Vélo électrique : pour Easybike, l’effet Covid se fera sentir en 2022

Adeline ADELSKI · 30 Mar 2021 10:00 ·

Easybike Group est l’un des précurseurs du vélo électrique tricolore. Fondée en 2005 par Grégory Trébaol, la société regroupe les marques Solex, Matra et Easybike et propose une offre complète de mobilité électrique conçue, fabriquée et distribuée en France. Son fondateur revient avec nous sur l’année 2020 et les perspectives pour les mois à venir.

Crédit : Gabriel Gorgi

Comment va le groupe Easybike après cette année 2020 particulière ?

Grégory Trébaol : Cette année a permis au groupe de se restructurer. Nous avions entamé une procédure de redressement judiciaire en 2019, et nous avons réglé nos dettes et protégé nos entreprises en 2020. La période a certes impliqué d’importants retards de livraison, mais la dynamique de marché restant favorable, je ne suis pas inquiet. Cette restructuration a lieu au moment où le marché du vélo électrique explose. Easybike Group bénéficie aujourd’hui de marques fortes, d’une santé financière saine, d’une usine aux capacités de production très satisfaisantes. Nous sommes prêts à faire face à la suite des événements !

Outre cette restructuration, sur quels produits avez-vous travaillé en 2020 ?

G.T. : Depuis deux ans, nous développons sur Solex un vélo électrique très original, qui sort dans quelques jours : l’Intemporel 1946. Il s’inspire du premier Solex et va rapprocher les collectionneurs passionnés et les nouveaux utilisateurs de vélo à assistance électrique. La gamme Intemporel 1946 a réuni toutes les forces vives de Solex, et a fait l’unanimité auprès de tous. Chez Matra aussi, nous avons passé un an et demi à développer de nouveaux produits et nous sommes fiers de présenter bientôt la première gamme Matra qui sort à 100% de notre usine [Easybike Group a acquis Matra en 2014, ndlr].

Comment la pandémie du Covid-19 a-t-elle impacté vos activités ?

G.T. : L’impact s’est surtout senti au niveau de la chaîne d’approvisionnement. Même si tous nos vélos sont fabriqués en France, nous importons la majeure partie des composants et nos fournisseurs ont été à l’arrêt pendant plusieurs mois. Le rythme n’a d’ailleurs toujours pas repris normalement. Mais ce ralentissement des activités opérationnelles nous a aussi permis d’être ultra-créatifs, notre bureau d’études s’est penché sur différents projets et nous avons pu accompagner nos clients dans leur réflexion. En somme, en 2020, Easybike Group a tout de même connu 60 % de croissance, nos effectifs à l’usine ont doublé et nous avons fabriqué entre 200 et 250 vélos par jour (contre 90 un an plus tôt), dans notre usine de Saint-Lô, en Normandie.

Quelles-sont les ambitions d’Easybike Group pour 2021 ?

G.T. : Cette année, notre rythme de production devrait encore s’accroître pour atteindre les 300 vélos par jour. Ce printemps va être riche en lancements de nouveaux produits, avec la gamme Solex Intemporelle et toutes les nouvelles gammes Matra qui sortent en même temps. Nous allons également commercialiser la toute première motorisation Solex : la roue Solexon qui permet d’électrifier n’importe quel vélo. On prévoit un retour à la normale des activités en fin d’année.

En termes de distribution, nous avons un retard important à combler sur le digital. Quand les magasins de nos partenaires étaient fermés, on s’est rendu compte de l’importance d’avoir un site marchand : c’est en projet pour les mois à venir. En attendant, nous réfléchissons à de nouveaux formats : click and collect, magasins éphémères…

Les vélos du groupe Easybike se vendent-ils bien à l’étranger ?

G.T. : On a beaucoup de sollicitations, notamment pour Solex qui est la marque la plus connue hors de France. Nos vélos seront bientôt disponibles en Suisse, et nous sommes en cours de négociations avec d’autres pays européens.

Comment voyez-vous le marché 2021 du vélo à assistance électrique ?

G.T. : Le taux de croissance augmente de facto, mais ce n’est pas encore cette année qu’il va atteindre son pic. En France, tout le monde avait déjà misé sur le vélo électrique avant la pandémie mais les fournisseurs sont encore trop limités. Je pense que « l’effet covid » va se faire sentir en 2022 : les gens se sont tous mis au vélo avec la pandémie, les villes et les collectivités ont investi dans les infrastructures adaptées, la dynamique est en marche. Il faut s’attendre à 50 à 60 % de croissance en 2022 !

Adeline ADELSKI
Adeline ADELSKI

Journaliste

Passionnée par les enjeux de mobilité durable, Adeline aime informer et inspirer les lecteurs sur les dernières tendances et innovations dans l'univers du deux-roues électrique.


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Pigeon
3 années il y a

objectif pour 2021 : livrer les vélos commandés en mai 2020, Ca serait pas mal, hein monsieur le PDG ?
voleurs !