur du cadre. Cela augmente encore un peu plus la qualité perçue de l’ensemble du vélo, surtout avec son éclairage avant, lui aussi intégré. Les deux leds qui le composent ont un angle fixe, légèrement orienté vers le bas pour bien voir la route. Sans être aussi puissant qu’une torche, cet éclairage est suffisant pour évoluer de nuit. Le feu arrière se présente sous la forme d’une barre de leds fixée sur le porte-bagage. Celui-ci ne s’illumine pas plus fortement lors du freinage.

Cet éclairage peut être activé manuellement via le bouton de commande « + », paramétré pour s’allumer simultanément que le vélo ou fonctionne en mode automatique. Pour ce dernier mode, l’éclairage tire parti du capteur de luminosité de l’écran de contrôle pour décider de s’allumer ou non. Le système est peu convaincant : lors d’une sortie en plein déluge (oui, nous aimons les défis à Cleanrider), le système n’aura allumé l’éclairage que par intermittence alors même qu’il faisait particulièrement sombre. Nous nous sommes donc résolus à passer en mode manuel. Tenways livre par ailleurs un catadioptre avant et un arrière, à installer soi-même.

Le reste de la dotation est classique avec un porte-bagage très épais capable de supporter une charge maximale de 25 kg. Attention toutefois, le vélo ne peut supporter plus de 120 kg de charge totale (utilisateur + chargement). Les garde-boues sont en aluminium noir et couvrent suffisamment bien les roues pour remplir leur office. La béquille latérale est située au niveau de la roue arrière. De longueur fixe, celle-ci propose une excellente stabilité.

On continue avec la sonnette qui est un modèle ultrabasique et on termine avec la présence d’une pompe à vélo au format mini. Compte tenu du volume d’air des pneus, celle-ci servira à faire un appoint rapide, mais demandera de longues dizaines de minutes en cas de changement de chambre à air. Il est toujours possible d’acquérir une pompe électrique à part. Notre sélection des meilleurs gonfleurs électriques est là pour vous aider à choisir. Et, si aucun porte-gourdes n’est présent, deux œillets de fixation permettent d’en ajouter.

Conduite : un moteur aussi puissant que sifflant

 

Le moteur Bafang M410 est associée à une transmission à chaîne. Modèle de milieu de gamme, ce groupe Shimano Deore M4100 permet de profiter de 10 vitesses (dérailleur Deore Shadow RD-M5120) via une cassette arrière 11-46T. Une amplitude plutôt intéressante avec des braquets qui débouchent sur un développement correct dans la plupart des situations, notamment lors de montées au fort dénivelé.

Le changement de rapport se fait à l’aide d’une commande classique (Shimano SL-M4100 RapidFire Plus) à l’affichage optique sous forme de barre rouge. Il est possible de changer jusqu’à trois vitesses simultanément, ce qui peut s’avérer commode dans les situations nécessitant de changer rapidement de braquet. À l’usage, les changements se font rapidement, sans fausse note. Un bon choix de la part de Tenways.

Logé dans le pédalier, le moteur Bafang M410 assure un couple de 80 Nm. Associé à un capteur de couple ainsi qu’à un capteur de fréquence, celui-ci est assez joueur. Le démarrage demande un quart de tour de manivelle et la montée en régime est assez rapide, ce qui peut surprendre les premières fois. Une fois lancé, le pédalage se montre assez naturel, les 10 vitesses aidant beaucoup.

Les 80 Nm de couple sont un atout indéniable pour assister le cycliste dans n’importe quel cas de figure. Avec la plus petite vitesse, nous avons ainsi pu monter des pentes montagneuses très raides sans avoir à forcer sur le pédalage et, cela, tout en conservant une allure supérieure à 10 km/h. Plutôt bluffant, d’autant plus que le moteur ne s’essouffle pas après quelques centaines de mètres.

Dans ce cas précis, nous avions utilisé le niveau d’assistance le plus élevé parmi les cinq proposés – un mode piéton et un mode « Off » sont également proposés. Si la présence de ces cinq niveaux est censée apporter une certaine flexibilité au niveau de l’assistance, nous déplorons tout de même qu’ils soient si mal étagés. Les niveaux 1 et 2 sont, par exemple, extrêmement proches (difficile de sentir la différence), comme les niveaux 4 et 5. On regrette surtout l’absence de mode automatique comme l’on en trouve sur les systèmes Bosch.

En usage urbain ou sur un relief tout juste vallonné, on se calera assez naturellement sur le niveau 3. Celui-ci permet d’atteindre les 26 km/h très facilement, après quoi l’assistance se débraye. Car, oui, ce moteur Bafang joue un peu avec la marge autorisée par la législation en vigueur et assiste réellement jusqu’à 26 km/h en lieu et place des 25 km/h habituels – donnée vérifiée au GPS. En moulinant un peu plus, on atteint aisément les 27 à 28 km/h sans trop se fatiguer. Plaisant.

Si jusqu’ici le M410 a su nous donner satisfaction, il nous a rapidement cassé les oreilles. Loin d’être un modèle de discrétion, celui-ci opère dans un sifflement aussi pénible que fatiguant. De différentes fréquences selon la cadence de pédalage, ce sifflement sera atténué par le bruit ambiant des milieux urbains. En revanche, les sorties en forêt, piste cyclable et montagne seront vraiment moins calmes qu’escompté. Moteur éteint, l’entraînement reste convenable et il est possible d’évoluer correctement, même si les 29 kg du cycle ne sont pas évidents à faire bouger musculairement.

Le freinage est confié à un système Tektro HD-T275 assez commun. Les disques de 160 mm sont associés à des plaquettes actionnées par des commandes hydrauliques. Comme nous l’avons évoqué lors de notre test du vélo électrique Lidl Crivit Urban X, ces freins manquent véritablement de mordant, même après avoir effectué un petit rodage lors de longues descentes. Si le freinage est progressif, il manque de puissance lors des appuis francs en situation d’urgence.

Autonomie : de 60 à 100 km d’assistance électrique

 

La batterie Pytes de 504 Wh est joliment intégrée au cadre. Celle-ci est censée fournir suffisamment de ressource pour assister électriquement le pédalage sur 100 km. Dans la pratique, nous avons atteint les 60 km sur un parcours mixte en jonglant entre les niveaux 3 et 5 d’assistance. En fonction du relief et de l’assistance sélectionnée, il nous parait effectivement jouable d’atteint les 100 km promis. Comptez toutefois plutôt sur 70 à 80 km avec une bonne assistance.

L’indicateur d’autonomie est pour sa part correct, avec une estimation cohérente de l’autonomie restante lorsque l’on évolue sur un terrain plat. En montagne, c’est évidemment toujours plus compliqué, le système ne pouvant anticiper les dénivelés positifs et négatifs.

Une fois à plat, la batterie peut être rechargée à l’aide du chargeur 126 W (42 V – 3 A) fourni. Celui-ci permet de faire le plein d’électrons en 5 h 25, ce qui est assez long tout de même. La charge peut se faire directement sur le vélo via l’emplacement situé juste au-dessus du moteur. La seconde option consiste à déloger la batterie de son emplacement pour la recharger n’importe où. Il faut pour cela, déverrouiller l’accumulateur à l’aide d’une clé puis pivoter un petit loquet de sécurité pour que la batterie sorte de son emplacement. Elle est par ailleurs assez simple à remettre en place.

L’avis de Cleanrider

NOTE GLOBALE
Confort & ergonomie
Conduite
Autonomie

Avec sa belle bouille et son moteur puissant et polyvalent, le Tenways Ago X se montre très à l’aise en ville comme en campagne. Si ses pneus et sa fourche ne le destinent pas à des sorties sur terrain trop irrégulier, il fait bonne figure dans la catégorie des vélos électriques tout chemin. Joueur, le moteur est toutefois très bruyant et on regrette que le freinage ne soit pas à la hauteur du très bon dérailleur à 10 vitesses. Un vélo électrique recommandable dans sa gamme de prix.

On a aimé On a moins aimé
  • Finition et intégration.
  • Batterie facilement amovible.
  • Moteur très polyvalent.
  • Dérailleur Shimano Deore à 10 vitesses.
  • Application bien faite.
  • Freinage mollasson.
  • Peinture fragile.
  • Moteur très bruyant.
  • Pneus qui manquent de relief pour certaines sorties.
  • Fourche au débattement léger.
  • Certaines infos difficilement lisibles.
  • Temps de recharge.

 

Régis Jehl
Régis Jehl

Rédacteur en chef adjoint

Journaliste depuis 20 ans, Régis est Rédacteur en Chef Adjoint de Cleanrider. Il est spécialisé dans les nouvelles technologies, les vélos électriques et passionné d’automobiles électriques. Une mixité d’intérêts qui lui permet d’avoir un attrait naturel pour tout ce qui touche au domaine de la transition énergétique.

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