Et si on limitait l’usage des pistes cyclables exclusivement aux vélos ?

Eric Dupin · 19 Mai 2024 17:30 · 27

Quand on voit le grand bazar que sont devenues certaines voies cyclables, on se demande s’il ne serait pas temps d’y remettre un peu d’ordre, et de sens commun…

En tant qu’utilisateur quasi-quotidien de vélo électrique et fervent défenseur de la mobilité urbaine durable, je me pose souvent une question cruciale : les pistes et voies cyclables doivent-elles être réservées exclusivement aux vélos ?

Cette interrogation soulève des enjeux majeurs pour l’avenir de nos villes et le bien-être de leurs habitants. D’un côté, les adeptes de la circulation douce prônent un sanctuaire sécurisé pour les cyclistes, loin des dangers de la circulation automobile. De l’autre, certains automobilistes et usagers des transports en commun redoutent une ségrégation accrue et une perte d’espace public.

La question de l’accès exclusif aux pistes et bandes cyclables pour les vélos est un sujet de débat de plus en plus pertinent dans le contexte actuel de mobilité urbaine. Alors que les villes du monde entier cherchent à promouvoir des modes de transport plus durables et à réduire la congestion, la question se pose : faut-il restreindre l’accès aux pistes et bandes cyclables exclusivement aux vélos ?

L’essor du vélo en ville

Au cours de la dernière décennie, l’utilisation du vélo en milieu urbain a connu une croissance exponentielle. Les villes ont investi dans des infrastructures cyclables, créant des réseaux de pistes et de bandes cyclables pour faciliter les déplacements à vélo. Ces infrastructures ont non seulement permis de réduire la congestion et la pollution, mais elles ont également contribué à améliorer la santé publique en encourageant l’activité physique.

Les défis de la cohabitation sur les pistes cyclables

Mais il y a un mais, bien sûr, sinon ce serait trop simple… Avec l’essor des trottinettes électriques, des skateboards électriques et d’autres formes multiples de micro-mobilité – et les incivilités qui généralement viennent avec -, les pistes cyclables sont devenues de plus en plus encombrées. Ces nouveaux usagers, qui se déplacent souvent à des vitesses différentes de celles des cyclistes, peuvent créer des situations potentiellement dangereuses. De plus, les piétons, attirés par la sécurité relative des pistes cyclables par rapport à la circulation automobile, peuvent également empiéter sur ces espaces, créant ainsi des conflits d’utilisation.

Alors, piste cyclable partagée ou sanctuaire réservé ? Essayons de comprendre les implications de la réglementation actuelle.

Des pistes cyclables réservées aux vélos, serait-ce bien raisonnable ?

Au-delà du titre de cet article légèrement provocateur, une vraie question quand on voit parfois l’anarchie qui règne sur ces espaces et le grand bazar que sont devenues les pistes et bandes cyclables.

Tout d’abord, la sécurité. La principale motivation des partisans des pistes cyclables réservées est la protection des cyclistes. En effet, les statistiques sont alarmantes : en France, on dénombre plus de 200 cyclistes tués chaque année sur les routes. Les pistes cyclables séparées de la circulation automobile permettraient de réduire considérablement ce chiffre en créant un espace protégé pour les deux-roues. En ce sens, on a souvent tendance à associer pistes cyclables et déplacements urbains, alors que l’urgence aujourd’hui serait de développer des voies cyclables en périphérie et en milieu rural. En effet, les statistiques sont implacables à ce sujet : plus de la moitié des accidents mortels à vélo ne se produisent pas en ville mais en zone rurale !

Ensuite, la fluidité du trafic. Loin d’être un obstacle à la circulation, les pistes cyclables réservées peuvent en réalité contribuer à la fluidifier. En effet, en séparant les flux de circulation, on évite les ralentissements causés par les interactions entre cyclistes et automobilistes. Encore faudrait-il que les usagers de ces espaces respectent les règles basiques de la sécurité et du vivre ensemble, ce qui malheureusement semble de moins en moins être le cas au fur et à mesure que le nombre de cyclistes et conducteurs d’EDPM augmente. A ce sujet, on peut finir par se demander si de lourds et encombrants vélos-cargos transportant 300 kilos de marchandise ou 3 personnes à plus de 30 km/h ont encore réellement leur place sur les voies cyclables eu milieu de frêles cyclistes musculaires.

Le développement des vélos cargos et des speed-bikes

Les vélos cargos électriques, parlons-en.  En 2020, les ventes de vélos cargo en France ont bondi de 354%. En 2021, elles ont encore augmenté de 54%. Ces vélos, souvent utilisés pour le transport de marchandises ou de personnes en milieu urbain, offrent une alternative pratique aux véhicules motorisés traditionnels. Cependant, leur taille et leur poids peuvent poser des problèmes sur les pistes cyclables. A tel point que certains vont jusqu’à comparer le développement de ces derniers à celui des SUV dans le secteur automobile. Et quand on voit que ce genre de monstre pourrait circuler au calme sur les voies cyclables, on se dit qu’il y a peut-être quand même un léger problème, non ?

Les speed-bikes, quant à eux, sont des vélos électriques capables d’atteindre des vitesses allant jusqu’à 45 km/h. Bien qu’ils ressemblent à des vélos traditionnels, ils sont légalement considérés comme des cyclomoteurs. Cela signifie qu’ils ne sont pas autorisés sur les pistes cyclables et doivent circuler sur les routes. Et pourtant j’en vois tous les jours, qui déboulent sur les pistes cyclables et slaloment sans ralentir parmi les autres usagers. L’utilisation croissante des vélos cargos et des speed-bikes pose clairement des défis en termes de sécurité et d’occupation de l’espace sur les pistes cyclables. Les vélos cargos, en raison de leur taille et de leur poids, peuvent représenter un danger pour les autres usagers des pistes cyclables. L’Association suisse Transports et Environnement (ATE) s’est déjà exprimée sur le sujet en émettant des réserves quant à la sécurité routière, considérant comme un risque le fait de rouler sur les pistes cyclables avec des vélos cargos lourds.

Du côté de la réglementation, il faut reconnaître que ce n’est pas totalement limpide puisque cette dernière autorise l’usage des pistes cyclables aux cycles à deux ou trois roues, aux cyclomobiles légers et aux engins de déplacement personnel motorisés sur une chaussée à plusieurs voies, sans préciser de dimensions, de vitesse limite ni de poids. Ce qui ouvre la voie à l’arrivée de véhicules intermédiaires qui pourraient à terme occuper un espace important et créer des frictions avec les simples cyclistes. J’exagère ? Pas sûr. Il suffit de pratiquer les voies cyclables au quotidien pour constater que les comportement de leurs usagers ne sont pas beaucoup plus civils que ceux que l’on reproche aux automobilistes.

D’un autre côté, l’espace public et la chaussée ne sont pas extensibles à l’infini. Il faut donc faire avec ce que l’on a, quitte a élargir encore les voies réservées aux mobilités douces, avec toutes les conséquences qu’implique ce mixage et cette diversité de moyens de déplacements individuels. Alors, restreindre les voies cyclables aux seuls vélos, voire plus, aux seuls vélos musculaires serait-il une bonne solution ? Pas sûr. En revanche on pourrait peut-être imaginer une sorte de « permis » (pourquoi pas à points) donnant accès à ces dernières et imposant une formation faite de pédagogie et de sensibilisation en quelques points simples.

En quelque sorte une charte de bonne conduite et de bon usage de la voie cyclable, pour le bien de tous. Nous y reviendrons dans un prochain article.

Spécialiste en innovation dans le domaine du digital et fan d’automobile et de nouvelles mobilités, Eric est éditorialiste sur Cleanrider où il anime la rubrique Roue Libre.


Annonces

Commentaires

27 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments
Pieton
1 mois il y a

Vous voulez indirectement renvoyer sur les trottoirs tous les engins qui vous dérangent et exacerbent déjà les piétons dans de nombreuses villes.

Emmanuel
1 mois il y a

Article très révélateur de la nature humaine.
Les arguments des cyclistes pour « leur espace » sont les mêmes que ceux des automobilistes qu’ils chargent pourtant de tous les défauts.
Les piétons deviennent même des problèmes pour les cyclistes dans les commentaires ! Partage ton espace et ne touche pas au mien !
Au final – comme pour les voitures autrefois – il faudra en venir à l’immatriculation et au permis à point pour tous les deux roues afin d’apaiser pour de vrai la circulation. Des irresponsables les ont persuadé qu’ils avaient tous les droits car ils étaient les gentils dans le sens de l’histoire….
Aujourd’hui nos rues sont un far-west sans règles où le piéton est le grand perdant…

Moosty
1 mois il y a
Reply to  Emmanuel

Tu parle de nature humaine ?
Le seul véritable problème est que les utilisateurs de la route sont de plus en plus nombreux et le personnel en place pour faire appliquer le code de la route diminue. Donc rien n’est respecté, point. Je suis cycliste depuis 4 ans et je me porte mieux humainement en tant que tel. Je fais attention aux autres quand je me rends compte que la voiture est une bulle spéculative ou les angles morts et les rétro ne me donne aucune visibilité pour la sécurité des autres usagers non véhiculé. Oui la bande/piste cyclable est mon espace. La mettre sur un trottoir proche des piétons ou dont le besoin pour le commerçant/taxi du stationné temporairement est un non sens. Ne pas verbaliser les automobilistes qui stationnent/traversent/utilisent la bande cyclable sans prendre en compte les cyclistes est aberrant. Quand tu stationne, tu te mets a 100% sur la bande pour faire ton créneau ? Non ! Tu reste sur ta voie, tu n’es pas prioritaire en manœuvre, donc tu laisse tout usagé avoir la priorité sur toi même si ça te prend beaucoup de temps et qu’un bouchon se crée, le cycliste sur sa bande est « roi ». Tout comme le changement de direction du coup la route a la bande cyclable, le cycliste va en face tu ne lui coupe pas la route. Et bien que ça puisse te dépasser, le panneau M12 permet d’aller a droite en cédant le passage ! Donc si le feu est vert ça donne le droit au cycliste d’aller en « face », je n’ai pas dit qu’il a la priorité. Mais rien ne l’empêche de le faire, sauf si un policier veut « appliquer » le feu rouge s’il fait un tout droit. Mais le droite, droite est totalement autorisé, la plupart des intersections permettent un demi tour rapide.
Beaucoup d’exemples qui en voiture paraissent aberrant, mais la règle principale est la suivante fragile Prioritaire au plus gros.

ARNAUD
1 mois il y a

C’est un sujet qui fait causer !

Raph69
1 mois il y a

Et si la solution était l’éducation et l’application de la loi ?
La solution ne passera que par apprendre a partager intelligemment la voie publique
Nous sommes au début d’un changement radical de modes de transport, le vélo doit avant tout rester un plaisir, il faut donc surtout pas continuer à opposer les différents usagers, mais faire en sorte que chacun trouve sa place et que le respect des autres et de la loisoit le mot clé

Hervé Martin
1 mois il y a
Reply to  Raph69

Vous avez mis le doigt sur le fondement du problème . Nul n’est censé ignorer la loi et aussi le CDR . Seulement maintenant l’état a cessé de se charger de la faire respecter au profit d’une perte d’identité républicaine .

hyboon
24 jours il y a
Reply to  Raph69

Non, le vélotaf est devenu un mode de transport au même titre que la voiture. Pas de plaisir la dedans. Le trafic sur les pistes cyclables est tellement exponentiel qu’on va vite se retrouver avec les mêmes sujets que la voiture.

Mette
1 mois il y a

Bonjour
Qui peut me renseigner :
Où dois je circuler avec un fauteuil roulant électrique
Trottoir ? Piste cyclable sécurisée ? Route ?
Ayant un moteur c’est considéré comme motorisé ? Ou piéton ?
Merci de vos réponses éclairées

Hervé Martin
1 mois il y a
Reply to  Mette

Trottoir mais les aménagements ne vous desservent pas obligatoirement !

Pujo
1 mois il y a

Et si on laissait les pistes cyclables aux vélos ?
Parce qu’une partie cycle avec un moteur (electrique) et un réservoir (d’électricité) cela devrait peut être, puisque l’on en est aux suppositions, s’appeler un cyclomoteur, une mob quoi ? Non?

pom
1 mois il y a
Reply to  Pujo

deux roues sur un cadre un guidon et un pédalier ca reste par définition un vélo

daoodr
1 mois il y a

Pourtant simple : une voiture de sport (ou classique) sur autoroute roule-t-elle toujours à sa vitesse max ? ben non, un speedbike, s’il roule à 15km/h comme les autres, il n’en est pas plus dangereux.

ARNAUD
1 mois il y a
Reply to  daoodr

Un speedpedelec il n’a à faire sur une piste cyclable…les différences de vitesses avec les 25 km/h est beaucoup trop importante. Ce sont les différences de vitesses qui causent les accidents…

daoodr
1 mois il y a
Reply to  ARNAUD

mouais, je vois beaucoup plus de vélos route doubler des speedbike sur PC….donc comme quoi ! Peut-être mettre pleins de cailloux sur une PC pour ralentir ces musculeux

hyboon
24 jours il y a
Reply to  ARNAUD

Donc les gars et les filles qui roulent avec un vélo musculaire type gravel par exemple au dessus de 25km/h grâce à leurs belles cuisses sont à exclure aussi ?

Olivier
1 mois il y a
Reply to  daoodr

Exactement, il suffirait d’indiquer une vitesse max sur certaines pistes, (exemple : 30km/h max comme pour les zones 30) pour tous les vélos, trottinettes… et quelques panneaux de rappel de priorités.
Un speedbike n’a rien à faire avec les voitures. Il peut très bien rouler à 25 km/h sur pistes cyclables, et 45km/h sur certaines portions adaptées, ou vides.

ARNAUD
1 mois il y a

Si on rendait l’espace de circulation dédié à chacun, on ne serait pas où en en est, c’est-à-dire l’anarchie et le non-sens, et le non-respect…faudra une génération pour remédier aux problèmes…je ne connaîtrai sans doute plus cela, qu’ est-ce qu’on était bien dans les années 80…nostalgie…joie de vivre…bref…

ARNAUD
1 mois il y a

Ce serait la bonne idée du siècle

Camix
1 mois il y a

Cycliste en électrique et équipé pour transporter ma fille, j’ai la chance d’avoir une piste cyclable le long du canal me permettant de me déplacer en relative sécurité. Comme souligné dans l’article, cette sécurité ne que relative car si j’ai la possibilité de rouler au maximum d’assistance à 25, j’ai aussi la capacité de pouvoir monter jusqu’ à 30 km/h quand c’est possible.
Plus que la vitesse et le poids de l’engin, je dirai que c’est plutôt que c’est une question d’environnement. Je m’explique. Pouvoir rouler à 25km/h ne nous empêche pas de rouler moins vite. Il ne faut pas confondre excès de vitesse et vitesse excessive. Si je monte parfois à près de 30, c’est pour dépasser et surtout quand la ligne est droite, libre, visible et sans aucun danger. Je ne le fais pas quand des piétons sont présents et si il y a plus de vélos que celui que je dépasse.
Roulez à allure adaptée est logique. Je remarque que les vélos cargo que je croise font aussi de même.
Toutefois, certains cyclistes conventionnelles n’ont pas cette optique. En effet, comme les fou du volant, il existe aussi les fous du guidon.
Je parle de ceux qui font une course contre la montre et dont l’allure ne change pas peu importe les situations. Leur vie semble en jeu tellement nous pouvons sentir leur agacement de ne pas pouvoir rouler à plus de 35.
Il est facile de juger les personnes par le véhicule. Pourtant, c’est rarement les personnes en Porsche qui sont en excès de vitesse et qui cause des accidents. Ce sont plutôt ceux en excès de confiance et qui prennent la route comme un circuit.
Attention, je ne dis pas que tous les sportifs sont tous fous. Loin de là. La plupart connaissent le partage de cette voie de circulation en toute courtoisie.
Mais entre les véhicules thermiques qui utilisent parfois les pistes pour gagner du temps ou éviter les contrôle, les accros de la vitesse et les promeneurs inconscients, il est important d’imposer des règles de circulation.
Un code de piste cyclable serait le bien venue. Pour éviter tout problème, pourquoi ne pas aussi mettre des policiers cyclistes sur ces axes?
Cela permettrait de commencer une phase pédagogique afin de rassurer tous les usagers.

Matt
1 mois il y a
Reply to  Eric Dupin

Oui je confirme les « frêles » cyclistes en musculaire sont rarement si frêles et me dépasse régulièrement lorsque je roule chill (30km/h) sur mon fat bike électrique. Surtout au feu rouge hahah je ne suis pas non plus sans défaut mais plus que les voies, les croisements et autres feux, c’est ça qui doit être révolutionné pour permettre plus de fluidité et de respect des arrêts.

pom
1 mois il y a
Reply to  Eric Dupin

opposer velo, vélo électrique, EPDM, entre eux n’a pas de sens, j’ai les 3 et je peux vous dire donc que le danger ne vient pas du vehicule mais de l’utilisateur qui est dessus par son comportement inapproprié, c’est d’ailleurs le même qu’on retrouve en voiture. le vrai problème c’est tout simplement d’accepter de partager la route et adapter sa vitesse c’est accepter d’être derriere un vélo qui va moins vite si on ne peut pas le dépasser en sécurité. c’est pour certain tres difficile, l’incivilité et l’appropriation de l’espace public existe dans toutes les catégories, même chez les piétons

Nico de Paris
1 mois il y a
Reply to  pom

Oui je suis complètement d’accord. L’idée même de réserver les pistes cyclable aux « vélos » pose question sur la tolérance

Nico de Paris
1 mois il y a
Reply to  Camix

Je suis possesseur d’un vélo cargo pour le transport de mes enfants à l’école et je longe aussi le canal à l’occasion et c’est très agréable 🙂
Je croise très peu de vélo cargo de 300 ou 450 kg sur les pistes cyclable et ils ne roulent jamais très vite.
Le PATC maximale des vélos cargo est en moyenne de 200kg avec des freins à disque dimensionnés pour le poids.
Le poids d’un vélo électrique + un enfant à l’arrière + le vélo + le cycliste est approximativement de 120/130 kg. Est-il nécessaire de prévoir un permis pour les différencier ?
Je rejoins totalement l’avis sur les cycliste musculaire qui utilisent les pistes cyclable comme piste d’entraînement personnel. Heureusement, ils ne sont qu’une minorité.
Ne serait-il pas plus utile d’élargir les pistes cyclable : Sebastopole est un excellent exemple plutôt que de stigmatiser les utilisateurs de vélo biporteur ou longtail ? Qui accessoirement contribuent à l’environnement climatique et qui prouvent leurs utilité par la progression des ventes chaque année.
Ne serait-il pas plus utile de former les automobilistes à la présence des cyclistes plutôt ? Qui dépassent à 30cm pour se rabattre 5m plus loin au feu rouge ou regarde leur téléphone en conduisant.
Je pense que le débat est mal posé : ne devrait-on pas s’inspirer des pays voisins précurseurs en déplacements à vélo pour organiser le partage des chaussées ?
Est-ce que l’auteur de cet article a pris le temps d’essayer un vélo cargo type en location Véligo 3 mois pour se confronter aux contraintes et aux avantages des transports en vélo cargo ? Plutôt que d’appeler à l’usage unique des pistes cyclable aux vélos, qui in fine, mettrait en danger tous les autres utilisateurs de mobilités douces.
Je vois difficilement la comparaison entre une trotinette électrique ou un vélo longtail et SUV de 1800kg qui se gare sur les pistes cyclable pour la sortie d’école.
Je pense, à mon humble avis, que les utilisateurs de cycles tous ensembles seraient mieux entendus plutôt que de prévoir des pistes cyclable à usage réservé par type d’engins pour permettre aux cyclistes d’être moins en danger.

Pujo
1 mois il y a
Reply to  Camix

Waouh, l’idée du siècle de l’idéal de l’ordre bourgeois. Des policiers sur les pistes cyclables, un code des pistes cyclables, donc des pv sur les pistes cyclables. Voilà ce qui advient lorsque l’on confond la notion vertueuse de partage de l’espace public avec la notion vicieuse de la division de cet espace. Plus on développera les pistes cyclables moins leurs utilisateurs auront de légitimité dans le reste des voies.
A quand des voies pietonnes à côté des routes pour automobiles à côté des pistes cyclables électriques à côté des pistes cyclables musculaires à côtes des pistes pour vélo cargo à côté des pistes pour trottinettes à côté des pistes pour gyromachin. Et ça dans les 2 sens !
Un peu de tolérance quoi !

Nico de Paris
1 mois il y a
Reply to  Pujo

Et oui… la tolérance… cette grande absente dans notre société

Camix
1 mois il y a
Reply to  Pujo

La tolérance, c’est accepter les autres tant que ces derniers vous respectent aussi.
J’ai croisé aujourd’hui encore un scooter à 3ans sur la piste cyclable censée être fermé à tout véhicule à moteur au bord de ce canal.
Endroit fréquenté et partagé par nombres d’usager dont des enfants en roller.
En quoi essayé d’éviter des accidents, de proposer de la pédagogie, c’est de l’intolérance?
Faut il attendre que ce scooter qui était bien au dessus des 50kmh finisse par blesser ou tuer quelqu’un pour qu’on ce dise que peut être nous sommes trop tolérant ?
Je dirai même que c’est du laxisme que de cautionner à tout va le chaos qui réside dans nos lieux de transport.
J’ai klaxonné et montré au conducteur du scooter qu’il n’avait rien a faire là et surtout à cette vitesse. Il m’a juste remercier par un geste montrant qu’il n’en avait rien à faire.
Je suis d’accord pour dire que c’est n’est pas le véhicule qui est dangereux mais son utilisation 🏃 🏃 dans des proportions irrespectueux. J’habite à Sevran, et je traverse Aulnay sous bois et Bondy… Si je suis j’ai des idées de bourgeois car j’aimerai pouvoir retrouver une époque de courtoisie et de véritable partage, alors oui, avoir des policiers cyclistes m’irais très bien.
Ces derniers sont là pour représenter et faire respecter la loi. Je trouve dommage qu’on les considère uniquement comme une répression et qu’on préfère défendre les hors la loi à tout bout de champs.
Le respect est ce qui nous fait le plus défaut en France. Et ça se voit aussi tristement sur les PC.
Dès que les gens demandent de se conformer et de rentrer dans les rangs, ils se font traiter de tout les noms sous la fausse excuses d’atteinte à leur liberté de faire ce qu’ils veulent. Fait il qu’on retourne au far west où ce qui crient le plus fort ont gain de cause? Ça serait triste.