AccueilVélo électriqueTest Jean Fourche II : longtail électrique made in France à petit prix, le bon choix ?

Test Jean Fourche II : longtail électrique made in France à petit prix, le bon choix ?

Sommaire

La suite de votre contenu après cette annonce

Jean Fourche II essai vélo cargo compact
©Cleanrider/M. Lauraux

Amélioré sur de nombreux aspects tout en conservant son format compact et son assemblage en France, le Jean Fourche II renforce sa position dans le secteur du vélo cargo électrique. Encore plus convaincant ?

Note de la rédaction Logo Cleanrider
3/5
Sous notes
Ergonomie & confort
Conduite
Autonomie

Les points positifs

  • Conduite stable et rassurante
  • Bonne autonomie, même avec la batterie de base
  • Capacité de charge généreuse pour un vélo aussi compact
  • Large choix de configurations et d’accessoires à l’achat
  • Tarif de base attractif
  • Assemblage en France, cadre compris (hors fabrication)

Les points négatifs

  • Tarif qui grimpe rapidement avec les options
  • Moteur efficace mais en retrait face aux références du marché
  • Transmission et freins basiques
  • Confort perfectible, surtout sans suspensions
  • Aucune connectivité ou application mobile

Dans la région bordelaise, on a l’habitude d’affiner son vin, chaque millésime se devant d’être meilleur que le précédent. Chez Jean Fourche, l’approche est similaire. La marque de vélos longtails a évolué depuis son premier modèle, lancé en 2021. Son unique cargo, décliné en version mécanique et électrique, entame désormais une nouvelle génération. Le concept reste inchangé : un longtail compact — ou midtail — aux dimensions proches d’un VAE classique, mais capable d’embarquer plus de charge.

La nouvelle version cible une clientèle plus avertie, donc plus exigeante. Le Jean Fourche II adopte un nouveau cadre permettant de doubler la capacité de chargement arrière, avec une géométrie légèrement revue, des tubes renforcés et une fourche plus massive.

De nombreux composants ont également été repensés : pneus, béquille, tige de selle, et surtout l’intégration de freins à disques hydrauliques. Mais l’évolution la plus notable reste la version électrique plus aboutie, dotée d’un moteur central Virvolt 900 — sans faire flamber le tarif, toujours contenu à 2 690 €.

Toutes ces évolutions font-elles du Jean Fourche II un sérieux candidat dans la catégorie montante des vélos longtails électriques compacts ? Montez à bord pour une semaine d’essai.

Confort du Jean Fourche II : entre rigidité et amorti minimal

On commence par ce qui reste le point faible de ce vélo électrique. Malgré les nombreuses évolutions apportées par la marque, le confort au guidon demeure perfectible. Sur le papier, le Jean Fourche II n’intègre aucune suspension, en raison d’une fourche rigide et d’une tige de selle fixe.

Autour des roues de 24 pouces, les pneus Schwalbe Big Ben Plus assurent un léger amorti. Ce rôle est bien rempli (encore plus si l’on dégonfle légèrement, sans exagérer en cas de forte charge), permettant de filtrer les vibrations sur les chaussées abîmées. Cela passe sur quelques kilomètres, mais moins lorsque les trajets s’allongent au-delà des 10 km. Notre modèle d’essai était équipé de la tige de selle suspendue (option à 60 €), en version télescopique. Son débattement reste toutefois limité, corrigeant à peine les chocs, tandis que la selle au design surprenant n’offre pas un confort optimal.

Précision utile : il est possible de régler la potence en hauteur selon son style de conduite, par exemple en position basse pour mieux répartir le poids sur l’avant. Elle est également pivotante, ce qui facilite le rangement du vélo en limitant sa largeur.

Le ressenti général est celui d’un vélo très rigide, manifestement pensé pour la charge. Il peut supporter jusqu’à 70 kg à l’arrière, 15 kg à l’avant, et 212 kg au total (cycliste inclus), pour un poids à vide de 27 kg. C’est une nette progression par rapport au Jean Fourche I, limité à 170 kg de charge maximale (35 kg à l’arrière).

Équipements et accessoires du Jean Fourche II : une base sobre, mais un catalogue très fourni

Un vélo cargo électrique se distingue autant par ses équipements de série que par les options proposées. Et sur ce point, le Jean Fourche II joue la carte de la modularité, avec un large choix de configurations. Pour rester à un prix attractif, il se contente en version de base d’un équipement proche d’un VAE standard : béquille double, garde-boues, carter supérieur de chaîne et éclairage.

Ce dernier est installé sous le rack avant. Il ne suit pas la direction, mais peut s’incliner verticalement. Il affiche une intensité de 30 lux (ou 80 lux en option). Le feu arrière, quant à lui, dispose d’un accéléromètre, ce qui lui permet de s’activer au freinage ou lors des ralentissements.

Notre exemplaire d’essai était bien garni côté accessoires. À l’arrière, il embarquait l’un des six kits disponibles : le kit “1 enfant (coussin)”, qui comprend un coussin long, des barres de maintien et des protections de roue. Ce kit est facturé 355 € et porte le poids du vélo à 32 kg, ce qui reste raisonnable pour ce format longtail.

D’autres configurations sont proposées :

  • Le kit 2 enfants avec un repose-pied supplémentaire
  • Le kit bébé avec siège remplaçant le coussin
  • Le même avec une poignée à la place des barres
  • Le kit hybride avec coussin, siège bébé et poignée
  • Le kit adulte avec coussin long et poignée

Antivols et paniers en option : des ajouts bien pensés

À l’avant, notre Jean Fourche II d’essai était équipé d’un panier de 22 litres à fixation Klickfix, avec une anse réfléchissante, proposé à 90 €. Ce panier s’intègre parfaitement à la plateforme avant. Il n’est pas en métal, mais conçu dans un matériau résistant aux intempéries et aux chocs du quotidien. D’autres modèles, sans fixation Klickfix et d’un volume de 32 litres, sont également disponibles.

L’antivol de roue présent sur notre modèle est lui aussi proposé en option — un peu regrettable pour un vélo pensé pour le vélotaf en 2025. Facturé 30 €, il bloque la roue arrière, même si nous l’aurions trouvé plus pertinent monté à l’avant. En complément, Jean Fourche propose deux kits d’antivols : une chaîne (Axa ou Texlock) ou un système pliant Abus avec son support, pour attacher le vélo à plusieurs points fixes.

Comportement sur la route : un vélo compact, stable et plus à l’aise chargé

Nous l’avons dit, le Jean Fourche II affiche une certaine rigidité avec ses roues de 24 pouces. Il reste toutefois plutôt facile à prendre en main et précis dans la direction, proche d’un vélo électrique classique. C’est chargé qu’il donne le meilleur de lui-même. À vide, il peut avoir tendance à guidonner autour de 25 km/h lorsqu’on lâche une main pour signaler un changement de direction — un phénomène moins marqué en position active (potence abaissée).

©Cleanrider/M. Lauraux

Côté stabilité, rien à signaler : les pneus Schwalbe de 2,15 pouces de large offrent une bonne assise, tandis que les freins hydrauliques Shimano MT200 inspirent confiance lors des arrêts. Petite réserve toutefois : ces freins très répandus sur les VAE sont un peu justes pour un longtail bien chargé. Résultat, la distance de freinage dépasse légèrement les 5 mètres à 25 km/h.

Moteur Virvolt 900 : un système évolutif, mais pas le plus performant

L’assistance électrique du Jean Fourche II offre une particularité rare : elle permet le rétrofit, autrement dit la possibilité de transformer le vélo en version mécanique. Pas en deux minutes, bien sûr, mais l’utilisateur peut retirer le moteur du cadre, désinstaller le support de batterie, le câblage et l’écran. À l’inverse, un propriétaire de version mécanique peut ultérieurement faire évoluer son vélo en version électrique, moyennant l’achat du système complet.

©Cleanrider/M. Lauraux

Cette flexibilité repose sur le système Virvolt 900. Conçu par une entreprise française, ce moteur central est assemblé dans l’usine de Flins (Yvelines), même si sa base technique provient de Tongsheng, un fabricant chinois. Avec un couple de 80 Nm, il est suffisamment coupleux pour les trajets du quotidien. Il reste toutefois un peu bruyant — discret en circulation mais perceptible dans un environnement calme — et globalement moins performant que des références comme Shimano ou Bosch.

Les démarrages sont dynamiques, les relances aussi, et le Jean Fourche II ne souffre pas sous la charge. En revanche, en montée, le moteur peine à maintenir les 25 km/h, là où un Bosch Performance Line ou un Shimano EP6 excelle. Le mode maximal (niveau 4) n’apporte qu’un gain limité face aux autres niveaux. Un mode piéton à 6 km/h est également disponible.

©Cleanrider/M. Lauraux

Ce moteur bien pensé s’accompagne d’une transmission plus basique. Le dérailleur Shimano Altus propose 8 vitesses, largement suffisantes en ville, mais les passages de rapport sont moins nets et rapides que sur une transmission de gamme supérieure, comme la Shimano Cues.

Autonomie du Jean Fourche II : entre 50 et 70 km selon le mode et la température

Le Jean Fourche II est livré de série avec une batterie de 540 Wh, une version 720 Wh étant disponible en option. Notre exemplaire embarquait la batterie de base, que nous avons mesurée à 518 Wh (36 V x 14,4 Ah) — une différence minime avec l’annonce constructeur.

Nous avons parcouru plus de 100 kilomètres à son guidon, permettant d’évaluer concrètement son autonomie. Lors de la première partie du test, effectuée par 10°C en mode maximal (niveau 4/4), la batterie s’est vidée assez rapidement.

©Cleanrider/M. Lauraux

Sur l’écran, la perte des briques est rapide, ce qui peut générer un peu d’anxiété autour des 40 km… mais la dernière brique tient étonnamment longtemps (environ 20 km), rendant la jauge difficile à interpréter. La seconde moitié du test, menée à 20°C, n’a pas révélé de différence notable de consommation.

Pour mieux cerner l’autonomie, nous avons roulé 40 km en alternant entre les modes 1 à 3 selon les besoins. Résultat : environ 70 km d’autonomie. Nous arrondissons ces valeurs, la jauge à 5 briques manquant de précision (nous avons relevé les pertes de briques manuellement).

Recharge de la batterie : environ 6 heures pour une charge complète

Il est possible de consulter la jauge de batterie pendant la recharge, car l’écran reste allumé, ce qui n’est pas le cas sur tous les vélos électriques. La charge peut ainsi se faire directement sur le Jean Fourche II ou en mode nomade, après retrait de la batterie.

Un tour de clé suffit à déverrouiller la batterie, mais il faut forcer légèrement pour l’extraire de son rail. Bon point : elle est compacte (bien que relativement épaisse), pèse 2,88 kg, et dispose de sa propre jauge de charge. Cette dernière s’active via un bouton, avec quatre voyants indiquant chacun 25 % de capacité.

Le chargeur fourni est de type lent, délivrant 84 W. Il faudra donc compter entre 6h30 et 7h en théorie. Dans notre test, la recharge complète a pris environ 6 heures, ce qui reste raisonnable. Attention toutefois : le chargeur a tendance à chauffer fortement en fonctionnement.

Interface et écran du Jean Fourche II : pas d’application, mais l’essentiel est là

Le système Virvolt 900 ne propose aucune application mobile. Le cycliste doit donc se contenter du petit écran intégré, situé à gauche du guidon. Ce dernier affiche les informations via un écran LED monochrome de 1,3 pouce (3,3 cm), à définition moyenne mais rétroéclairé pour une lecture claire de jour comme de nuit.

La vitesse s’affiche au centre, le niveau d’assistance en haut, la jauge de batterie (5 briques) et l’icône d’éclairage en bas. L’écran reste basique mais fonctionnel. Sous l’indication de vitesse, on peut faire défiler plusieurs informations : distance parcourue, durée de trajet, vitesse moyenne, vitesse maximale et totalisateur. Il est aussi possible de remettre à zéro les statistiques en cours.

Les commandes sont simples à prendre en main grâce à des boutons larges, facilitant le changement de mode ou la navigation dans les menus.

Prix, distribution et garantie du Jean Fourche II : un cargo accessible mais personnalisable

Le Jean Fourche II a été lancé en septembre 2024 en précommande, avec des livraisons débutées en novembre. Affiché à 2 690 € en version de base, ce longtail se place en dessous de plusieurs concurrents français comme le Gaya Cargo. Un tarif attractif, mais qui grimpe vite selon les options choisies : notre modèle de test (avec kit enfant, panier et antivols) dépasse ainsi les 3 200 €. Le vélo est décliné en quatre coloris originaux : vert, jaune, bleu-gris et rose.

©Cleanrider/M. Lauraux

L’assemblage du Jean Fourche II est réalisé en France, près de Bordeaux, tout comme le moteur, assemblé à Flins (Yvelines). Le cadre, quant à lui, est fabriqué au Portugal. Le vélo peut être acheté sur le site officiel de la marque ou auprès d’un réseau d’environ 60 revendeurs en France, qui permettent un essai avant achat. La garantie est de 2 ans, avec un réseau de réparateurs partenaires quasi équivalent à celui des distributeurs.

Note de la rédaction Logo Cleanrider
3/5
Sous notes
Ergonomie & confort
Conduite
Autonomie

Compact et malin avec ses roues de 24 pouces, le Jean Fourche II s’inscrit parmi les longtails au format VAE classique. Plus capacitif (212 kg), il vise surtout les familles. Affiché à 2 690 € sans équipement, son prix dépasse vite les 3 000 € une fois configuré. Les kits sont bien pensés, mais la partie cycle reste figée : fourche rigide, freins MT200 justes, dérailleur Altus limité. Le moteur central Virvolt 900, assemblé en France, délivre 80 Nm de couple mais reste en retrait face aux références Bosch ou Shimano. La batterie 540 Wh permet 50 à 70 km d’autonomie, et le réseau de distribution et SAV est désormais bien structuré.


Les points positifs

  • Conduite stable et rassurante
  • Bonne autonomie, même avec la batterie de base
  • Capacité de charge généreuse pour un vélo aussi compact
  • Large choix de configurations et d’accessoires à l’achat
  • Tarif de base attractif
  • Assemblage en France, cadre compris (hors fabrication)

Les points négatifs

  • Tarif qui grimpe rapidement avec les options
  • Moteur efficace mais en retrait face aux références du marché
  • Transmission et freins basiques
  • Confort perfectible, surtout sans suspensions
  • Aucune connectivité ou application mobile

La suite de votre contenu après cette annonce

La suite de votre contenu après cette annonce



Voir tous les articles